Un préfet « médian » dans l’affaire des bouquetins du Bargy, « coincé » entre éleveurs et défenseurs de la faune sauvage

L’affaire des bouquetins court depuis des années derrière ces caprinés emblématiques du massif du Bargy, infectés par la brucellose.

Dans un arrêté du 29 mai 2020, valable jusqu’au 31 décembre, le Préfet de Haute-Savoie, autorise la capture de 50 bouquetins – dont les sujets séropositifs seront euthanasiés – et le tir de 20 sujets, ce qui provoque l’ire de la FNE (ex Frapna). D’après eux, « 4 bouquetins abattus sur 5 seront des individus sains »

Rappelons que la brucellose, éradiquée depuis 2003 en France, est considérée comme un danger sanitaire de première catégorie. En Haute-Savoie, le dernier foyer datait de 1999 dans un élevage de bovins et ovins de la commune du Reposoir au nord du massif du Bargy.

En janvier 2012, un cas de brucellose aiguë (encore appelée fièvre de Malte) a été détecté chez un enfant qui avait consommé de la tome au lait cru issue d’un élevage de vaches du Grand Bornand (au sud du Bargy), élevage qui s’est avéré infecté de brucellose et qui a du être abattu en totalité. Un réservoir sauvage, principalement chez le bouquetin, est passé totalement inaperçu pendant de longues années et a assuré le relai entre les foyers domestiques de 1999 et 2012, provoquant l’affolement chez les éleveurs.

 

Colère des éleveurs

Cette situation a conduit les producteurs laitiers, inquiets pour leur avenir économique, de demander une action d’élimination massive du troupeau pour se débarrasser de la maladie. Seulement, les bouquetins sont une espèce protégée, ce qui provoque le levier de bouclier des associations de protection de la nature

Après les décisions brutales et partisanes du Préfet Leclerc, favorables aux éleveurs, d’autoriser des mesures radicales d’élimination, des mesures « moins idéologiques » ont été prises par le Préfet Lambert, qui se réclame de décisions  équilibrées entre éleveurs et écologistes.

 

Une consultation nationale défavorable à l’abattage des bouquetins ignorée du Préfet, jugée ‘partisane ».

Cette  consultation publique nationale indique que sur plus de 3100 avis, 2 700 s’opposent aux tirs de bouquetins. Les opposants à ces tirs expliquent que selon les experts de l’ANSES ( Agence   Nationale de sécurité sanitaire), avec une seule occurrence en 21 ans, le risque de transmission demeurait extrêmement faible.

Toutefois, l’objectif assumé de Pierre Lambert est de constituer un noyau sain dans le troupeau du Bargy, considérant que les arguments avancés par les opposants sont sans fondements scientifiques, comme l’auto-assainissement de l’espèce, l’innocuité de la maladie dans l’espèce bovine et humaine, l’absence de risque pour la faune sauvage, l’inefficacité de la vaccination :  « Au contraire, la maladie semble prête à repartir » estime Pierre Lambert.

La justification du Préfet de permettre l’abattage de 20 bouquetins en 2020 est qu’il est impossible aux agents de l’Office national de la chasse, intégrés dans  l’OFB (Office français de la biodiversité), de capturer les bouquetins dans des lieux inaccessibles.

Pierre Lambert veut se tracer une voie médiane entre des positions qu’il juge excessives autant du côté des éleveurs que des défenseurs de l’espèce protégée :

Auteur: gfumex

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