Clairvoyante, la Mutuelle de France Unie lance le débat sur les conséquences du travail précaire sur la santé.

La clairvoyance de la MFU est d’avoir choisi le thème des conséquences du travail précaire sur la santé des travailleurs et sur l’évolution de notre société. Un choix peu abordé par les mutuelles mais qui représente un enjeu réel. Une centaine de personnes ont participé à cette journée dans la salle du Météore à Meythet. De nombreux stands on permis de rencontrer les acteurs mutualistes, associatifs de l’économie sociale et solidaire.

 

Dans son discours de présentation, jean-Jacques Verchay, président de la MFU, a souligné la main mise du capitalisme financier sur les politiques sociales : « Les libéraux, ultra-libéraux, libertariens, mettent insidieusement en place des politiques opposées à l’État providence, fruit du combat de la libération et du Conseil National de la Résistance. Cette politique anti-sociale menace la statut des fonctionnaires miné par les contractuels, privatise les services publics, une politique menée à bas bruit transformant des CDI en CDD intérimaires. »

 

L’auto-partenariat est le cheval de bataille de ces politiques libérales.

Le capitalisme, dans sa forme la plus sauvage, nous ramène au 19ème siècle avec les travailleurs payés à la journée, les journaliers, payés à la tâche, les tacherons. Ces orientations voulues par les gouvernements successifs, a entraîné une grande précarité avec ses conséquences sur la santé. Le pourcentage de salariés est passé de 93 % à 88 % en 10 ans.

 

Un appel au mouvement social

C’est de la responsabilité des organisations syndicales et mutualistes de combattre cette dérive inquiétante qui risque d’entrainer notre société dans une régression sociale importante, en particulier pour les travailleurs précaires.

Pour illustrer cette situation, Jean-jacques Verchay cite l’objectif annoncé par l’agence Pôle emploi de Chambéry : « Avec 10000 chômeurs au compteur, elle a pour mission de créer 3000 emploi d’auto-entrepreneur d’ici la fin de l’année. Sachant qu’un tiers des auto-entrepreneurs dépassent le SMIC, ce modèle préfigure la société de demain. »

Danielle Lenhart, sociologue et Mireille Dumortier, médecin du travail sont intervenues à la tribune pour montrer les conséquences catastrophiques, à la fois sur notre société et sur notre santé de « l’ubérisation » du travail. Un terme venu de la société américaine de transport Uber dont les chauffeurs n’étaient pas liés par un contrat de travail. Il ne sont donc pas salariés et ne sont donc pas couverts par les cotisations sociales pour les assurances maladies, chômages, retraites. En France, ils sont souvent sous le statut de micro-entrepreneur.

Danielle Lenhart, sociologue, dénonce l’ubérisation du travail au détriment des conditions de travail qui crée un nouveau servage où les travailleurs sont réduits à exécuter des ordres venus d’ailleurs sans qu’ils puissent apporter une contribution personnelle. La volonté gouvernementale de revaloriser le travail en entreprise grâce à l’apprentissage, n’a pas de grâce à ses yeux. L’objectif des employeurs est d’en faire des futurs salariés dociles et obéissants.

Elle explique que ces emplois ne concernent pas uniquement ces catégories de personnels, mais touchent également les cadres et les ingénieurs. Le plus rassurant est que de plus en plus de jeunes diplômés refusent d’entrer dans le système imposé par le système capitaliste :

 

En tant que jeune, cette jeune étudiante BTS sanitaire et social au lycée Fauré, témoigne de sa difficulté à se projeter dans son avenir professionnel occulté par un monde mouvant et insaisissable :

 

Mais les effets les plus graves pour ces salariés précaires,sont les atteintes à leur santé comme le souligne Murielle Dumortier, médecin du travail, : « le rôle essentiel du médecin du travail, souvent méprisé, qui est d’alerter les organisations professionnelles et les employeurs des risques sur la santé des travailleurs des à des manquements de sécurité et des méthodes de travail inadaptées” :

 

Auteur: gfumex

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