Les retraités en colère le 2 décembre à Paris

Les représentants syndicaux des retraités de Haute-Savoie recevaient la presse ce 23 novembre pour donner « de la visibilité à l’opinion publique ». Face à un gouvernement sourd aux revendications légitimes des retraités, les organisations syndicales se mobilisent aux côtés des actifs pour se faire entendre, le 2 décembre à Paris.

L’intersyndicale des retraités de la Haute-Savoie (CGT, CFE-CGC, FO, FGR, FSU et Solidaires) ont construit depuis des mois une base commune :  « En cette période et face aux médias dominants, la pandémie, la poursuite d’une politique anti sociale, il y a nécessité d’agir en renforçant l’unité. »

 Michel Lombart (FSU), Henri Dutartre(FGR), Jean-Paul Larèse (CGT), Alain Collard (FO), Jean-François Taponnier (CFE-CGC), Roland Fichet (Solidaires)

Un constat accablant

« La destruction d’un système social et de santé, mis en place depuis 1945 se détricote. On note aussi des attaques de plus en plus fréquentes et violentes des libertés individuelles. Que ce soit l’ARS, la Préfecture, le pouvoir en place reste sourd aux revendications légitimes, se montre même méprisant. C’est d’autant plus grave dans ce contexte pré-électoral. »

C’est pourquoi, les organisations syndicales exigent du gouvernement :
– L’augmentation immédiate des pensions et retraites de base
– La défense et l’amélioration de notre sécurité sociale au noveau santé et retraite
– Le développement des services publics de proximité
– La défense des libertés individuelles

« Avec la flambée des prix, de l’inflation, le non rattrapage des niveaux de retraites, on note que les personnes les plus modestes sont en situation de détresse. Il n’est pas étonnant qu’elles aient recours aux services des Restos du Cœur. On ne peut compter sur la prime de 100 euros annoncée par le gouvernement. Ajouter à cela que les femmes qui n’ont pas de carrière complète sont aussi les grandes perdantes. La question de la protection sociale va accentuer les inégalités. Les complémentaires santé restent à notre charge. »

 

Le « Nouveau Monde » de Macron . Tous et toutes disent : « Nous n’en voulons pas ! ».

« Il faut cesser d’opposer, de culpabiliser les retraités face aux actifs. Avec une telle politique, on aura des retraités de plus en plus pauvres et cela aura comme conséquences que certains, certaines devront travailler plus longtemps, prendre des petits boulots. On aura aussi de moins en moins de moyens pour maintenir en bonne santé les anciens dans les EPHAD.
Travailler plus longtemps comme le gouvernement le prévoit et le préconise va empêcher les jeunes d’accéder à un travail. »

Ajoutons à cela la « fuite des capitaux », les exonérations fiscales. Tout reposera alors de plus en plus sur les salariés et creusera le trou de la Sécurité Sociale.

Dans cette situation, les retraités pensent aux jeunes qui « ne se rendent pas compte du rôle protecteur de la SÉCU, et qu’on ne cesse de culpabiliser. Il n’est aussi qu’à voir ce qui se passe dans des pays comme les USA, le Canada, la Grande-Bretagne, pour comprendre que la situation est grave provoquant inégalités, misère, injustices. »

 

« Pour une retraite digne et paisible, sachons garantir les acquis sociaux, les services publics et leur personnel surtout en ces temps de pandémie. Plus que jamais, du lien social, de la solidarité. »

C’est dans ce conteste de crise que les syndicats de retraités appellent à se rassembler à Paris, le 2 Décembre, afin de ne pas se retrouver en situation de mort sociale.

