Les enseignants du 1er degré face à la crise sanitaire !

 

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Nous avons demandé à Philip Domergue du SNUipp, syndicat des enseignants du premier degré de la FSU, comment les professeurs de écoles répondaient au suivi pédagogique de leurs élèves.

 

Les profs travaillent avec leur ordi perso !

« Concernant les outils physiques, tels que les imprimantes, les ordinateurs et les téléphones, ce sont, à de rares exceptions près, les outils personnels des enseignants, payés de leur poche.

Concernant les outils virtuels, tels que les sites de vidéo, d’exercices en ligne, ou les ENT (Espace Numérique de Travail), ils sont très divers. Mais la plupart ont lamentablement planté les premiers jours, du fait de la surcharge de connexion. A ce jour, de nombreux collègues ont construits leurs propres méthodes et outils, de façon à ne pas se retrouver sur des sites saturés, même si des efforts ont été faits pour augmenter le débit internet. »

 

Une charge importante pour les enseignants !

« Nous avons beaucoup de remontées de nos collègues dont la charge de travail est  importante, car il a fallu tout réinventer. Il faut aussi, selon les cas, insister auprès des parents et élèves pour avoir des retours. Les réactions des inspections sont diverses. Certaines ont essayé tant bien que mal, d’encourager et d’aider les équipes, quand d’autres ont été plus dans l’injonction et le contrôle suspicieux, ce qui a beaucoup agacé. »

 

Double peine pour les enfants des milieux populaires.

« C’est le gros point noir. Envoyer du travail par mail ne garantit pas qu’il soit fait ou que les enfants y arrivent. C’est pour cela que les retours des parents et les contacts téléphoniques sont importants. Les soucis les plus importants que l’on peut rencontrer, c’est quand les enfants n’ont pas accès à internet, ou que leurs parents ne peuvent pas les aider. On essaye de bricoler des solutions mais cela ne peut pas être suffisant. Nous savons qu’au retour du confinement, des enfants auront tout suivi ce que l’on leur a envoyé, tandis que d’autres n’en auront même pas pris connaissance.

Signalons aussi l’investissement des parents qui se retrouvent dans la peau de l’enseignant à la maison. Certains découvrent la difficulté d’enseigner, et nous en ont fait part. Bon courage et merci à eux. »

 

L’après crise nécessitera un changement radical de la politique en faveur de l’éducation nationale

« Au niveau pédagogique, nous savons d’ores et déjà que de nombreux élèves auront pris du retard. Le SNUipp-FSU réclame donc une adaptation du service scolaire qui suivra. On ne pourra pas tout reprendre comme si de rien n’était. Cela nécessitera un investissement supplémentaire des enseignants, mais aussi de l’Etat : diminuer les effectifs dans les classes, développer les RASED, sortir du tout évaluation qui n’aura aucun sens, et, pour les plus grands, adapter les examens et concours. »

 

Quelles réponses construire face à l’accroissement des inégalités sociales que la crise économique va engendrer ?

« Au delà des questions purement pédagogiques, il faut aussi revoir tout le fonctionnement de notre société. Abandonner cette politique libérale qui a mis tout le pays en souffrance et en difficulté pour répondre à une crise sanitaire (à titre d’exemple, nous sortons d’une année de grève des personnels hospitaliers qui tiraient la sonnette d’alarme face au manque de moyens, sans que le gouvernement ait levé le petit doigt, pour plonger dans le pire des scénarios face à cette carence : une crise sanitaire !). C’est pourquoi la FSU a signé, avec 17 autres organisations, le texte : « le jour après », comparable, dans l’esprit et la raison d’être, au programme du Conseil National de la Résistance. Se battre face à l’urgence, oui, mais pour construire un monde meilleur qui aura su tirer les leçons du passé !

Il me reste à saluer aussi les personnels de l’Éducation Nationale qui se sont portés volontaires en très grand nombre pour garder les enfants de personnels soignants, de l’Aide Sociale à l’Enfance, et maintenant des services publics de sécurité et des préfectures, et ceci sans qu’il n’y ait, initialement, les moindres protections sanitaires (elles arrivent en ce moment au compte-goutte dans les écoles, et en nombre toujours insuffisant). Leur investissement est à l’honneur du Service Public de l’Education. »

 

Et l’Europe dans tous ça ?

