Sylvie Guillaume, députée européenne PS, en visite à Annecy reconnaît l’incompétence politique du parti socialiste européen

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Article modifié à 16H00

Une quarantaine de personnes – dont une délégation du parti socialiste genevois et une dizaine de militants des collectifs « Urgence Roms » et « Un toit pour tous » – s’étaient déplacées pour venir écouter Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste, mais aussi pour l’interpeler sur les questions migratoires.

Il y avait quelques jeunes au milieu d’un public composé en majorité de « têtes blanches ».

Sylvie Guillaume s’est attachée à expliquer son rôle au parlement européen, insistant qu’elle restait « une élue de terrain ». Une affirmation à relativiser quand elle décrit l’étendue territoriale qu’elle doit parcourir dans le « Sud-Est » qui couvre la Région Rhône-Alpes, »PACA » et la « Corse ». Dans ces conditions il lui reste à « recueillir » les propos de citoyens de terrain ne pouvant plus, comme tout élu, être vraiment « sur le terrain ». Une situation qui n’est pas spécifique au PS.


Des socialistes européens peu dynamiques

Sur son action au Parlement européen, elle reconnaît que cette Europe n’est pas celle qu’elle appelle de ses vœux. Devant ce constat, elle se désole de ne pas être épaulée par un parti socialiste européen atone et incapable de défendre une politique « combative ». Quand on connaît le peu d’empressement de François Hollande à s’opposer à la ligne économique libérale de la commission européenne, on peut mesurer le degré de complicité et de duplicité du Parti socialiste européen.

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Un action politique concentrée sur 4 thèmes

En tant que Vice-Présidente du Parlement européen, elle se veut combative :

Lutter contre le « dumping social » qui, grâce à une disposition européenne, permet aux entreprises des pays de l’Est de rémunérer leurs salariés sur la base des « avantages sociaux » de leurs pays d’origine, provoquant une concurrence déloyale.

Assumer une vigilance accrue sur la mise en place du budget européen pris en main par un membre allemand de la commission, acquis aux intérêts des lobbyes financiers.

 

Affligée devant l’absence d’une véritable politique migratoire européenne

Interrogée sur la politique migratoire, elle ne peut que constater une incapacité à cette Europe – dont de plus en plus de pays mènent une politique nationaliste en contradiction avec l’esprit de solidarité européenne –  à prendre en charge les migrants, qu’ils soient réfugiés demandeurs d’asile, ou simple migrants économiques : « L’Europe n’est pas à la hauteur en matière de politique migratoire. En fermant les chemins migratoires réguliers, nous ouvrons la voie à l’immigration clandestine au profit des passeurs. Nous devons agir dans trois directions : agir sur place dans les pays d’origine, accueillir dignement les migrants dans nos pays et rouvrir les routes régulières. Notre continent vieilli et nous avons besoin d’accueillir de nombreux migrants. »

Pas assez de terrain d’accueil pour les familles Roms.

Interrogée sur la question de l’accueil des familles Roms sur l’agglomération annécienne par une représentante du « Collectif Urgence Roms » , elle reconnaît « avoir lâché l’affaire depuis un an », même si elle a été très active sur ce terrain comme maire-adjointe de Lyon : « Nous devons multiplier les implantations pour accueillir les familles Roms, comme nous l’avons fait à Lyon sachant que c’est aux pays d’origine à développer une politique sociale en leur faveur. Il existe d’importants fonds européens, mais la commission n’a aucun pouvoir contraignant pour vérifier de la bonne utilisation de ces énormes moyens financiers par les États concernés. »

 

« La France, ce n’est pas les États-Unis ».

Sur la douloureuse question de l’élection de Trump, Sylvie Guillaume refuse de dresser un parallèle avec la France en expliquant que la démocratie américaine a un fonctionnement totalement différente de la notre. Une réponse qui évite d’aborder la politique du gouvernement Hollande en pleine déliquescence.

Il est clair que le vote Trump est le désavœu cinglant d’une classe politique sous la domination des  lobbyes financiers. Une même cause provoquant les mêmes effets, on peut s’inquiéter la France élise une présidente d’extrême-droite.

Si ce vote devait se confirmer, le gouvernement socialiste de François Hollande, en abandonnant la politique de gauche pour laquelle il s’était engagé, sera jugé par de nombreux citoyens déçus comme le principal responsable de l’arrivée éventuelle de Marine Le Pen au pouvoir.

Auteur: gfumex

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