Auteur: Colette CHARLET

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1 commentaire

  1. Certes, la volonté du Système est de précariser les gens pour les affaiblir afin de les priver des moyens de contestation.
    D’où ces destructions systématiques de tous les instruments de solidarité (Sécu, retraites, pluralité des médias, séparation des pouvoirs, souveraineté nationale, ..) qui déterminent une société de gens solidaires de la nécessité de s’aider à un mieux individuel et collectif.
    Le capitalisme est l’exact inverse, à savoir isoler les individus afin d’éviter une conscience populaire qui balayerait cette mafia.
    La violence physique étant l’instrument ultime que la bourgeoisie a toujours utilisé pour se maintenir au pouvoir, c’est à dire dominer les gueux, seuls producteurs des richesses.
    Mais lutter contre une mesure de ce pouvoir a-démocratique, ici les retraites, par la revendication publique, par quémander, EST vain.
    Nous avons manifesté en masse de si nombreuses fois sans le moindre résultat que nous le savons intimement. Car le fonctionnement des institutions a été parfaitement corrompu. Depuis 200 ans, il ne s’est pas passé de moment que la démocratie fut petit à petit plus encadrée, réduite et finalement détruite – sauf brèches systémiques (~ crises).
    Si par une quantification non encore réalisée (à ma connaissance), on mettait en image simple (genre graphe) ce processus, on verrait nettement une dégradation continue de la solidarité sociale (depuis la Révolution), coupée par des moments, des brèches, sans lendemain.

    Une brèche exceptionnelle.

    Après la grande crise catastrophique capitaliste de la période 1929-1945, la ‘France’ a su se donner par concertations poussées multipartites (au sein du CNR), des instruments de solidarité anti-ploutocratiques (le programme les jours heureux).
    Mais depuis, il ne s’est pas passé d’instant que la bourgeoisie n’ait eu de cesse de les détruire tous (et ILS ne s’en cachent pas entièrement !).

    Ce n’est certainement pas en se donnant les 50 prochaines années pour les rétablir que nous parviendrons à lutter contre cette puissance des ploutocrates. Il s’agit de casser une tendance longue de plus de 200 ans donc un Système qui a des moyens et une caste qui en a la volonté vitale.

    Il nous faut donc profiter d’une brèche.
    Celles-ci adviennent de plus en plus fréquemment et durement.
    Ce que nous appelons les grandes crises de 1973, 1990, 2001, 2007, .. sont toutes des occasions manquées par nous les gueux. ILS ont profité de notre sidération, de notre incompréhension et de nos préoccupations individuelles pour nous faire croire à leurs capacités à maintenir en fonction ce Système.
    Nous l’acceptions de par le contrat tacite du progrès de notre niveau de vie. Soumission absolue au travail contre meilleur niveau de vie tendanciel.

    Ce n’est plus possible.
    Notre niveau de vie baisse, nos enfants ONT MOINS que nous pour la première fois depuis 2 siècles, c’est de fait, une brèche systémique.
    Cette catastrophe systémique s’ajoute aux catastrophes environnementales planétaires – je passe, on connaît cela (au demeurant, le Climat occulte tout le reste, c’est la logique obscène des dominants).
    Le point le plus inquiétant à mes yeux, est qu’ILS ne trouvent pas comment se sortir de la spirale monétaro-financières délétère – le maintient fonctionnel de notre économie ne perdure que grâce au transfert des nos dettes mondiales en monnaie de singe – ou dit autrement, on se paye du réel avec du virtuel – cela ne dure qu’un temps.
    On sait que ces spirales se brisent toujours en catastrophes mondiales. Allant de la récession brutale à la guerre mondiale atroce. Il faut l’admettre, ce Système est instable par construction. Il nous (nous, l’ensemble des gueux, car ces constatations sont de longue date chez les chercheurs) a fallu deux siècles et la dévastation planétaire pour nous en convaincre mais c’est établi (la relativisation par la révolution de l’agriculture et autres arguments similaires est le fait de bandits).

