Qui harcèle qui ?

Il me semble que l’égalité de valeur entre l’homme et la femme est tellement évidente que les débats actuels sur les inégalités de traitement, indéniables, relèvent de l’archaïsme le plus grotesque.

L’être humain est sexué, comme la plupart des êtres vivants, et chaque sexe est complémentaire de l’autre. Les différences de genre n’ont jamais été autres choses qu’une richesse supplémentaire.

Tout le reste est, malheureusement, le signe de perturbations maladives, de faiblesse et de perversion, lesquelles sont, il faut le reconnaître,  aussi bien partagées que les qualités humaines réparties dans l’ensemble des individus de tous genres.

Il faut donc se réjouir que, dans notre discours dominant aujourd’hui, apparaissent l’expression véhémente d’une condamnation des discours sexistes et des comportements machistes qui ont trop longtemps été tolérés, voire encouragés, dans la société occidentale.

On ne peut nier que la religion (les religions) y soit pour beaucoup puisqu’il ne viendrait à l’esprit d’aucun fidèle de quelque doctrine monothéiste que ce soit, d’imaginer que Dieu pourrait être une déesse.

Même dans les mythologies, les déesses sont toujours subordonnées aux dieux et la puissance suprême du Panthéon grec (et latin) fut, cela va de soi, Zeus, (en latin Jupiter: Zeus pater : Dieu le père, pas la mère), grands cocufieur de sa déesse épouse et grand harceleur de mortelles puisqu’il s’abaissa jusqu’à prendre la condition animale pour les « baiser » (#balancetoncygne).

Sans parler de Jéhovah ou d’Allah, le Dieu chrétien lui-même (ou plus exactement, ceux qui se proclamèrent ses prophètes ou porte-parole) est « sacrément » misogyne.

Rappelez-vous le rite qui présidait à l’élection d’un nouveau pape : il fallait que celui-ci s’assoit sur une chaise percée et que le testeur des saints testicules prononce la formule rituelle : «duos habet et bene pendentes » (il en a deux et elles pendent bien) pour que l’élection soit ratifiée.

Donc, cette libération de la parole féminine et le changement de discours dominant qu’elle induit manifestent une véritable évolution culturelle et corrige un défaut patent dans une république où l’égalité des personnes (sans considération de genre et de sexe) est un principe fondamental.

Pour autant, tout n’est pas gagné. Il semble que le respect mutuel entre les sexes implique un certain respect du sexe en général. Or, c’est au nom d’une certaine liberté sexuelle et surtout pour le profit du libéralisme économique que se propagent les films et la littérature pornographiques ainsi que les images érotiques utilisées à des fins commerciales.

Comment voulez-vous que les enfants et les adolescents qui visionnent ce genre de messages acquièrent une idée saine de la sexualité et, par conséquent, une considération respectueuse à l’égard du sexe « opposé » au leur ?

Le garçon verra la fille comme un objet de désir et de consommation. La fille en fera autant à l’égard du garçon. Où est l’humanité dans ces spectacles?

Or, ces spectacles envahissent les écrans. Voyez les publicités où les femmes doivent servir d’appât aux désirs d’un homme dans le but qu’il s’achète une voiture. Voyez ces mâles, assez « virils » pour pouvoir acquérir la voiture comme fantasme de la femme qui la décore !

Vêtements, parfums, véhicules, le luxe est affaire de sexe et personne ne semble y trouver à redire. On devrait pourtant porter plainte contre les publicitaires pour harcèlement sexuel par marchandisation du sexe et, en particulier, du sexe féminin.

La liberté des mœurs revendiquée comme un droit démocratique doit-elle inclure l’énorme pression sociale qui pèse sur les petites filles et les adolescentes pour qu’elles exposent leur « féminité » en imitant leurs aînées qui mettent en valeur leurs formes avantageuses de futures génitrices ? (Les prothèses mammaires, par exemple, font la fortune de certaines cliniques).

Faut-il que les garçons soient habillés des vêtements qui les font paraître « déjà » comme suffisamment mâles et suffisamment dominants pour pouvoir « pécho » les plus belles ?

Pourquoi tant de parents s’acharnent-il à vouloir perpétuer ces clichés éculés de la fille et du garçon comme des miniatures de la femelle à séduire et du mâle conquérant ?

Et après ? Comment pourront-ils se plaindre si les jeux de séduction inévitables se transforment en lutte de domination et en drame de harcèlement ? Harcèlement des garçons jugés « pas assez virils » par les autres garçons, harcèlement des petites filles jugées « pas assez conformes à la mode » par les autres petites filles.

Se rendent-ils compte que leur éducation soi-disant moderne favorise des approches sexuelles entre des adolescents et des adolescentes qui auraient le droit de devenir plus mûrs pour s’occuper de ce genre de choses s’ils n’étaient manipulés par les images de la propagande des lobbys de la consommation ?

Le harcèlement sexuel est là, dans cette fausse culture soumise aux intérêts commerciaux et qui ne laisse pas le temps aux jeunes gens piégés de s’intéresser davantage à une culture plus désintéressée et plus intéressante.

Alors oui, que les hommes et les femmes se respectent et sachent s’aimer et que le discours dominant évolue encore et dénonce la véritable origine du harcèlement des « êtres humains » !

Que les sexes et les genres cessent de s’accuser mutuellement et s’unissent contre ce qui les prive de leur liberté en leur faisant croire à leur inégalité.

Auteur: librinfo74

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