Jean-Eudes, toute une belle et difficile vie réduite en cendres, dispersée dans le jardin du souvenir..
Ce mardi matin, au cimetière des îles, le froid glacial qui a accompagné Jean-Eudes était le même qui l’avait terrassé l’autre nuit dans les toilettes sordides du cimetière de Loverchy. Une fin de vie d’un cimetière à l’autre.
Ils avaient tenu à être présents, éducateurs à l’Herminette, travailleurs sociaux « d’Intervalle », des bénévoles du secours catholique, pour accompagner ce naufragé de la vie.
« Il était plein de vie, plein d’enthousiasme », témoigne un travailleur social qui l’avait bien connu. « C’était comme un feu d’artifice. Je me souviens des fous rires qui nous avons eu ensemble ! »
Jean-Eudes est mort de froid, trahi sûrement par un cœur malade.
Il avait 44 ans.
Quelqu’un lui avait volé son vélo. Un vol apparemment anodin pour n’importe qui, mais criminel pour Eudes. Ne pouvant rejoindre son lieu d’attache, il dû se réfugier dans cet abri de fortune où cette mort glaciale l’a entraîné dans les abîmes de solitude.