Manifestation réussie contre le Lyon Turin malgré la provocation de Darmanin

Ce samedi 17 juin, le campement des opposants au Lyon Turin était en effervescence. Plusieurs milliers de manifestants venus d’Italie, de suisse, de toute la France, mais principalement des pays de Savoie, se pressaient autour de stands, d’immenses chapiteaux, une cantine. Une organisation sans faille, avec un immense camping et parking.

La matinée s’est écoulée tranquillement. Après des échanges et les recommandations d’usage pour assurer une manifestation respectueuse de l’environnement, les participants rejoignent la voie rapide derrière l’immense oiseau de couleur.

Nul ne pourra contester l’image imposante des 4000 manifestants arrêtés sur la route menant aux chantiers du tunnel.
 Par contre, certains sont tombés dans le piège de Darmanin.

 

Refus de négocier un nouveau parcours
Des élus régionaux, mandatés par Pina des « soulèvements de la terre » ont négocié avec les gendarmes la possibilité de poursuivre la manifestation – qui a prouvé son caractère pacifique – par un parcours en boucle afin de respecter le droit de manifester.
Le gendarme en chef avait approuvé cette possibilité, mais après avis du Préfet. Dans un premier temps, il semblerait que celui-ci y était favorable. Mais peu après, le Préfet de Savoie a refusé catégoriquement cet aménagement. Il est fortement probable que les ordres sont venus d’en haut.
La stratégie de Darmanin était de monter la pression chez les manifestants les plus radicaux pour les obliger, par agacement et fébrilité, d’exprimer leur colère.

 

Le piège a bien fonctionné
Ce qui était prévu par le gouvernement, pour justifier la décision du Préfet d’interdire la manifestation susceptible de troubler l’ordre public, a bien fonctionné en prouvant que les manifestants étaient les agresseurs.

Un groupe d’une centaine de jeunes radicalisés masqués, sont venus sur le pont pour en découdre. Philppe Delhomme, de l’association « Vivre et Agir en Maurienne » a essayé de les diriger vers un parcours permettant de poursuivre pacifiquement la manifestation. En vain !

Mis en formation « Black Bloc », les manifestants radicalisés ont jeté des cailloux et des gros galets sur les véhicules et sur les gendarmes, protégés par leurs boucliers.
Pour se défendre les forces de l’ordre ont lancé des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogène, très satisfaits de mettre en œuvre leurs séances d’entraînement.

 

 

 

 

 

 

Echauffourées et charges policières
Pendant plus d’une heure, jets de pierre, charges régulières de la police, et techniques de ”black blocs”.

Assis face aux gendarmes, barricadés par leurs boucliers pour se protéger des jets de pierre, les manifestants radicaux lèvent leurs mains. Après de nombreuses ”dernières” sommations, deux charges ont bousculé les premiers manifestants pour lancer, sans effets notables, des capsules de gaz lacrymogène sur une foule de manifestants peu impressionnés. Un jeu du chat et de la souris .

Des blessés
On a pu constater chez les manifestants plusieurs blessés aux jambes dont un plus grave qui vu son orteil criblé d’éclats.
Du côté policiers, le ministère de l’intérieur annonce une douzaine de blessés. Si les blessés côtés manifestants étaient bien visibles, aucun n’a été vu du côté policier.

Succès de la manifestation, semi-victoire, semi-échec ou échec ?
La réponse de Thierry Bonnamour, représentant de la confédération paysanne des Savoie, tient à souligner l’immense succès du rassemblement avec 4000 participants, qui a permis, comme le souligne Pina du soulèvement de la terre, de mettre au premier plan de l’actualité le Lyon Turin en expliquant aux médias toutes les propositions alternatives qui justifie son abandon,

Critiques sur le manque de stratégie
De nombreux manifestants considèrent que l’affrontement avec la police était contre-productif et servait les intérêts de Darmanin, puisque les manifestants devenaient les agresseurs et que la police n’avait fait que de se défendre :
« S’opposer à un mur policier qui ne défendait aucun site stratégique du tunnel, n’avait que peu de sens » nous explique un manifestant radical : ”lancer des cailloux sur des CRS au sommet d’un pont d’autoroute n’était pas une cible à la hauteur de l’action menée ».

Une autre stratégie aurait été possible
Interrogé sur cet évènement violent, un militant pense que la meilleure stratégie aurait été de dire au Préfet : « Vous nous empêchez de manifester par la force. Nous en prenons acte car nous considérons qu’il est inutile se s’opposer à un tel déploiement de forces de l’ordre. Par contre, ne pouvant poursuivre notre manifestation pacifique, nous restons sur place quitte de dresser un campement sur la voie rapide”.

En cas d’intervention par la police – bien qu’expulser 4000 manifestants n’aurait pas été une mince affaire – l’intérêt de cette stratégie aurait montré que la violence venait du gouvernement et non pas des manifestants.

 

 

Auteur: gfumex

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