Britannique, français, néerlandais ou irlandais, le peuple qui vote « NON » aux traités européens, quoique majoritaire, n’est pas reconnu comme majeur.

Le premier ministre anglais,  David Cameron, à, quand même, eu une drôle d’idée quand il a proposé au peuple britannique de voter pour ou contre le maintien dans l’Union Européenne. A voir les réactions aux résultats de ce référendum, on peut douter qu’il ait eu toute sa raison. Le plus surprenant est qu’il se soit trouvé également une majorité de citoyens britanniques pour refuser de rester dans l’UE, manifestant ainsi soit leur état d’ébriété, soit leur incapacité à juger de ce qui est bon pour eux-mêmes, soit le fait qu’ils aient été victimes d’un mensonge éhonté de la part de politiciens malveillants.

Beaucoup, d’ailleurs, se repentent de leur geste. Voici quelques exemples de ce que l’on peut trouver dans les journaux britanniques pour bien montrer qu’on ne peut pas voter contre l’Europe sans le regretter immédiatement et demander pardon:

« Si j’avais l’occasion de voter à nouveau, je choisirai le ‘remain’. Je suis vraiment déçue des votes, même si j’ai voté pour le ‘leave’. Ce matin, je me suis réveillée et la réalité m’a frappé de plein fouet »

« Nous sommes comme cette fille saoule qui quitte son gentil et rassurant petit ami parce qu’il était un peu ennuyeux et qui réalise à présent qu’elle a fait une grave erreur »

« Je suis choqué que nous ayons voté ‘Leave’. Je ne pensais pas que cela allait arriver. Je n’imaginais pas que mon vote allait être aussi important parce que je pensais qu’on allait juste rester (dans l’UE). La démission de David Cameron, ça m’a surpris »

vous voyez bien, c’était une erreur.

Il est difficile, devant cette mauvaise foi des perdants, qui sont tous des gens bien, pas des petites gens ignares, pas de la classe ouvrière, non, des gens qui ont fait des études et qui ont de l’argent… il est difficile de ne pas penser à un autre référendum qui a eu lieu chez nous, en France, en 2005, et où nous avions aussi voté contre le TCE (traité constitutionnel européen). C’était le 29 mai 2005, il y a un peu plus de 11 ans et prés de 15 millions et demi d’électeurs avait voté « NON » (soit 54,68 % des suffrages) contredisant les plans des dirigeants gouvernementaux.

TCE France

Dès le lendemain, la caste médiatique française tenta de riposter, pour mieux ne pas avoir à digérer une défaite si cinglante. Elle renvoya les électeurs vainqueurs au seul sentiment de « haine » ou de « xénophobie » dans le but unique de réduire le camp du « NON » à sa composante d’extrême droite.

On sait pourtant que les voix d’extrême droite ne furent que pour un tiers dans la majorité du refus.

Philippe Val, le directeur de Charlie hebdo à l’époque, dans son édito du 22 juin 2005 traite de « poujadistes« les opposants au traité. Bernard Henri Lévy leur reprocha de faire le jeu des « islamistes qui se sentent mieux dans une Europe passoire que dans une Europe aux polices et justices concertées. » Laurent Joffrin, dans l’Obs, écrit en mai 2014 : « la vraie nature du discours antieuropéen : la fermeture, l’intolérance, la dureté à l’égard des étrangers, la restauration des frontières à l’ancienne, l’isolement, le renoncement à toute influence planétaire. »

Mais le pire est que Nicolas Sarkozy, méprisant royalement la volonté exprimée par sa propre nation, présenta avec fierté le traité de Lisbonne, signé en décembre 2007. Le Congrès (réunion extraordinaire du Sénat et de l’Assemblée Nationale) le ratifia le 4 février 2008. Il avait suffi de changer le nom et d’oublier la volonté populaire pour imposer au peuple majoritaire mais traité comme immature, ce qu’il avait lui-même refusé quatre ans auparavant.

Il en fut de même pour le peuple hollandais qui vota, trois jours après nous, le 1er juin 2005 contre le projet de constitution européenne avec 61,54 % de « NON ».

De même pour l’Irlande qui opposa un refus à 53,4 % le 18 juin 2008 mais à qui fut imposé un second vote le 2 octobre 2009 sur le même texte afin que le peuple se soumette à l’idéologie dominante.

François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, avait promis de renégocier les traités européens et, c’est en grande partie la raison pour laquelle il fut élu. Mais, candidat, il s’adressait au peuple de gauche, celui qui aime la justice sociale, président, il ne s’intéresse plus qu’à l’oligarchie dominante, celle qui n’aime que l’argent et le pouvoir et il méprise le petit peuple.

Que ce soit au Royaume-Uni, en France, en Hollande, en Irlande ou dans les autres pays européens, la démocratie semble n’être plus qu’un mot vide de sens. Les technocrates de l’Union Européenne, eux-mêmes rouages du pouvoir mondialisé, devraient se garder, à l’avenir, de demander aux peuples de se prononcer pour bafouer immédiatement leur volonté.

Auteur: librinfo74

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