Les retraités montent au créneau pour défendre les services publics

Face à l’attaque contre les acquis sociaux, le collectif des retraités avait invité la presse le 30 Novembre 2022.

Le collectif des retraités composé de la CGT, FO/UCR, CFTC, CFE/CGC, FSU, Solidaires Retraités,  FGR-FP, LSR, Ensemble Solidaires, avait donné rendez-vous pour une conférence de presse de l’intersyndicale afin de faire part de la situation sociale qui se dégrade, de dénoncer le malaise et la perte du pouvoir d’achat.

Alors, quel montant des pertes ?

Avec graphiques à l’appui, les représentants ont démontré que la somme des pertes ne faisait que croître depuis les 8 dernières années et s’élève à 1,8 mois ; car ayant subi l’augmentation de 25% de la CSG, ils ont alors perdu 7,2% et l’équivalent de 2,5 mois de pension depuis le 1/1/2017.

Les représentants des groupes de retraités firent remonter ce qu’ont subi les personnes âgées.

C’est une situation très compliquée, en ce qui concerne ces personnes due à de multiples problèmes. Souvent, la presse n’en rend pas compte : que ce soit l’inflation, le coût de l’énergie, le manque de personnels…

 

            Manifestation du 2 octobre 2021

On insista donc sur la question du pouvoir d’achat.

La FGR,FSU, CGT, Solidaires, FO … nous en dressèrent un tableau chiffré. La note est salée. Des exemples seront alors donnés concernant cette perte du pouvoir d’achat de personnes parties en retraite depuis 2008.

Ainsi, quand une fonctionnaire avait une pension de 840 € en Décembre 2007 ; et en 15 ans, elle a perçu 164 566 €, alors qu’elle aurait dû avoir 166 940 € si sa pension avait suivi l’inflation. Elle a donc perdu 2374 €. Pour le privé c’est pire,  en 15 ans, pour 840 €, en Dec 2007, ne sera perçu que 164 059, soit une perte de 2881 €.

On constate les mêmes choses pour les retraites des couples qui sont à la retraite, quand on examine les tableaux. De plus, les pertes dans le privé sont plus lourdes. Le gel s’accentue. Rien n’est fait pour compenser les pertes, compte tenu de l’inflation. Les pertes sont de plus en plus importantes depuis début 2014, à cause de l’augmentation de la CSG. Cela ne fait qu’exploser avec l’arrivée de Macron au pouvoir.

 

Face à cette situation que faire ?

Les organisations syndicales exigent le retour à l’indexation. Pas de retraite inférieure au SMIC et pas d’augmentation de la CSG. La FGR fait remarquer que l’on ne tient plus compte du nombre de manifestations depuis 2017. Les droits sociaux de 1945 sont rognés et il n’y a plus d’indexation sur les salaires moyens des actifs. Depuis 2007, les gouvernements successifs ont démoli les acquis, tandis que les profits ne cessent de croître. Solidaires remarque que les prises en charge des mutuelles sont en baisse. Beaucoup de personnes (et on le voit dans les reportages télévisés) passent de plus en plus de temps à comparer les prix afin de ne pas sombrer dans la précarité ou demandent de l’aide auprès d’associations caritatives.

Des exemples nous sont donnés concernant la situation des postiers. Il apparaît que la personne doit avoir fait une carrière complète pour bénéficier d’une retraite à 75%

Dans le privé, cela dépend de la catégorie professionnelle. Souvent, les femmes sont pénalisées , quand elles ont fait un temps partiel pour pouvoir élever leurs enfants. De plus, dans l’espoir d’être mieux rémunéré, les jeunes font des études et donc commencent à travailler plus tard . Ajouter à cela que le calcul se fait à partir des 25 dernières années. Depuis Sarkozy, les pertes sont considérables avec une accentuation de 2007 à 2022. 

Il faut aussi noter des manipulations, des menaces pour mettre en place la nouvelle réforme. Tout cela fut préparé il y a quelques années par le discours de Denis Kessler et nous faire accepter le « détricotage » de 1945 avec le non partage des richesses.

 

Alors, en Haute-Savoie, quelles conséquences ?

La question du coût de la vie dans ce département, de l’énergie, du coût de la vie y est pour quelque chose. On note comme une sorte de mépris de ces questions. Ainsi, on ne tient pas compte que les personnes âgées sont prises à la fois par leurs descendants (petits enfants – enfants) et leurs ascendants. Les attentes pour obtenir une place en EPHAD s’allongent et à quel prix en Haute-Savoie !  Comment construire notre avenir, alors que les jeunes ont du mal à construire le leur ?  Ici, avec un poste de fonction à 1700 €, il est difficile d’obtenir un logement social.

Nous sommes les témoins de la dégradation ; il faut donc agir

On a vécu avec le fruit des conquêtes sociales de 1945. On est des retraités, salariés. D’où la nécessité aussi d’être aux côtés des actifs et des jeunes. Ainsi, le contact s’établit avec les syndicats lycéens. On constate que certains subissent des pressions dans leurs établissements. De plus, ici dans le 74, il n’y a pas suffisamment de collèges et lycées, de places pour les étudiant.es en formation.

 

La question du logement des retraité.es est centrale

Quand on a travaillé toute sa vie et que l’on ne bénéficie pas de logement décent, la paupérisation augmente, alors qu’une minorité de riches s’installe et fait monter les prix. On note près de 150 000 retraité.es. Mais qui a le pouvoir d’achat pour accéder à la propriété, d’autant que la pauvreté s’accentue ?. Même, parmi les retraités propriétaires, il devient parfois difficile de payer les charges et les travaux de rénovation sans compter le prix de l’énergie.

 

Et quelles réactions des élu.es face aux revendications ?

Ils, elles répondent (et encore lorsqu’ils ou qu’elles acceptent de le faire !) qu’il y a conscience des problèmes, mais les personnes au pouvoir imposent leur politique. C’est un « dialogue de sourd » ! surtout  dans ce département, même si l’on signale que par exemple, le personnel soignant est en souffrance et qu’il en manque dans les EPHAD. Ainsi, en Haute-Savoie, cela se chiffre à 700 postes. Cela n’empêche pas la fermeture de  lits. C’est aussi une situation catastrophique, en ce qui concerne l’aide à domicile, accentuée par la maltraitance du personnel.

Vers où va-t-on ?

C’est une politique conduisant à la privatisation pour en finir avec les services publics et la sécurité sociale. Des structures sont remaniées : fin du CODERPA remplacé par le CDCA, non considération du personnel et l’on fait accepter l’opacité ? Il faut cesser d’être complice. La moyenne des pensions en Haute-Savoie n’est pas suffisant. Il faut en finir avec le « tri social ». Il devient urgent et nécessaire que l’on puisse se déplacer plus facilement par des moyens de transport plus accessible, faire face  à la montée ds prix de l’énergie, faciliter l’accès aux services publics de base surtout quand on habite dans des secteurs  éloignés, développer l’accès au numérique, surtout quand on n’a pas été familiarisé…

Pour ce collectif, « il y a donc urgence de rester solidaires ; on est une force sociale ». Voilà pourquoi, il se remettra en action dès Janvier 2023.

Colette Charlet

Auteur: Sylvie Touleron

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