« La Gentiane », une monnaie alternative et citoyenne verra le jour en juin 2017 sur le bassin annécien. Mais pour quoi faire ?
Le 6 Juin 2016, s’est tenue la première assemblée générale des adhérents de « la Gentiane », une monnaie locale sur le bassin de vie annécien.
Des adhérents très impliqués pour que « La Gentiane » soit en service en juin 2017.
Au cours du débat, les adhérents ont posé de nombreuses questions et formulé des propositions concrètes pour créer les conditions de change euro/gentiane, la mise en place d’outils, d’actions, de débats/conférences, de films…
La principale certitude est qu’un bassin de vie est nécessaire pour faire circuler la monnaie et développer l’économie locale, mais les collectivités locales restent frileuses.
Où trouver des fournisseurs aux prestataires ? Comment référencer les prestataires, avec quels moyens ? Rechercher les mécènes face à la diminution des subventions, et dépasser le cercle des gens militants et des « happy few » sont des défis à relever. Quelle forme de publicité chez les commerçants pour faire connaître la Gentiane, quel coup de pouce incitateur aux fournisseurs ?…
Autant de questions qui trouveront nécessairement des réponses avant juin 2017, date de lancement de « La Gentiane ».
Cette monnaie aura le format papier, car les pièces ont un coût élevé. Les billets périmés seront échangés. On ne pourra effectuer de change inférieur à 100 euros et on donnera 105 Gentianes, pour inciter à les dépenser localement. Pour les petits achats, l’appoint se fera en euros, car imprimer des petites coupures ne serait pas rentable.
Pour l’abondement et pour la conversion, la NEF a été choisie où unfonds de garantie sera déposé. On peut s’appuyer sur ce qui a été déjà mis en place ailleurs et qui fonctionne, suivre l’évolution de ces monnaies alternatives. Des exemples nous seront donnés comme celui de la ville de Bristol pour lever les craintes et les incertitudes. (Lire ICI l’article sur le site « Reporterre »)
Une discussion se poursuit sur le coût des différents modèles économiques, une mise à l’étude de la réglementation des monnaies électroniques par l’utilisation des téléphones portables…
Mais quel sera le rôle des prestataires professionnels ? « Nous devrons recruter, former des ambassadeurs, créer des outils de communication destinés aux professionnels ».
Comment mettre en place concrètement « La gentiane » ?
À ce jour, 220 sympathisants, 50 adhérents, 15 prestataires potentiels, sont prêts à se retrousser les manches pour lancer « La Gentiane » en juin 2017
Trois groupes de travail sont créés pour objet de sensibiliser le public, développer le dialogue et la communication en ouvrant la réflexion par des formes d’animation théâtralisées et ludiques .
Le groupe de sensibilisation formé de 9 personnes s’adressera au grand public, afin de développer des consommateurs/acteurs au cours de séances débats, projection de films, tenue de stands …
Des contacts ont été établis avec Biocoop Semnoz, pour intervenir.
« La gentiane » ne part pas dans l’inconnu. 5000 monnaies locales existent dans le monde
Ces initiatives se sont inspirées d’alternatives mises en place dans certains pays. Elles se justifient, même si leur espace de diffusion est limité, car les malaises et crises économiques successives ont provoqué des remises en question et la recherche de solutions pour « donner du pouvoir d’achat, pour dépenser localement ».
Mais une monnaie locale, pour quoi faire ?
Elles favorisent les échanges et permettent à ceux qui sont les grands perdants du néolibéralisme de pouvoir échanger et s’insérer socialement.
Il n’est pas étonnant que devant ces initiatives « citoyennes », les pouvoirs publics européens restent très méfiants.
Ainsi, les personnes présentes découvrent la nécessité de faire circuler l’argent au service d’une économie locale pour faire face à la spéculation des banques ou du système libéral…
« Bien sûr, cela bouscule nos représentations habituelles, les pratiques, mais on crée des liens nouveaux ».
Un projet à suivre qui a été mis sur les rails pour répondre aux défis économiques de notre planète.
