Deux façons de se faire manipuler.

On a l’impression, à la lecture ou à l’écoute de la presse dominante, que ce que l’on appelait la « lutte des classes » n’existe plus. Quant à sa forme actuelle, l’acharnement des gros propriétaires de la richesse mondiale pour dévaloriser le travail et punir les travailleurs parce qu’ils ont exigé dans le passé des salaires équitables, elle est, le plus souvent, occultée.

Elle est occultée de deux façons :

d’abord, par l’écran économique et la logique libérale du capitalisme qui donne les lois du marché comme indiscutables et leurs contraintes comme des forces absolument irrésistibles (« il n’y a pas d’alternative »).

Cachés derrière cet énorme mensonge, les hommes politiques au pouvoir appliquent, avec l’air d’innocence de « ceux qui voudraient bien mais qui ne peuvent pas faire autrement », les mesures de restriction des revenus mais aussi des droits (état d’urgence, réforme du code du travail…) faisant passer pour progrès un retour aux XIXe siècle.

L’hypocrisie est à ce point que ce travail de mise au pas du peuple est même effectué chez nous par un gouvernement qui se prétend de gauche. Ceux qui viennent du peuple, qui ont été élus par le peuple, ne sont-ils pas les mieux placés pour faire avaler au peuple les couleuvres du MEDEF et des multinationales de l’exploitation ? On n’a même plus besoin de la droite pour cela !

Mais, d’un autre côté, la lutte entre les riches et les pauvres est obscurcie par d’autres combats très confus qui divisent stupidement le peuple, je veux parler des conflits religieux.

Une énorme quantité d’énergie se perd dans les peurs, les haines et tous les discours identitaires qui font le lit des extrêmes.

Deux camps semblent s’opposer en France:

celui qui, faisant plus ou moins l’amalgame entre islamisme et islam, se focalise sur la crainte des musulmans et se laisse entraîner par les propos déclinistes des pseudo-philosophes que sont les Finkielkraut (aujourd’hui véritable académicien) ou les Zemmour et les Caroline Fourest…

Et, de l’autre côté, celui de ceux qui, faisant allègrement l’amalgame entre la politique coloniale d’Israël et la judéité, reportent toutes leurs préventions sur les communautés juives (on peut penser à la mouvance Soral, Dieudonné ou à des gens comme le député belge Laurent Louis…).

Et l’on se croirait revenu à des époques que nous ne pouvons imaginer qu’au passé, où les religions seraient au pouvoir, ou la croyance tiendrait lieu de pensée et où la haine de l’autre serait le nouvel opium du peuple.

Car si vous ajoutez à cela les mouvements résurgents des intégrismes chrétiens avec leur cortège de restrictions morales, vous obtenez une société qui s’agite dans des mouvements internes parfois violents qui n’ont rien à voir avec les véritables enjeux politiques et les intérêts du peuple.

Ni l’antisémitisme, ni l’islamophobie, ni aucun rejet de l’autre de quelque origine qu’il vienne ne pourront résoudre le malaise dans lequel nous nous enfonçons et ces sentiments ne sont pas plus nécessaires que les croyances, tout aussi superstitieuses, dans les lois divines du Marché.

Il serait temps, pour la société tout entière, d’arrêter de croire ce que racontent les faux prophètes déguisés en experts et relayés par les médias, il serait temps de considérer les religions comme des affaires strictement privées et qui n’ont rien à voir avec la politique.

Il est urgent de ne plus se laisser détourner du problème, de regarder, comme on dit, les choses en face, d’appeler un chat, un chat et le capital international, le seul ennemi du peuple.

Il serait temps, pour les citoyens que nous sommes, de  » dessoûler ».

Auteur: librinfo74

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