Rajagopal, figure indienne de la non-violence, en visite à La CluZad

Rajagopal P.V, leader des petits paysans indiens et héritier de Gandhi, a rendu une visite aux militant.e.s de la CluZad mobilisé.e.s contre le projet de retenue collinaire dans le bois de la Colombière le 6 octobre dernier. Son constat face à une situation bloquée : la nécessité pour les autorités de dialoguer enfin avec les défenseurs du plateau de Beauregard plutôt que d’envoyer les forces de l’ordre. L’activiste indien a envoyé une lettre en ce sens au Maire de La Clusaz :

Ce Jeudi 6 octobre, rendez-vous est donné à 13h45 au parking du Col de la Croix Fry, sur les hauteurs de la station de La Clusaz. D’un côté, des membres des différents collectifs qui défendent le bois de la Colombière contre le projet en cours de construction d’une cinquième retenue collinaire. De l’autre, Rajagopal P.V, leader des petits paysans sans terre indiens et marcheur infatigable, initiateur de la grande marche Jai Jagat Delhi-Genève pour la justice et la paix, effectuant une tournée européenne de quelques semaines. L’activiste indien, accompagné de Jill Carr-Harris, co-initiatrice de Jai Jagat et militante féministe, est venu pour voir le camp installé dans le bois de la Colombière et discuter avec les activistes qui occupent le bois depuis le 24 septembre dernier pour empêcher les travaux prévus et imminents de 5e retenue collinaire. Les occupant.e.s du bois sont prêt.e.s à rester jusqu’au 30 novembre prochain, date à partir de laquelle une espèce protégée de chauve-souris commence à nicher, rendant alors les travaux illégaux.

Rajagopal à La CluZad 6.10.22 ©Benjamin Joyeux

Une visite de solidarité

Depuis le parking de la Croix Fry, Rajagopal et les représentant.e.s de cette nouvelle Zone à Défendre (ZAD), surnommée La CluZad, entament leur ascension d’une vingtaine de minutes de marche jusqu’au bois de la Colombière, dont l’entrée est désormais ornée d’une immense banderole au message limpide : « Retenue collinaire : tout schuss dans le mur ». Plusieurs dizaines de personnes y résident à plein temps, dans des cabanes, au sol ou dans les airs, bien décidées à rester jusqu’à ce que les travaux soient abandonnés.

Rajagopal P.V prend la parole devant l’entrée de la ZAD pour expliquer la raison de sa présence. Pour le leader indien : « ayant reçu beaucoup de solidarité en provenance du monde entier pour notre combat en Inde, je continue à voyager pour exprimer ma solidarité avec les luttes de mes amis à travers la planète. Je suis donc ici pour exprimer ma solidarité avec celles et ceux qui luttent contre ce projet énorme qui va détruire une partie de l’environnement local. »

La nécessité du dialogue et de la non-violence

Constatant que l’autoritarisme des gouvernants et les restrictions augmentent partout sur la planète, Rajagopal, en bon disciple de la non-violence chère au Mahatma Gandhi, ajoute que « tout gouvernement, plutôt que de recourir à la police et à la force, devrait apprendre à parler aux gens et à trouver de véritables solutions aux problèmes. »

Réunis en cercle à l’entrée de la ZAD, Rajagopal et les militant.e.s ont pu ensuite échanger pendant une trentaine de minutes sur l’utilité et la légitimité des luttes face aux projets destructeurs des humains et de leur environnement. L’activiste indien insiste alors sur l’impasse de la réponse policière face à la mobilisation actuelle pour défendre le plateau de Beauregard.

Après cette visite et avant de reprendre la route, étonné qu’un dialogue ne puisse être établi entre les autorités et les activistes occupant le bois de la Colombière, Rajagopal a décidé d’envoyer une lettre au Maire de La Clusaz, Didier Thévenet.

Lettre au Maire de La Clusaz

Rajagopal P.V et Jill Carr-Harris ont repris la route, direction Zurich, puis Lyon et Paris, tandis que les zadistes du bois de la Colombière continuent d’occuper les lieux, sous pression de plus en plus forte des autorités. A l’heure qu’il est, la mise en place d’un « skypot », une plateforme située dans les arbres à grande hauteur et maintenue en l’air par une corde qui, si elle rompt en cas d’approche des forces de l’ordre, tue la personne qui s’y trouve, laisse craindre le pire. Plus que jamais, la non-violence et le dialogue demandés tant par les activistes que par Rajagopal sont d’une urgente nécessité.

Benjamin Joyeux

 

Auteur: Benjamin Joyeux

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