Opération « Collège mort » réussie en Haute-Savoie

Ce jeudi 11 Avril 2024, marquant leur opposition à la politique du Premier Ministre Gabriel Attal qui tente de mettre en œuvre les « implicites politiques de Macron », les personnels de dix collèges se sont mobilisés lors d’une vaste opération «Collège mort», organisée au niveau départemental. Ce mouvement sans précédent avait pour but de dire « Non, à l’école du tri social , non « au choc des savoirs! « .

Il en fut ainsi pour les collèges : Jacques Prévert de Meythet, Beauregard de Cran-Gevrier, les Balmettes d’Annecy, La Mandallaz de Sillingy, Le Mont des Princes de Seyssel , De Varens de Passy, Arthur Rimbaud de St-Julien en Genevois, Val des Usses de Frangy, Paul Langevin de Ville-la-Grand, comme l’avaient déjà fait le collège de Meythet et le collège G. Anthonioz De Gaulle de Cluses en mars.

569 élèves sur 580 étaient absents au Collège Beauregard de Cran-Gevrier

                                                                   Le collège de Beauregard déserté par les élèves

Ainsi à Cran-Gevrier, les parents d’élèves ont été informés et invités à ne pas envoyer leurs enfants, pour donner de l’ampleur à cette opération. Cela fut respecté : la quasi-totalité des élèves était absente (11 élèves accueillis dans l’établissement sur 580), ce qui atteste que se construit la solidarité face ce projet, car il en va de l’avenir de leurs enfants.

Naufrage de l’école publique !

Parents, enseignant.es, AED, AESH, élèves ; « tous dans le même bateau et ce bateau prend l’eau »….
Telle était l’entête du tract informant de la situation. Il y a urgence car le « choc des savoirs » doit s’appliquer à la rentrée 2024 !

Cette réforme annonce un naufrage de l’école publique. Elle a bien pour objectif de mettre fin à la mixité sociale, d’accroître la ségrégation, ce qui empêchera de faire progresser tous les élèves.

Elle mettra fin aux groupes à effectifs réduits, en sciences, en langues, en AP…. Fin aussi des projets de classe puisque le groupe classe éclate. Fin des repères et de la stabilité. La classe n’aura plus de sens et pas avec les mêmes élèves, puisque la classe sera scindée en plusieurs groupes.

Les élèves pâtiront de la réforme

Du fait de la création des groupes, il sera compliqué de construire les emplois du temps, car il va falloir enseigner à plusieurs niveaux différents. Cela provoquera des dissensions. Accompagner les élèves en échec deviendra difficile. Il en va de l’efficacité du travail.

Obtenir le brevet pour entrer au lycée

La généralisation des évaluations nationales à tous les niveaux conduira à tester, évaluer, dans une logique de sélection permanente et d’accroissement des inégalités.
On voit bien que toutes ces mesures visent à réduire les moyens alloués à l’école publique.

Comment faire face à cette ségrégation sociale, à l’égard des enfants, des familles en situation de précarité ?
Ensemble, il faut créer les conditions pour que tous les enfants puissent s’exprimer, écrire, accéder aux savoirs ; que l’on cesse de diviser, d’exclure pour les mettre à part, infantiliser, sous-développer. Prendre les élèves au sérieux et leur donner le pouvoir d’agir sur leur milieu de vie.

La non maîtrise de la langue, source d’échec et de sélection

L’institution scolaire doit obtenir les moyens pour que cesse la stigmatisation et créer les conditions de faire réussir tous les élèves et dans une école où l’on se sent accueilli de plain-pied, où langage et connaissance soient outils d’efficacité et objets de désir, pour se projeter dans l’avenir !

Article rédigé avec les informations données par  Marie Collinet et Marguerite Lupovici

Auteur: librinfo74

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