« Je n’ai pas connaissance d’une réaction syndicale européenne pour l’instant. »

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Auteur: Colette CHARLET

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2 commentaires

  1. Pour ce qui concerne l’Union Européenne et non l’Europe….
    La Confédération Européenne des Syndicats, organisation d’accompagnement de toutes les casses sociales et largement subventionnée par l’Union Européenne, ne bouge pas et se tait… chacun peut apprécier et réfléchir…. La Fédération Syndicale Mondiale appelle, au contraire, les travailleurs à la résistance pour faire face à la pandémie de Coronavirus COVID-19 par l’organisation et la défense des droits des travailleurs. Et cela passe par l’analyse et la dénonciation claire de la responsabilité du système capitaliste et de ses monopoles.
    Sortons du carcan de l’Union Européenne, de l’euro, de l’OTAN et du capitalisme. Vite.

    Répondre
  2. Déclaration du secrétaire général de la FSM sur la pandémie de maladie à coronavirus
    17 Mar 2020
    Chèr.e.s collègues,
    Nous vivons une période de pandémie, au cours de laquelle le coronavirus se propage aux quatre coins du monde.
    Au nom de la Fédération Syndicale Mondiale, nous tenons à féliciter les travailleurs.ses du monde entier, car grâce à leur travail, ils produisent tous les biens nécessaires à la survie des peuples. Les travailleurs sont ceux qui produisent la nourriture, les médicaments, les services, les machines, le transport, la communication. Ils méritent toutes nos « félicitations » chaleureuses.
    Nous félicitons également les travailleurs.ses de santé, qui mènent une lutte héroïque pour soigner les patients, mettant leur propre vie en danger.
    Ceci est la première rive du fleuve, celle qui se démarque par son humanitarisme, sa solidarité, son engagement social.
    D’autre part, nous voyons la saleté, l’exploitation, la soif de profit capitaliste. Les monopoles, la bourgeoisie internationale, montre son vrai visage. La spéculation. Les profits capitalistes sont tachés de sang et de la souffrance de gens simples.
    À Athènes, il y a 10 jours, un simple masque facial se vendait à 1 euro mais aujourd’hui coûte 10 euros.
    En Turquie, il y a cinq jours, un kilo de pâtes se vendait pour une livre turque et maintenant coûte 12 livres turques.
    Au Bangladesh, il y a dix jours, un masque facial se vendait pour 20 taka et maintenant il se vend pour 150 taka.
    À Madrid, il y a cinq jours, un masque se vendait pour 2,5 euros et aujourd’hui il coûte 25 euros.
    En Afrique, au Nigéria, le liquide de désinfection de 2 dollars qu’il coûtait, aujourd’hui ça coûte 8 dollars.
    Bien sûr, des prix excessifs et des spéculations s’appliquent à la viande, au riz et à tous les produits alimentaires de base.
    Les sociétés transnationales utilisent la pandémie pour licencier des travailleurs.ses ou réduire leurs droits du travail.
    Chèr.e.s collègues, ouviers et ouvrières, chômeurs.ses et retraité.e.s
    Nous appelons les syndicats à révéler et informer les travailleurs.ses sur la stratégie de spéculation des monopoles.
    Pour exiger des mesures nécessaires pour la protection des personnes simples; des mesures qui doivent être prises par les gouvernements et toutes les autorités compétentes.
    Nous devons exiger des mesures immédiates de protection sociale. La défense de nos droits au travail et au salaire.
    Ce n’est que par notre résistance et notre lutte que nous pourrons défendre nos droits.
    La grande famille militante de la FSM, qui en cette année commémore ses 75 ans de vie et d’action riche, est de nouveau présente, au premier plan et jusqu’à la victoire finale !
    Nous vous souhaitons tout le meilleur pour vous et votre peuple.

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