« Cuisine vagabonde » sème des graines pour bien se nourrir

Manger autrement, manger équilibré, donner du sens à la cuisine, c’est ce que préconise et pratique Christine Belleville, animatrice de son concept « Cuisine vagabonde ». Une cuisine- partage pour le plaisir, la santé et le bien-être.

Cela fait quatre ans que Christine Belleville arpente les potagers, pairies et forêts « qui m’emmènent chaque jour vers des rencontres inattendues, qui m’inspirent et donnent cette saveur si particulière à mes préparations. »
Pendant vingt-trois ans, elle a exercé en tant que travailleuse familiale, dans le social en aide aux familles en difficulté. Et puis, elle se forme en cuisine, obtient un BAC Pro, « pour créer du lien, » dit-elle. « J’aimais la cuisine, les plantes sauvages, le marché. »

Passionnée, Christine Belleville développe son concept. « Il s’agit de mettre en place des ateliers en direction de publics différents (centres sociaux, lieux de rencontre) avec lesquels on va au marché, on prépare le repas ensemble en s’assurant d’un prix de revient peu coûteux pour une nourriture saine. » Elle veut donner du sens et à travers le sens, apporter de la confiance, du plaisir. Elle s’adresse aussi aux personnes handicapées, aux enfants des écoles, centres de loisirs. Autre public, celui des entreprises, où, pendant une journée dite de cohésion, la cuisinière vagabonde fait cueillir les plantes sauvages et met les employés dans le bain de la préparation du repas. « Chacun peut venir avec une recette de son pays d’origine. »
Depuis quelque temps, elle coache des équipes de l’association « Les petites cantines », à Annecy. « On se rencontre autour de la cuisine. »

 

Faire passer des messages

Cuisiner permet de faire passer des messages. En alimentation, il convient de prendre soin de soi et, via la planète, de l’homme. « Il faut réapprendre le bon sens. Montrer que la cuisine crée du lien à travers le collectif. »
Son concept permet de valoriser le travail des artisans et maraîchers locaux. Ses partenaires agricoles avoisinent Marcellaz-Albanais, son fief. « Ils ne sont pas forcément en bio, car il y a des contraintes de certification et un coût, mais en naturel. »
Christine Belleville explique en pratiquant. Elle explique ce qu’est un repas vraiment équilibré en protéines, lipides et glucides. Elle conseille de ne pas manger de la viande tous les jours en compensant par des légumineuses, des céréales, des œufs, des champignons, de la matière grasse. « On n’est pas obligé de prendre un dessert dans le repas. »

 

Le tout en une

Elle pencherait plutôt par une assiette repas, équilibrée et esthétique, où on trouve tout ce qu’il faut dedans. Le tout en une en quelque sorte, composé de produits de base sains. « Il faut de la créativité, contenter le regard, prendre le temps de mâcher. »
Dans ses vagabondages culinaires, elle désire simplement semer des graines. Ces semailles commencent par les plus jeunes. Elle travaille notamment avec des lycéens de Rumilly en 1ère économie sociale. « On parle de développement durable qui passe par la nourriture. Ils découvrent la saisonnalité, les circuits courts. » Ensemble, ils composent un repas équilibré avec un petit budget et des produits locaux. Une réflexion s’engage aussi avec une diététicienne. Et, grand étonnement, sur trente élèves, seuls deux connaissent le marché pratiqué par leurs parents. « Les questions des élèves ne fusent pas. Je leur fais découvrir la qualité d’un poisson en grande surface et celle d’un poisson en local. Également pour les carottes. On teste : une bio, une de grande surface, une d’un maraîcher de proximité. Il s’agit d’apprendre à goûter. »

 

Changer les habitudes

La cuisinière créative mange elle-même bio et naturel local. « Ça évolue dans le bon sens, chacun y voyant son intérêt personnel. Les gens recherchent aussi l’authentique grâce à une cuisine simple et abordable, pour se refaire au quotidien. » D’aucuns l’appellent même pour cuisiner à domicile, car on ne sait plus ou on ne prend plus le temps de concocter certains produits.
Le tout est de savoir changer les habitudes. Elles restent, en bien ou en mauvais. « Il ne faut pas que le bien manger soit un effet de mode. Mais le modernisme a introduit de mauvaises habitudes alimentaires. Parfois, des problèmes de santé entraînent vers ce manger mieux. »

Pour ces raisons, les menus de la Cuisine vagabonde illustrent « la subtile alliance du bon, du sain, de l’authentique et du merveilleux. »

Bon appétit !

Auteur: Loïc Quintin

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