Des lycéens confrontés aux problèmes mondiaux

Permettre à des jeunes lycéens de découvrir et de comprendre les enjeux géo-politiques de la planète en simulant le travail réalisé par les représentant des États membre des Nations Unies, c ‘est tout l’enjeu de la création du NUSAB : ouvrir les yeux sur ce qui se passe aujourd’hui et permettre aux élèves citoyens de décider de l’avenir de l’humanité.

Ce 10ème rendez-vous organisé les 11 et 12 avril 2024 au sein du lycéen Berthollet, rassemble les lycéens de l’agglomération annécienne, préparés par leurs professeurs de chaque établissement à étudier les conséquences économiques et politiques du thème : « La gestion des déchets, un défi pour la planète «  Pendant deux jours les lycéen-ne-s revêtent les costumes des diplomates, pour réfléchir et décider des orientations politiques au sein des instances de l’ONU.

Ces 2 jours dans la peau des représentants d’État au sein de l’ONU ont permis aux jeunes de découvrir de nouveaux milieux dans lesquels ils sont plus ou moins à l’aise tout en poussant leur esprit critique et leur réflexion sur un sujet qui nous concerne tous. Ils pourront aussi expérimenter la prise de parole devant une assemblée. Cette expérience sera donc l’occasion d’une sensibilisation des élèves et pourquoi pas de susciter des vocations.

 

Un travail préparé pendant l’année avec les professeurs

Cette année, la thématique « La gestion des déchets, un défi pour la planète » était porteuse d’enjeux et nécessitait une réflexion collective pour affronter les problèmes. Une réflexion porteur de sens sur l’avenir de l’humanité,  alors que chaque jour les médias dominants d’informations font la liste de catastrophes dans un souci d’audience.

 

214 élèves ont répondu présents

Six lycées du bassin d’Annecy : Berthollet, Fauré, Lachenal, St Michel, TomMorel Baudelaire ont relevé le défi. Près de 214 élèves étaient présents ; 18 d’entre eux avaient endossé le rôle de journalistes sous la direction de Laurence Maurin (professeur au lycée Baudelaire), 33 dans le rôle d’huissier, 31 pays représentés et constitution de 6 commissions de travail comme : Conseil de Sécurité, Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), Commisssion Régionale Afrique (Food and Agriculture Organization), Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Avec ces commissions vont se dérouler les échanges/débats, propositions de motions mises aux voix lors d’assemblée générale.

 

Le programme des deux jours a été conçu au cours de l’année.

Il va sans dire que « le thème de cette année nous taraude, est vraiment d’actualité car cela porte aussi sur l’avenir de la jeunesse » reconnaît Laurence Morin. Dès leur arrivée au lycée, en ce 11 Avril, les élèves reçoivent le programme, un badge pour pouvoir aussi rejoindre leur commission de travail.

 

Une simulation du travail des nations Unies

Après la cérémonie d’ouverture présidée par M. Cordier proviseur adjoint du Lycée Berthollet, des experts, spécialistes des questions d’écologie ont apporté des informations précieuses dont les jeunes se sont appropriés : Jérémie Cavé, chercheur en écologie territoriale, à l’institut de recherche pour le développement (IRD), diplômé de Sciences Po Paris, Titulaire d’un doctorat d’aménagement de l’espace et urbanisme, et Yves Lador, représentant de « Earth Justice » auprès des Nations-Unies à Genève et sur le droit à l’eau, le respect de l’environnement, les impacts des changements climatiques, pollution et substances toxiques.

 

Un premier constat : le SUD souffre de la mauvaise gestion des déchets dans le monde imposée par le Nord.

C’est une question préoccupante et qui nous concerne tous et toutes. On ne sait pas la chiffrer. On constate que cela a un impact, que cela est porteur d’inégalités Nord/Sud, surtout dans les pays les plus peuplés, atteints par la sécheresse.

De même, pour les océans, on parle de « poubelles » Ils deviennent celles du monde et cela se mélange aux micro plastiques, faisant disparaître la diversité des espèces… Cela se traduit aussi par des «  décharges terrestres » où des animaux se nourrissent. Même dans les petits villages s’agglomèrent des déchets de toutes sortes comme les néo plastiques et qui finissent dans nos cellules sanguines. N’oublions pas non plus les déchets orbitaux. Est considéré comme déchet, tout produit sans valeur et destiné à l’abandon.

