« La résistible ascension d’Arturo Ui » de Brecht a réussi à enthousiasmer Bonlieu scène Nationale en dépit des « pisse froids » réactionnaires « éclairés »

brecht« La résistible ascension d’Arturo Ui » est programmée ce jeudi 3 novembre à 19H00, vendredi 4 et samedi 5 à 20H30, dimanche 6 à 17H00.

Bien sûr la mise en scène de Pitoiset est décoiffante, voire provocante et bouffonne avec un Torreton mimant par moment l’excité sarkozien, même dérangeante devant les parties génitales exposées d’un comédien devant tout le public, le pantalon baissé sur ses chaussures, illustrant la veulerie de la finance internationale prête à se coucher devant n’importe quel dictateur, pourvu qu’elle conserve ses privilèges.

Bien sûr certains élus (de droite) présents au bar après le spectacle – peu de gauche mais ils auront le loisir de venir voir la pièce jusqu’à dimanche – jugeaient le choix du metteur en scène « peu pertinent » en mettant en scène l’actualité politicienne avec une caricature de Sarkozy

Peut-être n’ont-ils rien compris au message provocateur de Brecht, que Pitoiset à réussi à traduire. Mais faut-il s’en étonner quand leurs homologues politiques de l’époque ont applaudi l’arrivée d’Hitler pour les sauver du péril communiste bolchévique.

« La pièce de Brecht date de 75 ans, le contexte géopolitique en 2016 est complètement différent » déclare un élu de Cran-Gevrier, estimant que la finance soutient la politique socio-démocrate – dans laquelle il inclut aussi bien Juppé qu’Hollande – alors qu’elle est devenue une ennemie viscérale des populismes d’extrême droite ou d’extrême gauche, mettant sur le même plan Marine Le Pen et Mélenchon. Pour lui, la ficelle « Sarkozy » jouée par UI est un peu grosse et complètement en décalage avec la réalité politique actuelle.

Par contre, cet élu a été conquis par la qualité de la mise en scène, son esthétisme, sa créativité artistique…

On retrouve là toute la rhétorique de la droite classique « éclairée ».

Séparer la création artistique du contenu du message. On apprécie la liberté d’expression artistique, la qualité de l’esthétisme, tout en vilipendant le message politique.

Dans le milieu de cette cette droite annécienne – démocrate chrétienne et bien pensante – on aime bien ressentir ce « frisson » au contact de ces artistes de gauche « engagés », mais dans le cadre protégé et bien policée d’une scène nationale. On est entre gens cultivés  « bien élevés » qui savent se parler intelligemment des désaccords idéologiques autour d’un buffet raffiné, en dehors de la populace qui ne se reconnaît que dans Marine Le Pen ou Mélenchon.

Une « populace » qui est en réalité le peuple. Un peuple dont ces élus ne font pas partie, réfugiés dans la strate privilégiées des élites.

C’est toute l’ambiguité de cette droite annécienne qui, derrière une image sainte, soutient la politique économique conservatrice et réactionnaire de la droite et de la gauche socio-démocrates réunies.

Cela prouve que l’œuvre de Brecht est toujours autant d’actualité par sa capacité à démasquer les choix politiques mortifères d’une classe politique actuelle qui n’a rien à envier à celle sévissant dans les années 30, préférant la religion de l’argent et de l’économie capitaliste, créatrice de croissance.

Une économie qui porte dans son ADN les gênes de la guerre et de la violence.

Auteur: gfumex

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