Mascarade médiatique

Nous relayons l’article paru dans « Nantes Révoltées » transmis par un de nos lecteur. Il met en lumière la manipulation médiatique de TF1 dans dédouaner les autres médias dominants

 

«DÉBAT» DES PRÉSIDENTIELLES :

SCANDALE MÉDIATIQUE

 

Chaque jour qui passe confirme que nous sommes désormais dans un régime hybride, autoritaire, qui n’a même plus l’apparence d’une République ni d’une démocratie. En guise de «grande émission» d’avant les élections, le 14 mars, la chaîne TF1 va diffuser une émission avec 8 candidats à la présidentielle, sur les 12 qui se présentent, sans débat. Le thème : «La France face à la guerre». Même si on ne croit pas aux élections, voilà pourquoi c’est extrêmement grave :

 

 Exclusions.

 

TF1 choisit arbitrairement d’exclure deux candidats de gauche : Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, ainsi que Jean Lassalle. Au nom de quoi ? Sur quels motifs ? Philippe Poutou est pourtant donné devant Anne Hidalgo dans les sondages. Pourtant la candidate du PS pourra participer. En clair, deux candidats de gauche, sur les trois qui se présentent cette année, sont éliminés médiatiquement avant même cette soirée télévisuelle. Le dernier candidat de gauche étant Mélenchon. Les 50 nuances de droite et d’extrême droite restantes vont, elles, pouvoir s’exprimer à loisir. Rien que pour cela, un boycott s’impose.

 

 Pas de débat.

 

Macron l’a dit, il n’échangera pas avec les autres candidats. Même aux Etats-Unis, les politiciens et les médias n’osent pas aller aussi loin dans le non-débat, le vide et la propagande. Macron ne se rendra pas à cette émission. TF1 choisit d’ailleurs de ne même pas permettre de confrontation entre les participants : il s’agira d’une série d’interviews sur un seul thème, prédéfini par la chaîne : la guerre.

 

 «La France face à la guerre».

 

Qui fixe ce thème pour la seule grande émission d’avant-présidentielles ? Ce choix, unique, est extrêmement grave. C’est exactement ce que demande l’équipe de Macron, qui profite honteusement du conflit ukrainien pour se poser en «chef de guerre». Pas de discussions sur les retraites, la santé, les libertés, l’égalité sociale, l’écologie ? Rien de tout ça. Les candidats sont obligés de dérouler un récit militariste et belliciste.

 

 De quelle «guerre» parle-t-on ?

 

La France n’est pas en guerre contre la Russie. Alors de quoi s’agit-il ? Pour rappel, la France est actuellement concernée par 2 types de guerres. Une guerre sociale d’abord, celle que mènent les riches contre les pauvres. Et elle est très violente. Les morts du chômage, d’accidents du travail ou de burn-out se comptent en milliers chaque année. Une guerre militaire ensuite : ce sont les guerre impérialistes que mène la France dans le monde. Notre pays est l’agresseur. Sera-t-il question des guerres de la France en Afrique de l’Ouest sur TF1 ? Des civils tués au Mali ? Des ventes d’armes françaises au Yemen ? Parce que la «France face à la guerre», c’est ça. Quel candidat osera le dire ?

L’état des médias et du débat public est marécageux et puant depuis une trentaine d’années, mais la non-campagne de 2022 atteint des profondeurs abyssales. Après une promotion acharnée d’un candidat néo-nazi, réhabilitant le Régime de Vichy et vomissant sa haine des femmes et des étrangers, la diabolisation systématique de toute idée ou candidat vaguement de gauche, une soirée sur «la guerre» sur une chaîne privée. Votez ou ne votez pas, mais préparez vous au combat. Quel que soit le résultat, les élites de ce pays ont atteint un niveau de déliquescence intellectuelle et de fascisation politique extrêmement élevée. Et elles ne comptent pas abandonner leur pouvoir de nuisance.

Auteur: j.c

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1 commentaire

  1. Tout à fait d’accord avec le commentaire

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