L’agence BNP Paribas de Cluses placardée contre le Carnage TOTAL en Tanzanie.

Ce 10 mai, une dizaine de militants d’Extinction Rebellion (XR Annecy et XR Mont Blanc) et d’Alternatiba/ANVCOP21 ont mené à Cluses, une action pour dénoncer le greenwashing et surtout le soutien financier de BNP Paribas au projet EACOP porté par Total Énergies.

 

Sur l’immeuble Crettiez où est située l’agence BNP face à la mairie de Cluses, les activistes ont collé des affiches dénonçant la nouvelle bombe climatique, environnementale et sociale de Total Énergies.

En effet, le projet EACOP en Tanzanie, prévoit la construction d’un pipeline de 1443 km qui traverserait l’Ouganda et la Tanzanie, au mépris de toutes les recommandations scientifiques qui en appellent à stopper les projets visant l’extraction d’énergie fossile, et ignorant les populations et la biodiversité de ces pays.

Sébastien d’Extinction Rebellion ne décolère pas : « En 2021, plusieurs banques françaises ont annoncé qu’elles retiraient leur soutien financier au projet EACOP, or elles ont participé à un prêt de 8 milliards de dollars à Total Énergies, soit le plus gros crédit depuis l’accord de Paris, et ce sans aucune contrepartie ou garantie que ces fonds ne financeraient pas EACOP ! ».

 

Les affiches collées sur les façades de l’agence bancaire résument l’ampleur du projet pétrolier : forer plus de 400 puits de pétrole, créer un oléoduc de 1443 km soit le plus long au monde, chauffé à 50 degrés pour des raisons techniques… et au préalable de ce projet, exproprier plus de 100 000 personnes.

Un climaticide qui fait écho aux trois ouvriers en grève tués en 1904 par les fils du patron de l’usine Crettiez à Cluses

Les militants n’ont pas choisi cette agence au hasard.

Nora de ANV-COP21 précise: « L’action nationale Carnage Total vise trois banques : Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas. Nous avons choisi cette agence BNP de Cluses, car elle est dans l’immeuble Crettiez. Ici en 1904, les fils du patron de l’usine Crettiez ont tiré sur la foule en grève, tuant trois ouvriers. C’est un symbole local fort : le capitalisme hier tuait ici, aujourd’hui il continue de tuer et détruire mais loin de chez nous, pour la prospérité des actionnaires occidentaux. De plus, entre 2016 et 2021, BNP a été la première banque en Europe à financer le développement des énergies fossiles. »

 

Les banques françaises complices de ce climaticide

Quitter les banques climaticides est le geste individuel qui peut avoir le plus d’impact sur son bilan carbone individuel. En tractant et en dialoguant, les activistes ont ainsi encouragé les clients de BNP Paribas et les passants à se renseigner pour changer de banque.

Le soutien des banques à Total Énergies est irresponsable pour les militants qui rappellent les recommandations du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat. Le GIEC, rejoint par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) en mai 2021, appelle à renoncer immédiatement à tout nouveau projet fossile si l’on veut limiter le réchauffement climatique sous les 1,5°C (Accords de Paris).

 

Une campagne sur toute la France

L’action du 10 mai s’inscrit dans une campagne de désobéissance civile #StopEACOP, dont des actions similaires ont déjà eu lieu à Besançon, Rouen ou encore Chambéry. « Les banques françaises sont soumises au devoir de vigilance » rappelle René Nenna d’ANVCOP21, qui poursuit « Ce devoir est une obligation légale depuis 2017. Elle impose aux entreprises de mettre en œuvre des mesures visant à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement » et conclut « BNP Paribas, en soutenant massivement Total Energies nie la loi ».

 

 BNP Paribas assignée en justice

Rappelons que Les Amis de la Terre France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France, qui avaient mis en demeure BNP Paribas de se conformer à ses obligations de vigilance le 26 octobre dernier, ont décidé d’assigner la banque en justice, constituant ainsi le premier contentieux climatique contre une banque. 

 

Les militants l’assurent, la bataille contre le projet EACOP peut être gagnée.

La pression citoyenne a ainsi déjà permis le désengagement de certains financeurs.

Par ailleurs, le parlement européen a approuvé une résolution commune en septembre 2022 sur « les violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie en lien avec les investissements réalisés dans des projets fondés sur les énergies fossiles ».

Auteur: gfumex

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2 commentaires

  1. De la part de Thierry de Thyez. Soutiens total mais pas pour TOTAL . Bravo a vous toutes et tous . La aussi on lâche rien !!! A quant la deuxième couche ??? Quand il n’y aura plus d’extraction on fera plus de vélo et on sera en meilleurs santé. Bises militantes

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  2. Bravo les jeunes !

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