Dans un communiqué de presse, le groupe XR d’Annecy annonce que le 5 mars 2021 se tiendra l’audience d’Ingrid au T.A de Grenoble, jeune militante annécienne menacée d’expulsion pour une action contre l’artficialisation de terres agricoles.
Le 19 octobre 2020, des militant⋅es du mouvement Extinction Rébellion bloquent la construction de la ligne 18 du métro parisien qui s’étend vers le plateau de Saclay (1).
Face au refus de dialogue des collectivités territoriales et à l’imminence de la destruction, les militant⋅es se s’enchaînent aux engins de chantier et empêchent pacifiquement la poursuite des travaux pour une durée de 24h, à l’issue desquelles 14 d’entre eux sont emmenés en garde à vue. Ils et elles en ressortent avec un simple rappel à la loi, à l’exception d’Ingrid, à qui l’on remet une Obligation de Quitter le Territoire Français sans délai de départ volontaire, soit sous 48h. De plus, son passeport est confisqué : « Lorsque l’on touche à ces enjeux planétaires et profondément humains, il est dérisoire de se rapporter à la nationalité. Il est urgent d’agir, et nécessaire de ne pas se laisser intimider par celles et ceux qui croient encore en un monde guidé par le profit. », dit Ingrid.
Ingrid, de nationalité Belge et anglaise, a fait toute sa scolarité en Haute-Savoie, et s’apprête à passer le baccalauréat général.
En effet, Ingrid ne détient pas la nationalité française, étant belge et anglaise. La préfecture de l’Essonne y voit l’opportunité d’ordonner une OQTF, avec l’appui des policiers : comme la loi l’y autorise, Ingrid ne décline pas sa situation administrative lors de sa garde à vue, suite à quoi l’officier de police judiciaire fait preuve d’une mauvaise foi déplorable en indiquant qu’elle n’a ni attaches, ni ressources en France et qu’elle constitue une charge démesurée à l’État français.
La réalité est pourtant bien éloignée. Arrivée en Haute-Savoie à 1 an et demi, elle y a fait toute sa scolarité et s’apprête à passer le baccalauréat général. Elle compte entreprendre des études de psycho-linguistique et porte un projet pour développer la résilience alimentaire au niveau local. À seulement 18 ans, la perspective de ce déracinement forcé lui est insoutenable.
Ce 5 mars, recours contre la décision du préfet de l’Essone, au TA de Grenoble
Avec l’aide de son avocat, elle a émis un recours contre la décision du préfet de l’Essone, sur lequel un juge devra se prononcer ce vendredi 5 mars. Ses proches et ami⋅es militant⋅es se sont donné rendez-vous à 8h30 devant le tribunal administratif de Grenoble pour former un comité de soutien. Ils et elles tiennent à dénoncer les stratégies d’intimidation d’une jeune militante dont la nationalité constitue la vulnérabilité, et y perçoivent une visée plus large : affaiblir les mouvements de contestation. : « L’actualité de ces derniers mois a révélé la capacité des institutions à exercer leur pouvoir par la force pour préserver les intérêts de grandes entreprises et les idéologies obsolètes qu’elles véhiculent. Ces symptômes inquiétants d’une société du contrôle laissent présager l’accentuation de ce phénomène. Néanmoins, la crise écologique et sociale ne décélère pas, et aujourd’hui plus que jamais, le besoin de questionner l’ordre établi se fait sentir afin de créer les conditions d’un monde habitable et plus juste pour les générations futures. »
(1) Selon XR : « Là où la Société du Grand Paris revendique une opération d’intérêt général, la ligne 18 représente en réalité :
- un projet obsolète et inadapté aux besoins en transport qui continueront d’être insatisfaits (contrat signé avec Vinci sous Sarkozy)
- la destruction des écosystèmes et des terres agricoles extrêmement fertiles
- l’endiguement de la capacité à se nourrir localement
- de l’argent public utilisé au profit des investisseurs privés
- un déni de démocratie vis à vis des populations locales qui s’opposent au projet depuis ses débuts »
Pour en savoir plus :
https://www.facebook.com/xrfrance/ • sur la mobilisation sur le plateau de Saclay : https://reporterre.net/Grand- Paris-la-lutte-contre-le-betonnage-du- plateau-de-Saclay-reprend-du-souffle
3 mars 2021
Je suis outré par cette menace d’expulsion. Que pouvons-nous faire pour soutenir Ingrid ?
3 mars 2021
C’est interessant.
La France s’appreterait à expulser (autrefois on bannissait ou exterminait c’est selon) une personne qu’elle a accueillie, éduquée formée à grands frais.
C’est le même crime (contre ses habitants, les gueux) que de vendre le savoir-faire (Alstom et mille autres), laisser partir le travail irreversiblement, épuiser la bête pour mieux la soumettre et dans un cas se débarrasser des contestataires du pouvoir, dans l’autre gaver les amis, les mécènes du pouvoir.
Et TOUT est légal.
Mais criminel.