Sécheresse : La FRAPNA regrette que les élus « agissent avec une volonté à courte vue »

La Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature Haute-Savoie œuvre depuis longtemps pour un développement durable. La gestion de l’eau en fait partie. La sécheresse rappelle que cette ressource est précieuse, que ce soit l’été comme l’hiver.

 

Fabien Perriollat est le référent eau de la Frapna. Il distingue la sécheresse du changement climatique. « Ce dernier est un phénomène à long terme, à évolution lente bien établie. La température moyenne du globe augmente, mais plus vite que lors des épisodes précédents. Quant aux périodes de sécheresse, elles sont ponctuelles, plus ou moins récurrentes, saisonnières ou annuelles. Cependant, le changement climatique fait que ces épisodes sont plus fréquents d’une année sur l’autre, avec plus de violence. La sécheresse n’est pas forcément due au réchauffement général – les cycles d’activité solaire intense entrent aussi en jeu -, mais cette année elle s’avère plus importante. »

L’administrateur de la Frapna, né et résidant en Haute-Savoie, ne se souvient tout de même pas de sécheresses aussi fortes.

 

Impacts visibles et invisibles

« Des impacts sont visibles, ne serait-ce que la baisse spectaculaire du lac, due à l’absence de précipitations et l’évaporation. On voit aussi les prairies sèches, l’herbe repoussant difficilement. Cela a une conséquence forte sur l’agriculture, l’élevage. Les cours d’eau, Chéran, Fier, Usses, sont très bas, voire à sec par endroits. »

Voilà la face visible de l’iceberg, si on peut dire. La face cachée révèle la nécessaire préservation de la ressource en eau potable, d’irrigation ou industrielle. « On utilise des eaux de profondeur, puisant dans les nappes phréatiques. Il est donc important de prendre des mesures d’économie (cf arrêtés préfectoraux). »

 

Un travail de fond et d’information pour prévenir

 La Frapna conserve une position s’inscrivant dans le global. A savoir, en priorité, « faire où c’est possible des économies de l’usage de l’eau. » Fabien Perriollat rappelle que son ONG prône fortement que « ces aléas climatiques fassent l’objet d’explications afin que la population les comprenne. Elle doit s’interroger sur ses pratiques quotidiennes. » Et de citer entre autres l’agriculture qui doit réfléchir, rapidement, à des cultures et des élevages moins consommateurs d’eau. « Ça doit se préparer à l’avance à moyen et long terme. » 

L’association s’oppose à des actions à court terme, mises en place devant l’urgence. « Par exemple, nous sommes contre les retenues d’eau servant de réserve – et de dénoncer la future implantation de canons à neige au Semnoz. Nous avons la même position l’hiver face à la diminution de l’enneigement et toutes ces stations sur-équipées. »

 

Et les élus entendent-ils ?

 « Le problème est que les élus ont un mandat limité dans la durée. Cependant, ils nous entendent, car la Frapna est réputée sérieuse. Par contre, dans les faits, c’est autre chose, car ils agissent avec une volonté à courte vue. »

En profondeur, la Frapna opère une pédagogie pour le public, les écoles. Notamment pour la préservation des zones humides, un intérêt fondamental pour la biodiversité.

En conclusion, le militant alerte : « En Haute-Savoie, la ressource en eau n’était pas un problème. Mais attention, il faut être vigilant, et la situation évolue rapidement avec de la neige en diminution et des glaciers qui fondent.»

 

Auteur: Loïc Quintin

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2 commentaires

  1. « faire où c’est possible des économies de l’usage de l’eau. » Fabien Perriollat ,Frapna

    Alors que penser de « la recherche en eau profonde  » à Haute ville Lompnés pour faire un « aqualudique ! ou thermalisme ou mise en bouteille, selon le souhait des élus « !(le progrés (18/09/18)
    Vu l’engagement du Département qui assure la gestion du réseau de surveillance des nappes souterrainnes et du réseau pour le suivi de la qualité des eaux et des cours d’eau, vu l’engagement de la Frapna « faire où c’est possible des économies de l’usage de l’eau. », « On utilise des eaux de profondeur, puisant dans les nappes phréatiques. Il est donc important de prendre des mesures d’économie (cf arrêtés préfectoraux). »
    Comment est il possible que le préfet passe outre les réticences des services techniques de l’État et autorise ce forage d’une profondeur de 900m ( 1million d’€), avec tous les risques reconnus de pertes de sources d’eau…etc.
    Comment est il possible que la C Communes autorise le forage au mois de septembre sans attendre le rendu ,sur le fond , par le Tribunal administratif de Lyon car le Collectif Non au Gaz de Schiste a contesté l’arrété préfectoral. (voir librinfo le 20/09/2018)
    Nous sommes dans la complète incohérence , entre les engagements de chacun et la réalité du terrain.
    Et n’oublions pas que la société Celtic pétroléum obtient en 2008 un permis de Gaz de schiste,qui ne donnera lieu à aucun forage grâce à une forte mobilisation citoyenne. Le renouvellement du permis sera refusé en 2014, suite à un avis négatif du Préfet de l’Ain en raison des risques pour les ressources en eau. (

    Il est encore temps de prendre des décisions !!
    E Perréard

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  2. oui et sur « La face cachée révèle la nécessaire préservation de la ressource en eau potable, d’irrigation ou industrielle.  » il y a le terme « irrigation et industrielle » qui doit être remis en question (en plus d u gaspillage seulement relevé par la préfecture en cas de pénurie (lavage voiture, piscine, golf, terrain de foot, canon à neige etc…)).

    Voir un exemple de remise en question du système que les autorités et le principalsyndicat agricole ne veulent toujours pas amorcer: https://www.bastamag.net/Un-grand-projet-de-reservoirs-d-eau-sert-les-interets-de-l-agriculture

    Répondre

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