Berlin, le jeune collégien albanais, a été expulsé manu militari avec sa mère et ses trois frères scolarisés
Certains se souviennent peut-être de Berlin, ce jeune albanais élève de quatrième au collège de Poisy, menacé d’expulsion avec sa famille. En juin 2015, ses camarades s’étaient mobilisés pour qu’il puisse rester en France poursuivre ses études. (Pour lire les articles parus sur librinfo, cliquez ICI, ICI, ICI).
En septembre, Berlin est entré en classe de 3ème, son jeune frère Angello en 6ème. Ses deux autres frères, Giuliano et Walter sont scolarisés à l’école élémentaire de Brassilly.
Lundi 2 novembre, la maman et ses quatre enfants sont expulsés en Albanie.
Dimanche 1er novembre, peu avant 19H00, la maman reçoit un coup de fil de la gendarmerie l’avertissant qu’ils seront emmenés au centre de rétention de Saint Exupéry dans la banlieue lyonnaise, pour être renvoyés dans leur pays.
Quelques minutes plus tard, d’après Berlin, une vingtaine de gendarmes dans quatre véhicules font irruption dans le petit logement de Poisy. La famille doit rassembler ses affaires. Embarqués dans des véhicules, la maman et les quatre enfants passent la nuit dans le centre de rétention. Le lendemain, ils sont emmenés à l’aéroport pour rejoindre l’Albanie.
Jointe au téléphone, une maman, qui connait bien la famille et dont le fils était ami -avec Berlin, est scandalisée par les méthodes employées par les forces de l’ordre : « Venir avec de tels moyens répressifs pour emmener cette maman et ses quatre enfants est choquant. »
Selon un témoignage, la gendarme qui commandait le détachement n’était pas très à l’aise devant les enfants : « Elle s’est bien rendue compte qu’ils étaient en surnombre face à ces personnes vulnérables ».
Ce lundi, matin, 2 novembre, Berlin, Angelloz, Giulano et Walter devaient prendre le chemin de l’école pour rejoindre, comme tous les matins, leurs camarades de classe : « Les jeunes de la classe de Berlin sont révoltés quand ils ont appris que leur camarade avait été expulsé ». Ils ont organisé une collecte pour venir en aide à la famille en Albanie.
Des parents et des enseignants scandalisés.
Cette maman ne comprend pas que l’on puisse empêcher des enfants d’aller à l’école : « le papa est en prison à Bourg en Bresse. Bien sûr, cela n’a pas joué en faveur de la famille, mais je trouve injuste que des enfants en subissent les conséquences. »
En Albanie, les enfants sont privés d’école. Une solidarité financière s’organise
Restée en relation avec la maman, la maman d’élève, avec d’autres parents ont constitué le « collectif des parents contre l’expulsion de la famille Kuci » : « Cette famille est partie de France avec 1 euro en poche. Sans ressource elle est hébergée par les grands parents de condition très modeste, où vit déjà la famille du frère. Faute d’argent, les enfants ne peuvent pas aller à l’école. Nous avons collecté de l’argent que nous avons envoyé à la maman ».
Une démarche auprès de la Préfecture et des élus
Le collectif a adressé un courrier au Préfet avec copie aux élus et à la presse.
Cette lettre a le mérite d’être très explicite. Cliquez ICI pour lire la lettre.
