Ce mouvement a démarré en Angleterre à l’automne 2018 et a obtenu du maire de Londres, par l’occupation des 5 principaux ponts, la déclaration d’urgence climatique pour la capitale britannique. « C’est le « plus grand mouvement de désobéissance civile depuis des décennies » selon The Guardian (du 17 novembre 2018).
L’objectif de l’action sur Annecy est de faire connaître les revendications du mouvement, mais aussi d’alerter la population sur l’urgence de la situation en leur disant la vérité. « Nous avons très peu de temps pour changer nos représentations et notre rapport au monde qui passera par un changement radical de nos modes de fonctionnement. »
Une vingtaine de militants se sont postés à
Bien organisés, ces militants, dont beaucoup de jeunes, avant l’action, ont tenu un conseil de guerre …pacifique pour répartir les rôles : des « bloqueurs » de la circulation avec banderole et pancartes, des médiateurs pour expliquer leur action aux automobilistes et des « médiateurs police » pour dialoguer éventuellement avec la police.
Ce fut le cas, puisque une demi heure après le début de l’action, trois motards sont arrivés. Les forces de l’ordre ont fait preuve d’une certaine diplomatie en acceptant les blocages mais en demandant de réduire leurs durées. Ce que les manifestants pacifiques ont accepté sans rechigner
10 septembre 2019
D’abord chapeau bas à ces militants courageux et déterminés.
Un petit coup de chapeau aussi à l’exécutif local qui a su être correct (contrairement à ses habitudes devant la contestation – je parle en général en France pas ici ou là).
Ensuite quels impacts possibles, estimés ou mesurés ?
Tout le monde sait – les désastres sinon leur ampleur.
Tout le monde sait les causes : le capitalisme dictateur – que nous avons cautionné depuis 40 ans…
Mais tout le monde ne fait pas.
Alors interpeler les gens pour une catastrophe en cours semble vain.
Comme individu, que peut-on faire sinon à la marge ?
Le problème est systémique non réductible à un comportement individuel de gentil consommateur.
Sauf à croire aux bisounours pelletés par nos médias de masse..
La seule chose à prendre en compte : la guerre.
Nos dirigeants EUX sont en guerre.
Pourquoi ce mot ?
Pour dire qu’ILS ont passé le cap de la fin versus des moyens : Tous les moyens sont bons pour … gagner.
ILS sont en mode survie binaire : tu gagnes ou tu disparais. C’est le mode de fonctionnement. On devrait dire unaire puisqu’il n’y a pas d’option. C’est le « There Is no Alternative » – TINA qui sert de moteur aux individus de ce Système.
Donc notre activité est entièrement vouée à UNE TACHE ultime : faire gagner du fric à mon patron.
Et si je suis patron : survivre à la dévoration possible donc soit négocier des arrangements : des accords de paix, soit faire la guerre.
C’est exactement la situation des Etats européens (cf aussi les villes grecques antiques) avant la Révolution : les dirigeants passaient leur temps à négocier des traités de paix entre eux. Se partager les territoires en s’alliant secrètement entre eux. Aucun (sauf exception) de ces accords n’étaient respectés à la lettre mais ils servaient à chacun de lutte d’influence pour tenter de gagner quelque-chose : un territoire, du temps, des soumissions, des coalitions. Un grouillement de transactions dans une guerre perpétuelle sans merci.
Une vaine agitation unaire : vaincre ou mourir. Tous les moyens sont bons. C’est la guerre.
L’humanité réduite à l’animalité naturelle : proie-prédateur. La négation de l’humain comme capable d’imaginer, concevoir son monde. Non la réduction à la fange quotidienne alimentée par l’écume, le bruit, sans discernement.
Dans toute guerre il faut jouer des forces en présence.
Pas d’alternative, il faut de la force. La force de chacun n’est rien devant un Système dominé par des ultra-riches : des lois scélérates, des institutions aux ordres, des polices aux ordres, un système judiciaire déficient.
Se rallier à un mouvement à but d’instaurer un pouvoir démocratique est le seul moyen de détruire ces forces qui nous écrasent.
Certes on peut s’isoler du Système : une sorte de communalisme parfaitement logique et légitime.
Mais c’est oublier la puissance de la violence légitime d’un pouvoir institutionnel a-démocratique, celui qui nous est imposé actuellement.
Il n’y a de liberté et de paix que dans un régime démocratique où chacun pèse également avec ses convictions, ses besoins, ses aspirations.