Si, sous la pression des associations, Auchan indemnise – à minima – les victimes du Rana Plaza, le groupe reste responsable pénalement.

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Les associations Collectif Ethique sur l’étiquette, Peuples Solidaires et Sherpa appellent AUCHAN à rendre publique et formaliser auprès de l’OIT l’annonce qu’il a faite le 20 août aux représentants du personnel du comité du groupe, de contribuer à hauteur d’1.5 million de dollars au fonds d’indemnisation des victimes du Rana Plaza.

Toutefois, Nayla Ajaltouni du Collectif Ethique sur l’étiquette estime que « AUCHAN ne doit pas se contenter d’apaiser les esprits au sein de son entreprise avec cette annonce mais doit verser effectivement le montant annoncé. »

Une première victoire qui doit en appeler d’autres

Cette première victoire est obtenue après un an et quatre mois de pression suite au drame du Rana Plaza qui a couté la vie à 1138 ouvrier-e-s bangladais du textile.

Le n°2 français de la grande distribution, qui fait partie des grandes enseignes impliquées dans la catastrophe, annonce qu’il contribuera au fonds d’indemnisation. Ce fonds, s’il était abondé en totalité, pourrait permettre aux victimes et à leur famille de reprendre leur vie dans la dignité.

Une décision bien trop tardive

Les associations regrettent cependant que le groupe ait attendu un temps inacceptable au regard de sa responsabilité première dans le drame, et estiment que le montant annoncé est insuffisant compte tenu des besoins revendiqués par les victimes et de sa santé financière florissante. Le fonds d’indemnisation réunit à ce jour moins de 20 millions de dollars sur les 40 millions qui sont nécessaires pour couvrir les frais médicaux et la perte de revenus des victimes et de leur famille.

Auchan risque une condamnation au pénal

Le Collectif Ethique sur l’étiquette, Peuples Solidaires et Sherpa espèrent que cette annonce encouragera le Parquet de Lille à renforcer l’enquête préliminaire qu’il a ouverte en mai dernier contre le groupe, suite à sa plainte déposée le 24 avril dernier :  « la contribution d’AUCHAN au fonds d’indemnisation ne l’exonère en rien de sa responsabilité pénale sur cet aspect » martèle Nayla Ajaltouni.

 

« In Extenso », la marque sanglante de’AUCHAN est retrouvée dans les décombres du Rana Plaza

Les étiquettes « In Extenso »  retrouvées au lendemain de l’effondrement par une ONG bangladaise dans les décombres du Rana Plaza indiquent que des vêtements de la marque propre d’AUCHAN étaient produits dans l’une des usines du bâtiment. Alors qu’elle prétend garantir de bonnes conditions sociales de fabrication de ses produits et imposer à ses fournisseurs des règles strictes quant aux conditions de travail et à la sécurité des ouvriers, AUCHAN n’a pas contrôlé l’ensemble de sa chaîne de sous-traitance, comme l’exigent pourtant les textes internationaux.

Une contribution au fonds d’indemnisation qui ne peut disculper Auchan

La contribution au fonds est un premier pas salué par les associations, mais qui ne suffit pas :  » nous demandons aujourd’hui à AUCHAN qu’il mette en place des pratiques responsables visant à prévenir tout futur risque de violations des droits fondamentaux tout au long de sa chaîne de production ».

Une proposition de loi devrait responsabiliser les grands groupes de distribution

La difficulté pour les victimes d’obtenir réparation suite à des accidents de ce type renforce le soutien de nos organisations à la proposition de loi déposée en novembre 2013 par quatre groupes parlementaires qui vise à imposer un devoir de vigilance aux entreprises multinationales envers leurs filiales et sous-traitants, afin de prévenir de futures drames et de permettre aux victimes d’obtenir réparation en cas de dommages portant atteinte aux droits humains .

Auchan n’est pas le seul mise en cause

Nous avons demandé à Nayla Ajaltouni de nous fournir le liste des autres groupes français de la grande distribution impliqués.

D’autres noms sont pointés du doigt sur le plan international. On peut citer : ADLER, H&M, Bonmarche, C&A Foundation, Loblaw, BRAC USA, The Children’s Place, Walmart, Asda and the Walmart Foundation, Camaieu, El Corte Ingles, Gueldenpfennig, Inditex, KiK, LPP SA, Mango, Mascot, Premier Clothing et Primark.

L’américain GAP refuse de signer l’accord sur la sécurité incendie et bâtiments au Bangladesh proposé par les fédérations syndicales internationalesIndustriALL global union et UNI global union.

 

Boycottage des produits ?

La question est de savoir si le boycottages des produits de ces marques est susceptible d’exercer une pression sur ces groupes ?Toutefois, il est toujours difficile d’obtenir une adhésion de masse, seule capable d’être efficace

Auteur: gfumex

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