Il y en a même qui en font une approche psychanalytique, de mise à l’écart, mais ce que l’on refoule déborde souvent, comme à Beyrouth. Cela finit toujours par se voir. Il ne faut pas oublier les dangereux déchets industriels, portant des atteintes profondes aux droits à la santé, mettant en danger la conservation des espaces humides.

 

Des conventions internationales ratifiées, mais peu les respectent

On connait celle de Bâle, de l’ONU, en dépit des décisions, des contrôles, les atteintes sont toujours là. Le Green-washing développé par les grosses entreprises, en particulier les multinationales, pour masquer leur comportements polluants, masque l’ampleur des problèmes en exerçant des pressions sur les gouvernements.

Ces comportements, ce genre de situation mettent des millions de gens en danger, en particulier les plus précaires, et engendrent de nombreux conflits guerriers créés par les intérêts financiers des puissances de l’argent. C’est en dénonçant ces comportements que l’on devient les défenseurs des valeurs de paix et de justice.  La barbarie, la famine ne cesse de croître dans certains pays : «L’ONU a évité l’enfer, mais n’a pas créé de paradis».

 

Alors, comme anticiper nos actions pour un monde meilleur et avec les jeunes ?

C’est le défi du NUSAB, lors du travail de commissions, où l’on va débattre, s’informer pour faire progresser la réflexion sur la thématique de la gestion des déchets,  une question climatique essentielle : « Notre maison brûle et on regarde ailleurs » selon le GIEC.

 

Des propositions qui ont provoqué des débats très controversés face à la « dictature de la majorité internationale ».

Tous et toutes sont convaincus par la nécessité de la coopération internationale avec la nécessité de prendre des décisions : « C’est nous qui avons créé cette situation, humains agissons pour défendre la planète, assurer la qualité de vie des citoyens » :  c’est ce qui est ressorti ce vendredi 12 Avril, en assemblée générale avec les expressions des délégués des différentes nations.

 

Des débats « épiques »

Des propositions de motions, résolutions mises en débat la veille et soumises aux votes ont été présentées après le discours de la Secrétaire générale, de celles des ambassadeurs, des présidents de commissions – FAO, OMS, PNUD, PNUE,, Commission Régionale Afrique, Conseil de Sécurité.

Ce fut parfois épique. De nombreuses questions, prises de positions, nécessitent de prendre le chemin de la diplomatie pour aborder les questions économiques, comme celles des taxes à l’importation, à l’exportation, car, notre économie tourne autour de la mondialisation et dépassent les frontières.

 

Des questions restées sans réponse …

Alors comment faire pour qu’il y ait une participation équitable, porter soutien aux pays les moins développés et où les populations souffrent de la faim ? Comment faire pour développer des modèles de formation, développer les fonds monétaires, garantir la santé et les droits des nations ?….  Oui, il y a urgence face à des constats alarmants, le manque de perspectives. Il n’y a pas que les pays pauvres qui sont concernés. Nous devons réfléchir à une économie circulaire et pour une bonne valorisation des déchets et ainsi limiter les risques sur l’environnement.

… mais qui ont permis aux jeunes d’en prendre conscience.

C’est l’objectif de cette initiative au Lycée Berthollet, où l’on apprend à travailler ensemble, à analyser, à construire un esprit critique, à prendre parole publique ouvre des perspectives pour apprendre à sensibiliser les populations aux dangers que représentent les déchets . On ne peut rester immobile, cela appelle à agir dans les rues, les écoles, avec la jeune génération… Les pays pauvres ne sont pas nos poubelles ! Nous en payons les conséquences à long terme. Il est urgent d’encourager les pratiques durables, d’aborder les questions de transition énergétique, de l’obsolescence programmée, exigeons la responsabilité des industriels, apprenons avec l’appui des scientifiques à appréhender les questions relatives au nucléaire, instaurons des débats, battons nous pour la paix dans le monde. Il n’y a pas de fatalité pour la mise en place de solutions viables !

Colette Charlet

Pour en savoir plus …

Rendez-vous sur le compte Instagram officiel du NUSAB 2024, pour continuer à suivre les dernières actualités @NUSAB_OFFICIEL_2024

Bravo à l’équipe de journalistes qui a réalisé le journal distribué aux participant.es . Il y a eu un fort investissement !

 

 

 

Auteur: librinfo74

Partager cet article :

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.