Une rentrée pleine de promesses chahutée par l’abaya

Mis à jour le 4 septembre à 11H00

La rectrice de l’académie de Grenoble a rempli son devoir de rentrée au cours d’une conférence de presse dans une école grenobloise. Une vision conférence peu audible s’est invitée dans les locaux des services départementaux de l’éducation nationale de Haute-Savoie. La présence de Frédéric Bablon, inspecteur d’Académie a permis d’y voir clair.

 

La réponse de la Rectrice à la question posée par librinfo sur l’abaya a été plus que succincte.

Pour la Rectrice, il suffira que les chefs d’établissements appliquent la consigne ministérielle renforcée par une explication auprès des élèves et des familles pour les convaincre du respect des valeurs républicaines de la laïcité.
Une position qui provoque un certain malaise du côté de chefs d’établissement qui auront la lourde tâche d’évaluer la port de l’abaya avec des robes légèrement différentes.
De plus, demander à un jeune fille maghrébine si elle est musulmane et si son vêtement est religieux risque de créer une certaine discrimination, ce que refuse d’admettre la première ministre.

Selon la rectrice, aucune réaction hostile des associations religieuses musulmanes ne s’est manifestée, et soutient qu’il n’y aura aucun risque de discrimination à l’égard de la communauté musulmane. Au contraire puisque la laïcité protège les enfants en respectant la liberté religieuse.

En Haute-Savoie, l’inspecteur d’Académie confirme que ce sujet n’a suscité aucune réaction hostile.

Les premiers jours de la rentrée scolaire serviront de tests.


Pour la FSU, l’interdiction de l’abaya par le ministre est un opération politicienne

Selon le syndicat d’enseignants de la FSU, cette mesure est un véritable ”foutage de gueule”. Philippe Domergue précise que tous les signalements concernent à peu près 0,25% des établissements scolaires du second degré, soit 25 signalements sur les 10 000 établissements du second degré.

Un chiffre que certains estiment sous-évalués car de nombreux chefs d’établissement ne signaleraient pas ces incidents craignant que leur hiérarchie les jugent incapables de résoudre les problèmes eux-mêmes.

La FSU soupçonne le gouvernement de médiatiser ce genre de phénomène pour éviter de parler des vrais sujets que sont les salaires de enseignants – avec une véritable revalorisation de 300 euros nets sous forme de point d’indice pour répondre à la baisse continue de pouvoir d’achat des personnels -, le manque de poste de remplaçants, la mise en place du ”pacte” “qui propose de travailler plus pour gagner plus” alors que la profession a besoin d’être rémunérée pour les tâches déjà effectuées.


Un prof devant chaque élève

C’est la formule magique utilisée par l’éducation nationale pour remplir son devoir de service public dans le contexte difficile en Haute-Savoie d’explosion démographique, de manque de logements, des prix prohibitifs des location, et de difficulté de recrutement d’enseignants attirés par de meilleures conditions en Suisse.

Pour palier à ces difficultés, l’inspecteur d’Académie a trois leviers : récupérer des stagiaires, recruter des contractuels, prélever sur son contingent de remplaçants.

Il se réjouit que dans le premier degré, les postes sont honorés à 100% mais qu’il reste 2 à 3 % d’enseignants à trouver dans le secondaires, avec la difficulté supplémentaires du recrutement par matière :

 

Par manque de moyens, l’inspecteur d’Académie est obligé d’improviser pour atteindre ses objectifs

Le ”hic’ est que pour mettre un prof devant chaque élèves dans le premier degré, l’institution met sur un poste des remplaçants destinés à compenser des absences pour raison de santé ou de maternité. L’inspecteur d’Académie veut relativiser cette situation puisque seulement quelques enseignants seront prélevés sur un contingent de 200 titulaires remplaçants.

L’autre levier est de recruter des contractuels qui ne bénéficieront que de cinq jours de formation.  Frédéric Bablon reconnaît qu’une formation que l’on dispense à des contractuels sur 5 jours ne leur permettront pas d’acquérir les mêmes compétences qu’un enseignant en alternance depuis un an.
Pour palier à cette carence, le directeur académique les intègre dans des structures animées par des équipes performantes pour assurer leur formation sur le terrain.


Des enseignants de Haute-Savoie sont contraints de se former ailleurs alors que des enseignants d’autre départements sont contraints par la Rectrice d’aller se former en Haute-Savoie.

La situation aberrante que dénonce Philippe Domergue du SNUipp de Haute-Savoie, est que des enseignants de Haute-Savoie sont contraints de partir dans d’autres départements pour se former, alors que des enseignants non-haut-savoyards sont envoyés en Haute-Savoie à leur corps défendant.

Selon le responsable syndical  cette situation ubuesque est de la responsabilité de la rectrice qui n’a pas su anticiper les besoins sur la Haute-Savoie en ne créant qu’une seule classe de formation : ”Nous avions alerté la Rectrice en juin, mais celle-ci n’a pas voulu corriger son erreur”, créant ainsi une situation aberrante », précise Philippe Domergue. Le responsable des formations aurait pu ouvrir une seconde classe même si cela lui aurait compliqué la tache.”

Auteur: gfumex

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1 commentaire

  1. L’entrisme de l islamisme dans l école publique est un VRAI sujet.

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