Communiqué de la Ligue Des Droits de l’Homme sur le scandale des familles sans abris à Annecy.
Communiqué de la LDH section d’Annecy
Depuis la manifestation du samedi 14 mars dernier exigeant « un toit pour tous » et dénonçant la précarité des personnes sans abri en période hivernale et une gestion de l’hébergement d’urgence par les pouvoirs publics contraire à la dignité humaine et aux droits en vigueur , nous avons lancé des référés libertés en faveur des familles kosovares « demandeur d’asile » qui s’étaient présentées à la permanence de la LDH.
Dans un cas, une ordonnance du Tribunal administratif de Grenoble a obligé la Préfecture à loger une famille ; mais deux autres situations ont fait l’objet d’un rejet au motif que « le Préfet fait valoir que les maraudes effectuées par les services de l’état n’ont jamais permis d’identifier la présence de demandeurs d’asile contraints de dormir au dehors à compter du 18 mars 2015 » .
Il est clair que nous ne pouvons pas accepter des arguments de cet ordre , au cas d’espèce factuels livrés sans preuves mais aussi la priorisation de certaines situations et plus généralement une politique de restrictions budgétaires qui exclut de tout hébergement beaucoup trop de personnes. A ce jour, trois familles kosovares sont toujours dehors avec 10 enfants.
Depuis, d’autres familles ont été expulsées de leur lieu d’hébergement ; certain (e) s se voient accorder une nuit puis sont relâché-e-s dans la rue ; la période hivernale se termine et est annonciatrice de nombreuses mises à la rue ; enfin, plus de quatre vingt Roms vont être expulsées de lieux de vie précaires ; il faut donc réagir !
C’est pourquoi, nous avons demandé à la Préfecture que le dispositif d’urgence hivernal soit prorogé au delà du 31 mars 2015.
Nous considérons que le Conseil général et les Mairies doivent également pouvoir contribuer à cet effort d’hébergement de toutes les personnes à la rue quels que soient leur statut et leur nationalité !
Sur le plan de la mobilisation , nous avons noté avec intérêt la lettre adressé au Préfet par des associations catholiques se réclamant de l’appui de l’évêque 74 , demandant également à la Préfecture de proroger le dispositif hivernal et de trouver des solutions d’hébergement après le 31 mars 2015.
Toutefois , nous regrettons le fait que l’OGEC 74 demande sans aucune marge humaine , l’expulsion de familles Roms occupant l’école privée des Fins alors que ces locaux sont inutilisés.
En conséquence, nous allons appeler tous ceux qui veulent continuer l’action visant à exiger , un hébergement inconditionnel de tous ceux qui sont à la rue , à se réunir à nouveau afin de déterminer les actions à venir.