Walter Bassan a rejoint les jeunes du lycée du Mont Blanc par la pensée

Plaque à la mémoire vivante de Walter BASSAN dans l’amphithéâtre du lycée du Mont-Blanc, le 27 avril 2018)

Nous relayons le discours de Rémy Pergoux lors de la cérémonie eu 27 avril 2018 en hommage à Walter Bassan.

Il y a 73 ans aujourd’hui, le 27 avril 1945, Walter BASSAN et ses camarades d’infortune s’évadaient ; déportés et internés à Kempten, kommando (c’est-à-dire sous camp) de Dachau ils ont réussi à s’échapper dans les montagnes bavaroises au cours de « la marche de la mort » que les nazis organisèrent en vue de les éliminer avant l’arrivée des troupes alliées.

Après-demain dimanche, le 29 avril, ce sera la journée nationale de la Déportation. Cette journée a été instaurée par la loi du 14 avril 1954, sur proposition du sénateur Edmond MICHELET, qui fut lui aussi déporté à Dachau.

Je pense que la coïncidence des dates a tout son sens.

Aussi je remercie le lycée du Mont Blanc d’avoir pris cette initiative qui souligne à la fois l’importance du travail de mémoire et indique combien Walter y a contribué.

Car ayant eu « la chance d’en revenir », comme il le disait, il ne se contenta pas de faire valoir l’horreur dont il a été victime et milita toute sa vie pour faire savoir quelles en étaient les causes, les responsables et les complices.

En outre il se situait tout à fait dans l’esprit développé par Lucie AUBRAC qui déclarait que « résister est un verbe qui se conjugue au présent ».

Mais il ajouta une dimension particulière à ce travail de mémoire en développant de manière considérable le Concours National de la Résistance et de la Déportation en Haute-Savoie.

Il le fit avec un extraordinaire sens de la pédagogie. Ce que l’on voit dans l’extrait du film de Gilles PERRET « Walter, retour en résistance » tourné en 2007 – 2008 ici même dans cette salle qui porte désormais son nom.

Je voudrais insister sur quelques aspects de ce sens pédagogique :

Il basait ses témoignages et les actions qu’il organisait (comme les lectures évocations) sur la confiance en la capacité de chaque jeune, quelles que soient ses origines, à se faire soi-même une idée et à se positionner en citoyen. Il estimait et disait que chacun des élèves qu’il rencontrait aurait pu faire comme lui : s’engager dans la Résistance à moins de 17 ans.

Il considérait donc que ce n’étaient pas les jeunes qui avaient un « devoir de mémoire », mais plutôt lui qui leur devait ce travail.

En apposant cette plaque sur cet amphithéâtre vous signifiez que vous avez entendu et retenu ce message et que l’esprit de Walter, esprit de résistance, esprit de la Résistance continuera.

C’est le meilleur hommage qu’on pouvait lui rendre.

 

Auteur: j.c

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1 commentaire

  1. J’ai 73 ans, et la chance de n’avoir pas connu les années terribles vécues par ces hommes. Nous avons été nombreux à leur donner un dernier hommage, à saluer leur mémoire. Merci gilles Perret d’avoir redonné du sens à leurs vies.
    Walter BASSAN,Wilfred FREGONARA, Robert LACROIX…
    Nous nous sommes côtoyés, ensemble nous avons un fil conducteur, combattants pacifiques de la paix, du bonheur de la justice sociale et de la solidarité, nous sommes devenus communistes.

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