« Mare nostro » de Erri de Luca
Nous publions un poème de Erri de Luca
sur le drame des naufragés en mer méditerrannée.
Mare nostro
Mare nostro che non sei nei cieli
e abbracci i confini dell’isola e del mondo,
sia benedetto il tuo sale,
sia benedetto il tuo fondale.
Accoglie le gremite imbarcazioni
senza una strada sopra le tue onde,
i pescatori usciti nella notte,
le loro reti tra le tue creature,
che tornano al mattino con la pesca
dei naufraghi salvati.
Mare nostro che non sei nei cieli,
all’alba sei colore del frumento,
al tramonto dell’uva di vendemmia,
ti abbiamo seminato di annegati
più di qualunque et à delle tempeste.
Tu sei più giusto della terraferma,
pure quando sollevi onde a muraglia
poi le abbassi a tappeto.
Custodisci le vite, le vite cadute
come foglie sul viale,
fai da autunno per loro,
da carezza, da abbraccio e bacio in fronte
di madre e padre prima di partire.
Notre Mer
Notre Mer qui n’êtes pas aux cieux
et embrasse les frontières de l’île et du monde
béni soit ton sel,
Bénis soient tes abysses
accueille les embarcations bondées
sans aucune route dessus tes ondes,
les pêcheurs sortis dans la nuit,
leurs filets au milieu de tes créatures,
qui rentrent au matin avec la pêche
des naufragés sauvés.
Notre Mer qui n’est pas aux cieux,
à l’aube tu as la couleur du froment
au coucher du soleil du raisin de vendange,
nous t’avons semée de noyés
Plus que n’importe quelle force de tempête.
Notre Mer qui n’est pas aux cieux
tu es plus juste que la terre ferme,
même quand tu soulèves les ondes en une muraille
puis les abaisses plates comme un tapis.
Préserve les vies, les visites tombées
comme des feuilles sur l ‘allée
soit pour eux l’automne,
de caresse, embrassade et baiser sur le front
des mères et pères avant de partir
Source : Mare Nostro Our Father Sea