La direction de ST DUPONT déclare la guerre aux syndicats en convoquant 19 salariés grévistes

Cinq semaines après le mouvement de grève de fin février avec occupation de l’usine, qui avait fait l’objet d’un relevé d’engagements et de prises de positions consigné dans un écrit par le médiateur, la direction de ST DUPONT convoque 19 salariés grévistes pour un entretien préalable en vue d’une sanction disciplinaire.

Olivier CISEL, directeur de l'usine ST DUPONT Faverges

Olivier CISEL, directeur de l’usine ST DUPONT Faverges

Dans un communiqué, la CFDT et la CGT dénoncent cet acte de répression syndicale :  » la direction entend faire payer les salariés qui ont osé s’opposer au « record de délits d’entraves aux instances représentatives du personnel menés par la direction de ST DUPONT, qui a généré un  » record de procès-verbaux dressés par l’inspection du travail, un record d’instances judiciaires … « 

 Olivier Cisel, Directeur  de ST DUPONT Faverges, dénonce une manipulation des syndicats

Le directeur de ST DUPONT a accepté de nous rencontrer entre « deux portes ».

Il considère que la convocation des 19 salariés est la suite logique de l’ordonnance délivrée le 21 février par le TGI d’Annecy, ordonnance qui avait reconnu l’occupation illégale de l’usine par les grévistes, et autorisé son évacuation.

Il se dit outré par le tract des syndicats : « cette convocation n’a jamais été un entretien préalable avant licenciement. Il n’y a aucun licenciement de prévu. Nous considérons que les salariés qui ont occupé illégalement l’usine doivent être sanctionnés. »

Les syndicats dénoncent une direction « sans parole »

Contactée par téléphone, Catherine Bondi, déléguée CFDT chez ST DUPONT, n’a pas la même lecture : « nous prenons acte que la Direction s’engage à ne licencier personne, mais l’article du code du travail, sur lequel s’appuie le PDG pour convoquer les 19 salariés, stipule bien le licenciement comme un des éléments de sanction »

La responsable syndicale est d’autant plus choquée que « la fin de conflit avait fait l’objet d’un relevé d’engagements et de prises de positions consigné dans un écrit par le médiateur ». « La direction ne tient pas sa parole. Elle remet en cause l’accord quelle avait signé sur les pauses et le versement de la dotation versée au CE pour la gestion du restaurant. »

Une réunion s’est tenue ce matin, vendredi 11 avril, avec la Préfecture

Une réunion entre les représentants des syndicats et de la Préfecture s’est tenue en urgence ce matin pour demander une intervention du Préfet.  Philippe Dumont, directeur de la « DIRRECTE » , et Pascal Martin, l’inspecteur du travail chargé du secteur, seraient fortement contrariés par la décision de l’entreprise, et met en garde la direction sur d’éventuels risques sociaux.

« Nous avions obtenu une fin de conflit apaisée. La direction relance le conflit. Elle en assumera les conséquences. » estime Catherine Bondi.

Inquiétude sur une baisse de la production dans l’usine

« L’entreprise se vide, déclare Catherine Bondi. La direction met nos services en concurrence avec des sous-traitants. Nous savons que d’ici le mois de juin, un salarié sur deux sera occupé dans l’atelier de production. »

Dans une interview à librinfo74.fr, le Maire dit vouloir rencontrer la direction de ST Dupont :

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Auteur: gfumex

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