À l’annonce d’une enquête d’utilité publique, les amis de la Terre dénoncent les conséquences « climaticides » d’un tunnel sous le Semnoz.

Les Amis de la Terre font un lien entre la déclaration de l’Organisation météorologique mondiale affirmant que 2017 est la deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques, et le projet du tunnel sous le Semnoz, d’un autre temps, au même titre que l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

 

Nous avons rencontré Bruno d’Halluin, référent transport et qualité de l’air de l’association.

« Les élus continuent et accélèrent. Une enquête d’utilité publique est envisagée prochainement. Dans le cadre du Grenelle des transports et de la qualité de l’air du bassin annécien, le collectif de quatorze associations, dont les Amis de la Terre, tire la sonnette d’alarme, » explique Bruno d’Halluin.

En effet, il espère que les décisions ne passeront pas par-dessus l’enquête comme pour le centre de congrès d’Albigny. Et d’ajouter, chiffres à l’appui, que ce projet du tunnel sous le Semnoz est inutile, au même titre que NDDL ou ce centre de congrès. « Pour nous, il désengorgerait de manière provisoire Sévrier nord. Mais le trafic va évoluer rapidement et interagir avec le reste. La « vérurbaine » peut être délestée, mais le problème se reportera après le tunnel et Sévrier. »

 

Pour un BHNS en site propre intégral

Bruno d’Halluin compare la situation avec les projets routiers du contournement en deux fois deux voies d’Annecy. Pour lui, des études d’impact globales manquent.

Quant au BHNS (Bus à haut niveau de service), d’abord repoussé par les élus, puis couplé, doit être découplé du tunnel. « Actuellement, dans le projet, c’est une caution environnementale, pas assez attractif. Ce n’est pas un site propre intégral, le bus se trouvant par endroits dans les embouteillages ! »

Le rail est par ailleurs – à côté de la piste cyclable – surtout défendu par les Amis de la Terre. Quant aux possibles navettes sur le lac, l’avis est partagé. « Il faudrait rétablir le marnage, car les gros bateaux à quai (exemple le Libellule) ne pourraient plus y rester. » Le marnage – baisse du niveau du lac – est important pour les roseaux.

 

« Il faut un transport en commun costaud »

« Un transport en commun fiable et passer du tout routier au train, » clame Bruno d’Halluin.

En examinant de plus près les chiffres de l’étude BG 2015 (Projet de mobilité ouest : tunnel sous le Semnoz/BHNS 1508/NVU » réalisée par le Groupement BG Ingénieurs Conseils et commandée par le CD74 et la C2A), on voit que le tunnel sera saturé en 2030. « On va dire que le tunnel permettra dix ans de fluidité jusqu’à Sévrier sud. Il faut envisager le trafic induit, c’est à dire potentiel, soit 48% de trafic supplémentaire, toutes hypothèses confondues. » Ce trafic induirait pollution, gaz à effet de serre, etc. Plus on ouvre une voie, plus le trafic augmente (on peut citer le trafic sur le contournement d’Annecy saturé aux heures de pointe, alors qu’au début il était fluide).

Cette étude du trafic a été envoyée aux élus.

Aujourd’hui, la saturation installée à la Puya serait demain, avec ce projet, déplacée à Saint-Jorioz.

« Les élus, alors qu’ils ont signé une convention en Conseil départemental et en C2A privilégiant 80% les transports par route, comptent sur les efforts du public en covoiturage ou déplacements à vélo. Cette incitation est balayée par ce genre de projet. »

 

Des actions à venir

A part des communiqués de presse et propositions, que comptent faire les Amis de la Terre et le collectif pour le Grenelle ?

« Pour l’instant, rien n’est décidé, mais nous envisageons des actions diverses touchant le grand public et interpellant les élus sur la gravité « climaticide « du projet de tunnel. »

 

Lire le communiqué de presse des Amis de la Terre et les chiffres de l’étude réalisée par le Groupement BG Ingénieurs Conseils

 

Auteur: Loïc Quintin

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