Issue de la rue, Elsa a voulu réaliser une fresque pour remercier l’Herminette.

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C’est une magnifique victoire sur la fatalité de l’histoire qui a conduit Elsa, ayant connu la rue pendant une période de sa vie, à sortir de l’ombre et inscrire ses talents sur les murs de ce lieu d’accueil alors en rénovation, qu’est l’Herminette, à Annecy.

Comment a t-elle trouvé des points d’accroche et de rupture pour envisager un avenir meilleur ?

Ici, un regard bienveillant, pas de jugement de valeur morale pour accueillir l’Autre si différent, si interpellant. On apporte soi-même, la personne ressent qu’on  l’accepte avec des attentes positives. Ici, point de dossier, de fichier social avec numéro d’appel.

L’Herminette a joué un rôle pour qu’elle puisse se reconstruire, en créant les conditions pour qu’elle envisage d’autres perspectives que celles de la rue et de l’exclusion.

Un travail par la création et dans la durée fait qu’elle a osé plus pour son propre développement et transformation. Ainsi, elle me dira qu’elle a été capable de « passer son permis ».

On s’autorise ce que l’on n’osait imaginer.

On se sent donc à égalité avec l’Autre. Et à son tour, elle se sent redevable et donne en retour ce qu’on lui apporté. D’où son plaisir à se lancer par exemple dans la fabrication de gâteaux, qu’elle apporte dès qu’elle le peut à l’Herminette, depuis Chambéry où elle réside maintenant.

Comment s’est déroulé le projet concrètement ?

Passer des petits dessins réalisés par plaisir sous le signe du « dragon », à la fresque murale à l’Herminette. Pari audacieux, où l’imaginaire se met en travail. Comme elle le dit, elle entre « dans un champ de libération ». Les contraintes l’incitent à se dépasser et gagner ce pari, à entrer en piste sans tension. Puis s’opèrent des coopérations pour alimenter, enrichir le projet, lui donner de l’espace sur les murs. Elsa prend son envol.

On est passés de l’autre côté de la barrière sociale du passé : « tais-toi, écoute, je te dis que, rentre dans l’ordre… » au regardez, j’ai quelque chose à vous dire sorti de mon imaginaire, du plus profond et sensible de moi-même…Je ne demande qu’à m’exprimer.

C’est un droit inaliénable qui reste à conquérir, en particulier pour ceux etcelles qui sont en situation de rue et que cette structure qu’est l’Herminette a toujours permis de pouvoir l’exercer, pour de bon.

Aller au-delà des maux(mots), des pieuses incantations, apprendre à penser par soi-même et décider de son avenir grâce à la promotion collective.

 Colette Charlet

 

Auteur: gfumex

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