Depuis plusieurs mois, suite à un préavis de grève déposé par la CFDT le 15 novembre 2022, les ATSEM mènent un combat de tranchée contre la mairie pour obtenir une ATSEM par classe et moins d’heures de travail pour raison de pénibilité. La grève n’a pas été totale mais s’est déclinée par des heures non faites. Selon Haciba Chauvin, déléguée CFDT : ”la mairie avait tendance à faire la sourde oreille, et n’a jamais accepté de prendre en compte la pénibilité de notre profession.”
Quelle est l’origine de cette longue histoire sociale mouvementée entre les ATSEM et la mairie d’Annecy ?
On peut résumer ce conflit autour de deux revendications principales : la demande d’une ATSEM permanente dans les 141 classes maternelles d’Annecy, et la reconnaissance de la pénibilité subie par une profession astreinte à des taches réalisées dans des conditions souvent ingrates et contraignantes, dues à un manque de personnel, à des horaires excessifs mal répartis et à des conditions matérielles inadaptées. La CFDT demande que cette pénibilité soit reconnue par la réduction d’heures de travail.
Prise en étau entre la mairie employeur et la hiérarchie de l’éducation nationale.
Soumises aux directives de la direction de l’école, elles ressentent beaucoup de mépris et sont parfois utilisées pour des travaux de nettoyage non prévus dans leur contrat. ”Nous avons bien un représentant de la mairie dans chaque école mais ce sont des animateurs qui n’ont aucun poids auprès des directions d’école pour faire respecter nos droits.” souligne Haciba Chauvin.
Revenir au 1527 heures de travail annuel avant la Fusion
”À l’époque d’Annecy historique, nous étions à 1527 heures annuelles » explique la déléguée CFDT. ”Aujourd’hui, suite à la fusion de 2017, nous sommes à 1570 heures pour toutes les ancienne communes.”
Les ATSEM ne se sentent pas entendues par la mairie
La pression s’est accentuée avec la présence des ATSEM à la porte du Conseil municipal du 12 décembre 2022 :
À force de frapper à la porte, les ATSEM ont obtenu des rencontres, en particulier celle du 1er février.
Alors que des indices favorables s’étaient dessinés lors de cet échange, le protocole d’accord envoyé par la mairie vient d’être rejeté par les ATSEM : « sur 29 écoles maternelles d’Annecy, 27 ont voté contre, une s’est abstenue et la dernière n’avait pas encore donné sa réponse. »
La colère gronde
Haciba Chauvin ne cache pas que le mouvement de contestation va s’amplifier : ”À la suite du refus du protocole d’accord proposé par la mairie, nous allons manifester encore plus fort au prochain conseil municipale du 6 mars en présence des parents. Nous prévoyons des grèves surprises, qui seront toujours décidées par vote des ATSEM. Un matin, aucune ATSEM ne sera présente dans les écoles. »