Décidément, les méthodes policières, qu’elles viennent des États-Unis ou de France, se ressemblent étrangement.
Un jeune mineur étranger placé au centre Saint-Exupéry à Marnaz, a été arrêté sans ménagement par les forces de l’ordre.
Comme la vidéo l’atteste, le jeune était plaqué au sol par deux gendarmes, dont l’un le bloquait avec son genou. Le jeune essayait de leur dire qu’il commençait à étouffer. Une technique de plaquage au sol classique enseignée dans de nombreux pays.
On ne peut s’empêcher de penser à ce jeune livreur à scooter, mort par asphyxie à Paris le 8 janvier 2020 « avec fracture du larynx », maintenu à plat ventre, toujours casqué, se débattant sous le poids de trois policiers, puis inerte sur d’autres images.
Plus près de nous, aux États Unis, Georges Floyd est mort par asphyxie, plaqué au sol avec le genou par le policier Derek Chauvin.
Quel délit ce jeune mineur avait-il commis ?
D’après Josette Tardivel, de la LDH d’Annecy : « ce jeune avait de la fièvre et souffrait depuis trois jours d’un furoncle à la fesse. Sa demande pour voir un médecin n’avait reçu aucune réponse. Il a insisté le jeudi de l’ascension, jour férié, sans qu’il n’obtienne satisfaction.
Devant cette situation, il s’est énervé. Pour obliger les encadrants à réagir, il ferma leur bureau à clef en les gardant sur lui et déclara qu’il leur rendrait après avoir vu un médecin. »
La réponse de l’institution fut d’alerter la gendarmerie.
Les gendarmes, pour récupérer les clefs que ce jeune avait dans la main, firent usage de la force comme les vidéos l’attestent.
Emmené à la gendarmerie pour faire sa déposition, il contesta avoir volé les clefs mais les avoir confisqué pour obliger les éducateurs à appeler un médecin. Les gendarmes ont maintenu qu’il avait volé les clefs et l’obligèrent à signer sa déposition pour qu’il puisse repartir. Il a été reconduit par la gendarmerie au centre de Marnaz.
Nous n’avons pas réussi à joindre le centre St Exupéry, ce que nous continuerons à faire pour obtenir leur version des faits.
De nombreux jeunes mineurs étrangers non accompagnés se plaignent de conditions de vie difficiles.
Depuis quelques semaines, certains jeunes mineurs étrangers pris en charge par les institutions sont soumis à rudes épreuves.
Après T… , jeune mineur étranger hébergé à Passy, interné d’office à l’hôpital psychiatrique de Laroche sur Foron avec l’aide de la gendarmerie, (voir article dans librinfo), c’est le cas de ce jeune hébergé à Marnaz.
La ligue des Droits de l’homme est scandalisée.
Josette Tardivel, présidente de la LDH d’Annecy, a envoyé les vidéos à la Ligue des Droits de l’Homme à Paris et au défenseur des droits. Elle s’inquiète pour l’avenir de ces jeunes : « Ces jeunes qui veulent faire valoir leurs droits voient leur dossier marqué d’appréciations négatives et risquent d’être reconduits dans leurs pays d’origine à leur majorité. »
3 juin 2020
C’est épouvantable, c’est tt ce qu’on peut dire…