Ritals, je vous aime… !

À gauche de la photo, Anne-Lisa Chiarello aux côtes de ses parents devant le cinéma Les Nemours.

Émouvant et superbe documentaire sur l’histoire d’une famille italienne immigrée en France qui n’a jamais voulu perdre ses racines, malgré son profond attachement à ce pays qui l’a accueillie et qu’elle a tant aimé.

« Ritals Domani me ne vado » suit pas à pas le chemin emprunté par Maria et Vicenzo depuis le fin fond des pouilles (le salento) à la banlieue parisienne.

Une forme de catharsis

Réalisé par Anna-Lisa et Sophie Chiarello, les propres filles de Maria et Vicenzo, ce film, au delà de ce parcours familial qui a conduit toute un famille à émigrer en France par nécessité économique, aborde d’une façon juste et concrète la question de l’identité : que veut dire « être français », » être italien » ? À travers ce regard tendre et respectueux, où les épreuves forment le tissu douloureux de toute une vie, nous sommes portés par Anna-Lisa et Sophie dans l’intimité ce cette famille dont on devient, à notre manière, des amis proches.

Intégration, un mot difficile à « intégrer ».

De l’aveu de la maman : « nos enfants on souffert de notre indécision », entendez cette déchirure entre le désir profond de rester italien, et en même temps, l’attachement à la France, ce pays qui les a accueillis. Une situation que traduit magnifiquement le papa quand il explique dans l’interview qu’ils ont été « loin des autres et loin d’eux-mêmes ». La souffrance de leurs enfants s’est révélée lors du retour de la famille en Italie. Une sorte de « désintégration » comme l’exprime à contre sens Vicenzo.

Un film qui « réveille » l’immigration italienne dans les Savoie

La présence des parents pendant les deux projections provoquant un dialogue avec les spectateurs, a permis de mesurer à quel point la question de l’immigration italienne dans notre département est forte. Les réactions du public, ses rires, ses larmes témoignaient de l’émotion avec laquelle les spectateurs ont vécu cette histoire, qui pour beaucoup, est leur histoire.

Vincenzo aura le mot de la fin quand il confie qu’il « a eu un plaisir de la vie de toute façon »

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* Anna-Lisa Chiarello, titulaire d’un Doctorat de Recherche en sociologie du Droit, elle a fait des études d’ethnologie et enseigne le français à Bari.

Sophie Chiatrello, cinéaste, vient de réaliser son premier long métrage de fiction : Eva dopo Eva.

Auteur: gfumex

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