« On n’a jamais parlé d’un bail de 18 ans pour la ferme urbaine » affirment les élus.

En marron, le terrain de 4ha pour la ferme urbaine                               En vert, le terrain du centre équestre                                                         Rayé, le parking partagé

L’association Fermaculture a récemment déploré le recul de la ville, réduisant le bail de 18 ans à 4 ans.

Thierry Billet, conseiller municipal de la commune nouvelle d’Annecy, s’inscrit en faux contre cette affirmation.

 

« Nous étions d’accord avec le projet « Fermaculture » dans la suite des jardins partagés et du travail réalisé par les Incroyables comestibles. Pour permettre la réalisation de ce projet, nous avons trouvé ce terrain de 4 ha au pied du Semnoz, » explique Thierry Billet, conseiller municipal délégué au développement durable.

Au départ, la ville voulait installer un agriculteur, en lien avec la chambre d’agriculture, mais celle-ci n’a pas répondu. Entre temps, ce projet de ferme urbaine est né. « Nous avons eu la même démarche qu’avec Les Incroyables comestibles, à savoir l’établissement d’une convention municipale avec pour objectif que ça ne coûte rien à la ville. C’était presque du gré à gré. »

 

Un projet qui change d’échelle

Ceci se passait il y a deux ans, avant la fusion.

Depuis, le projet, au fil des rencontres, a grossi. « Nous nous sommes mis en synergie avec le centre équestre voisin du terrain, la Cravache, pour qu’il y ait cohésion dans l’aménagement et une aide financière en ce qui concerne la fiabilité. Cela a été confié à la CAUE. Ce projet se situe dans la zone qu’on désigne par l’Arcovert, commune à Annecy et à Seynod. Puis la fusion est arrivée. Raymond Paget, maire-adjoint du cadre de vie et des espaces verts de la commune nouvelle d’Annecy, a mis à disposition un ancien poulailler sur le territoire de la commune de Seynod». 

 

À droite Raymond Paget, maire-adjoint de la commune nouvelle d’Annecy et Thierry Billet, conseiller municipal.

L’objectif de départ dévié

 « Au début, il s’agissait d’une convention passée avec une association 1901, poursuit Thierry Billet. Peu à peu, on s’est aperçu que cela glissait vers un projet de société civile d’exploitation agricole. Dans ce cas, il faut passer par un bail agricole. Ce n’était pas l’objectif de départ. »

Raymond Paget et Thierry Billet certifient par ailleurs qu’il y a bien eu des réunions entre les deux parties, dont certaines en compagnie de la ferme de Chosal pour servir d’expérience. « Le projet de budget prévoyait 100 000 € d’investissement par la ville, alors que celle-ci ne voulait rien investir. En outre, c’est l’association qui demandait un bail de 18 ans. Nous avons estimé que le budget n’était pas équilibré. Comment, par exemple, paieraient-ils la yourte ? Nous nous sommes rencontrés encore le 8 juin dernier et de nombreux contacts ont eu lieu entre la présidente et la ville. Nous les avons aussi alertés par rapport à la concurrence proche (ferme Martel, potager Balmontin). »

 

Le bail agricole coince

La ville n’en démord pas. Elle ne veut pas que le projet lui coûte un euro. Les élus rappellent que le terrain est donné gratuitement, et que la municipalité paierait l’installation de l’eau et de l’électricité, ainsi que la clôture (au total 15 000€).

Ce qui coince, c’est le bail agricole. « Ça n’a jamais été abordé, renchérit le conseiller municipal de la commune nouvelle. Comme on ne veut pas que ça nous coûte, on a proposé un bail de 4 ans afin que l’association, sans bail agricole, fasse ses preuves. Si au bout de ce délai, ça marche, alors on pourrait passer en agricole. »

Les élus s’étonnent qu’il y ait en fait deux projets à l’intérieur de Fermaculture, dont l’un serait plus individuel et l’autre collectif. Quant aux vues du centre équestre sur ce terrain,  il y a confusion. « La Cravache a son propre terrain, en dehors de celui prévu pour la ferme urbaine. Le projet de parking (56 000€ payé par la ville) serait partagé entre les deux entités. »

 

Le projet a un grand intérêt mais devra respecter les exigences des élus.

 Si l’on résume cette histoire, le projet devait aboutir sur la convention signée en septembre. « On avait l’impression de leur rendre un service,  réitère Raymond Paget, en leur proposant notre aide. » Et Thierry Billet d’ajouter que « sur ce terrain, on ne peut rien faire d’autre que cela. On ne revient pas là-dessus. Et si ce n’est pas Fermaculture, ce sera un autre. La convention est rédigée : on les attend. »

La ville reste persuadée que le projet a un grand intérêt, avec un potentiel de clientèle de proximité, notamment pour les circuits courts en restauration municipale. « Ce serait très bien pour le maraîchage et derrière ce projet, il y a tout un modèle économique, » s’enthousiasme Thierry Billet. Avec une main tendue : « En association, il pourrait y avoir une aide financière, mais pas en privé. »

La balle (de foin) est à nouveau dans le camp de Fermaculture qui doit décider début décembre de la suite qu’elle donne à son projet de ferme urbaine.

Auteur: Loïc Quintin

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