Vendre bio, c’est avoir le souci d’une qualité respectueuse de tous

Mis à jour le 23/01/2019

Dans le cadre de notre enquête sur la « malbouffe » nous rencontrons régulièrement des acteurs d’une alimentation saine. Les magasins « bio » font partie de ceux-là. Toutefois nous poursuivrons notre enquête pour savoir si tous les produits vendus dans ces magasins répondent à ce souci, en particulier les plats préparés et certains produits « bio » parcourant des kilomètres pour venir jusqu’à nous.

La rédaction de librinfo

Dominique Guéneau, gérante de la Biocoop du Semnoz, fait vivre avec son équipe le magasin, ayant le souci du respect de la clientèle à travers une qualité irréprochable. C’est toujours compliqué, mais le gage d’une éthique permet le maintien d’une agriculture paysanne diversifiée.

Le magasin situé dans le quartier Périaz de Seynod a ouvert ses portes en 2015. Sur une surface de 380 m2, à laquelle s’ajoute un snack de 100 m2, 18 personnes travaillent. « Nous avons démarré avec sept employés. Le chiffre d’affaire est passé de 1,2 million d’euros à 3,4 millions d’euros. La progression a été rapide pour se tasser un peu depuis un an. » Quelque 300 clients le fréquentent chaque jour, soit 8900 par mois et 107 000 par an.

« L’objectif est de faire vivre une structure en respectant fournisseurs, salariés et clients.» Pour cela, des produits sains sont vendus en fixant un prix juste pour la clientèle qui permet au producteur d’en vivre, l’agriculture bio étant peu subventionnée. « Il s’agit aussi d’avoir une équipe heureuse de travailler » ajoute la gérante.

 

Les apports du bio

Pour Dominique Guéneau, la nourriture bio apporte beaucoup d’oligoéléments, de vitamines que l’agriculture conventionnelle intensive ne fournit pas. « Dans le bio, il n’y a pas de produits nocifs pour la santé. » Le vrac (pâtes, riz, café, etc) à disposition permet d’établir des prix pour toutes les bourses. « Nous effectuons également des efforts de marge sur les produits locaux, à raison de 5 points en moins. Pour les fruits et légumes, les produits bébé, c’est aussi le cas. Ce sont des rayons qui ont un vrai sens, car les nourrissons sont bien l’humanité de demain. »
Pour revenir au vrac, c’est un secteur qui demande une vraie volonté, car il faut faire preuve de vigilance sur l’entretien des bacs. L’empreinte carbone de ce rayon est réduite, évitant le gaspillage.

 

Question de coût

On dit que le bio est plus cher ? « Chaque maillon de la chaîne paye sa certification, garantie de qualité. Le producteur, le transporteur et le magasin certifient ainsi la qualité des produits. On enregistre de la perte sur les fruits et légumes, car ceux-ci ne sont pas irradiés, certes, mais la qualité sanitaire est là. C’est toute la finesse qu’impose ce métier en bio : ajuster au mieux les commandes et éviter le plus de pertes possibles. »
En bio, on se pose beaucoup de questions. C’est plus compliqué de gérer un magasin bio. « De nombreux conseils alimentaires, nutritionnels sont prodigués aux clients. Nous respectons également la saisonnalité. » Ici, pas de tomates en plein hiver, pas de citrons super jaunes en permanence.
Mais avec un petit budget, on peut très bien se nourrir en bio en faisant attention aux saisons, en réduisant la quantité de viande et en compensant par des fruits et légumes.

 

Une approche personnalisée de la clientèle

Un travail d’information permanente s’opère à travers un magazine, « Culture bio », des intervenants extérieurs sur les déchets, la nutrition, les différences entre le manger bio et le manger traditionnel, le faire soi-même. « Nous nous efforçons aussi de bien accueillir de manière personnalisée. Des clients viennent au bio après avoir été malades. A nous d’essayer, avec leur médecin, de les aider à changer leurs habitudes alimentaires tout en mangeant équilibré. »

 

Une agriculture diversifiée pour la planète

Ainsi, des portes s’ouvrent grâce au bio. Ce n’est pas l’agriculture paysanne diversifiée qui s’en plaint. « Exercée sur de petites exploitations, cette agriculture pourrait se passer de subventions, car autosuffisante».
Un sujet qui tient au cœur de Dominique qui privilégie les producteurs locaux. Par local, on entend à 150 km maximum. 80 fournisseurs locaux (1) travaillent avec Biocoop du Semnoz.
« La prise de conscience de chacun est en marche, pour la santé, l’environnement, pour l’humain, tout simplement. Oui, le bio à l’échelle de la planète est viable – ce que dit haut et fort Pierre Rabhi depuis longtemps -, mais il faut changer le système. »

(1) Ces fournisseurs locaux sont tous certifiés bio et répondent de surcroit au cahier des charges Biocoop qui est plus exigeant que l’Eurofeuille (le logo de la petite feuille verte étoilée sur fond vert).

Auteur: Loïc Quintin

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