La Coop Aquarius s’inscrit dans une filière écologique et humaine

La coopérative d’alimentation bio sis à Pringy a été pionnière dans ce domaine. C’était en 1976 où quelques-uns, à Annecy, ont lancé ce mouvement qui progresse chaque année.

Aquarius a précédé la création de Biocoop à l’initiative d’un groupe de consommateurs clairvoyant à une époque où l’on parle peu d’agriculture biologique. Alors que la grande distribution voit son développement s’accélérer, ce groupe cherche à travers un modèle alternatif à mieux se nourrir. Les membres de l’association recherchent les producteurs et fournisseurs bios locaux. Ils donnent de leur temps pour en assurer la commercialisation.

Puis, en 1986, Aquarius participe à la création du réseau Biocoop. Le magasin rue du Bataillon de Chasseurs à Annecy remplace bientôt l’entrepôt.
« Au départ, expliquent Valérie Dejoux, directrice du magasin de Pringy et directrice générale adjointe des quatre magasins (Annecy (2), La Roche-sur-Foron et Pringy), et Francesca Rancan, chargée de la communication, le but était de se mettre en commun pour l’approvisionnement. Nous sommes affiliés au réseau Biocoop, avec un cahier des charges national. »

 

Un engagement éthique

Cette charte engage Biocoop Aquarius par rapport à l’activité économique, agricole locale, mais aussi sur le plan social et écologique. « Nous offrons le thé et le café aux salariés, un magazine interne donne de la transparence et nous suivons une grille salariale nationale. Écologiquement, nous sommes fournis en électricité verte, nous avons du papier recyclable et pratiquons bien sûr le tri sélectif. »
En amont opère une charte de distribution et de gestion. « La distribution vient essentiellement des plate-formes avec zéro risque d’OGM. Cela nous oblige à être vigilants sur le soja, le maïs et tous produits. Ils ne sont pas, en ce qui concerne fruits et légumes, hors-saison. Par ailleurs, on ne vend plus d’eau en bouteille plastique. On propose des appareils de filtration supprimant les micro-particules, et des gourdes. »

 

 

Supprimer totalement le plastique ?

« Est-ce que les clients seraient prêts ? Ceci dit, les emballages de ce type permettent le transport et la distribution. Parallèlement, nous développons le vrac au maximum, pâtes, riz, etc, mais aussi en charcuterie. C’est un changement de culture en essor qui était le départ d’Aquarius. C’est un retour aux sources. »
Biocoop Aquarius est donc dans la démarche de Biocoop en ce qui concerne les filières, la régionalisation. Aquarius participe aux assemblées générales de l’enseigne bio. « Nous avons 14 000 coopérateurs sur les quatre magasins et une part sociale égale un coopérateur. Mais les magasins sont ouverts aux non-coopérateurs. »

 

Question de santé

La directrice d’Aquarius est optimiste. « Le chiffre d’affaires progresse en suivant la tendance nationale. La démarche parle de plus en plus aux consommateurs estimant qu’elle a du sens. C’est très fort à travers une prise de conscience générale sur la qualité de l’alimentation, la santé. L’objectif n’est pas de faire de l’argent. On réinvestit beaucoup. »

Aquarius travaille avec des producteurs locaux à moins de 150 km, l’essentiel se trouvant au plus près des magasins. « Cela représente 15% du chiffre d’affaires, sachant qu’en Haute-Savoie, c’est plus compliqué en termes de production agricole, climat, relief. Notre marge par rapport aux producteurs laisse latitude à ces derniers de faire une proposition de prix. »

 

Et l’avenir de la bio ?

Car il ne faut pas confondre la bio et le bio. Les supermarchés de la grande distribution se sont emparés du dernier. Par contre, selon la directrice, la bio reste l’apanage de Biocoop Aquarius. « On parle de la bio en agriculture paysanne, celle qui est à taille humaine et préserve l’environnement. Je répète que nous ne faisons pas du fric pour du fric et privilégions la filière écologique et humaine. Nous n’avons pas d’actionnaires et les coop sont incessibles. »

Reste à convaincre les consommateurs réticents en leur apportant encore plus d’informations  « La prise de conscience est certes croissante, mais on propose des ateliers. Une naturopathe les anime régulièrement autour de l’alimentation saine. On se professionnalise. »

Et par rapport à l’alimentation traditionnelle, « on n’impose rien. On est pour le flexitarisme, ou semi-végétarisme. On peut manger moins de viande, augmenter les protéines végétales. L’élevage a sa place dans l’agriculture, avec mesure et équilibre. »

Auteur: Loïc Quintin

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