Il y a, malgré tout, une alternative.

La distinction droite-gauche est démodée, c’est du moins ce qu’affirment les hommes politiques (à la mode, voyez Macron) qui se succèdent au pouvoir en France et en Europe, des sociaux-démocrates aux démocrates-sociaux, du parti socialiste au parti des républicains, de sorte que le jeu démocratique est devenu sans intérêt puisque rien ne change d’un Sarkozy à un Hollande.

Le libéralisme paraît avoir définitivement aboli la politique.

Il n’y a de politique, en effet, que là où il y a antagonisme, là où l’on peut s’identifier collectivement dans une opposition nous/eux. Il n’y a de politique que là où sont proposés des programmes et des idées différentes pour un avenir commun.

Or, aujourd’hui, les oppositions politiques tendent à être remplacées par des antagonismes internes à l’organisation politique et qui ne la remettent pas en cause. Ce sont les oppositions sociétales (mariage pour tous), ethniques, religieuses et morales.

La seule alternative politique apparente est celle qui oppose les « bons démocrates » aux « mauvais populistes ».

Les partis de pouvoir, qui se partagent le gâteau des privilèges républicains depuis des décennies, ne craignent qu’une chose, l’arrivée au pouvoir de ce qu’ils appellent «l’extrêmes droite», soit, en France, le Front National.

Mais en fait, si on y regarde de plus près, on s’apercevra que le Front National n’est en rien une alternative, que le populisme n’est, finalement, que l’image de ce qu’est devenue la démocratie.

Les parties de pouvoir ont peur, par-dessus tout, qu’on découvre qu’entre eux et les méchants il n’y a aucune différence. Ils se font peur à eux-mêmes en se regardant dans une glace.

Si le Front National arrivait au pouvoir, en effet, le libéralisme économique demeurerait la loi fondamentale, et la politique se réduirait, de façon encore plus évidente, à une opposition entre « nous », les Français, les occidentaux, les blancs, les riches… Et « eux« , les étrangers, les colorés, les pauvres.

Opposition qui n’a rien de politique puisqu’il s’agirait d’ opposer, encore et toujours, bêtement, les bons et les mauvais (selon la nouvelle conception de M. Bush.) entre lesquels non seulement il n’est pas question de discuter mais surtout entre lesquels la relation ne peut être que de domination ou d’exclusion.

Cela signifie-t-il que l’énoncé d’une véritable altérité serait devenu inaudible?

On ne réfute plus, aujourd’hui, on sourit avec condescendance du côté de l' »élite » au pouvoir lorsqu’un « attardé de l’ancienne gauche » propose de « supprimer la loi du marché comme règle dominante ». Rétablir la prééminence du politique sur l’économique relève carrément de l’utopie et ne parlons pas de la souveraineté populaire, c’est gênant.

L’individualisme de masse qui caractérise le peuple au sens populiste du terme, rend celui-ci méprisable. Il est constitué de consommateurs à entretenir en état permanent d’addiction et de travailleurs (chaque individu étant les deux à la fois) à maintenir en état d’angoisse économique et donc de soumission aux contraintes du salariat.

Une alternative réellement politique exige que le peuple se libère de ce mépris déversé sur lui par les valets du libéralisme économique et affirme sa souveraineté.

Il est temps d’abandonner les diversions ethniques, religieuses et morales qui réduisent la vie publique à une opposition de haines et de peurs, il est urgent de reconnaître que tous les hommes sont égaux, quelles que soient leurs origines et leurs cultures et que nul ne peut s’attribuer le droit de posséder ce dont les autres ont besoin pour vivre.

Il est grand temps de briser le tabou : non, ce système économique n’est pas sacré, non, il n’est pas irremplaçable, non, la pauvreté n’est pour personne une fatalité. Non, les maîtres de la finance ne sont pas nos maîtres.

Le temps est venu de faire de la politique et de nous opposer à eux.

Auteur: librinfo74

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