    Alors, pas plus bêtes que vous et moi, et très probablement moins, ILS ont compris que l’instrument de leur pouvoir, la ploutocratie capitaliste n’est plus viable et qu’il faut passer à une régime ‘autre’, surtout que nos croyances en la démocratie sont ébranlées – la démocratie n’ayant jamais existé que dans notre imaginaire de lobotomisé, c’est une grande farce.
    Je ne connais pas leurs vues mais je connais comme tout le monde le programme de Grand Reset qu’ILS ont publié. C’est un avatar du « new world order », d’un nouvel ordre du monde pressenti logiquement à chaque grande crise du Système capitaliste. Il s’agit essentiellement d’assurer un pouvoir central, évitant (entre autres choses) les aléas monétaro-financiers en fondant une nouvelle monnaie dont toutes les transactions seront contrôlées donc centralement autorisées ou interdites. C’est donc nous soumettre à une dictature absolue dans chacun de nos échanges monétisables et monétisés, privés et publics, définir a priori l’éco-nomie, les rapports sociaux. Et pour assurer la pérennité du Système, surveiller chacun dans sa soumission au respect de la chose. Toute dérive serait un danger systémique – c’est d’ailleurs ce trait qui fabrique le consentement (abject et irresponsable) des dictatures les plus absolues – j’obéis car j’agis comme prescrit par la logique dominante qualifiée par le mensonge ‘pour le bien de tous’.

    Il est évident que ce programme est en cours de mise en place (2021). Les mesures de surveillance totalitaires sont actives ; le Pass (l’ausweis) sanitaire, en remplacement illusoire des passeports déjà biomarqués (photos haute définition, empreintes, gènes, ..) et bientôt le puçage pour notre bien, le contrôle de toutes les transactions financières (des gueux, pas des dominants), le contrôle de toutes les activités électroniques, le contrôle des activités privées (comme par exemple la consommation fine de l’électricité permettant de voir en détail les activités donc les anomalies suspectes des chaque foyer, entrées-sorties, réunions, usages, etc) …

    Nous avons atteint la zone de frontière entre la démocratie et la dictature.
    On dénonçait l’empire soviétique, nous l’avons très largement dépassé en soumission, on critique la dictature chinoise, nous la suivons pas à pas …
    Cela peut être encore vague à notre conscience mais cela est.

    Manifester ainsi, avec une frange sociale est vain.
    Pas complètement inutile, simplement vain – un méritoire effort aussi dérangeant que 100 000 morts de cancer par an, c’est à dire du rien social.
    Tous les gens concernés – c’est à dire tout le monde, ne viendront pas ; très peu feront l’effort de quémander, d’oser contrer l’ordre, la normalité prescrite, de changer le réel. Changer le réel est une absurdité individuelle car le réel est, il s’impose par notre perception, par notre expérience et grave notre comportement par nécessaire adaptation – comment imaginer changer ce à quoi on a mis toute sa jeunesse à se conformer sans risquer de devoir se casser et se reconstruire ? Qui peut accepter de renier son comportement passé pour un futur inconnu ? Le besoin de changement EST perçu comme nécessaire (par presque tous) car l’acceptation de la dictature montante heurte. Mais comment oser risquer d’aller vers un inconnu ? Nous sommes constamment confrontés à cette contradiction paradoxale : un passé-présent à améliorer pour un futur incontrôlable – c’est notre condition, humaine et sociale et nous désapprenons à l’appréhender. L’école est l’apprentissage de la soumission pour le succès méritocratique. Et l’école des élites est l’apprentissage du paraître au Spectacle pour les vaux que nous sommes.
    Nous sommes doublement poussés à maintenir la structure sociale en nous y soumettant par nécessaire adaptation mais encore à nous y conformer pour la maintenir grâce à la perversion méritocratique donc sommes (socialement) incapables de penser ‘autre-chose’.

    C’est donc qu’il faut proposer aux gueux que nous sommes, ‘autre-chose’ mais avant-tout apprendre à penser, ensemble, solidairement, les possibles (objectif de l’Éducation Populaire).

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