La loi travail promulguée et publiée au Journal Officiel.
A chaque jour sa mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, 9 Août 2016, c’est la promulgation et la publication au « Journal officiel de la République française » de la loi scélérate El Khomri.
Après son adoption forcée par l’article 49-3 du 21 Juillet à l’Assemblée Nationale et le feu vert du Conseil Constitutionnel du 4 Août qui n’a modifié que des points secondaires (sur les locaux syndicaux et les modalités du dialogue social dans les entreprises), on n’attend plus que les décrets d’application.
On a voulu faire passer dans l’opinion publique que l’opposition à cette loi était le fait d’un syndicalisme borné et extrémiste qui s’opposait systématiquement aux « réformes » par opposition aux bons syndicats, souples, flexibles et prêts à collaborer, on a utilisé les attentats meurtriers pour distraire l’attention des citoyens… Le gouvernement aux ordres de la classe dominante est prêt à tout pour faire basculer définitivement la société française dans l’ordre néolibéral et pour assurer ainsi le triomphe de la droite mondialiste.
Il faut quand même répéter que l’article 2 de cette loi supprime tout simplement l’égalité des travailleurs devant le droit et, par conséquent supprime le droit du travail ( puisqu’on ne peut concevoir un droit qui serait différent pour les uns et pour les autres). Les accords d’entreprise abandonnent les travailleurs au bon vouloir ou au chantage des investisseurs.
La suppression de la protection de l’Etat pour les travailleurs, la suppression du code du travail, est en même temps la destruction de décennies de luttes politiques et d’espoir en une société juste et humaine. Le Front Populaire, l’enthousiasme du peuple devant la possibilité ouverte d’un véritable progrès social, 80 ans après, la loi El Khomri l’écrase, non pas dans le sang mais dans le mépris et le cynisme.
Certains ont pu être choqués par le rappel, dans un précédent article, que la principale mesure de cette loi (la réduction aux accords d’entreprise) ait connu un précédent en 1979 dans le gouvernement Pinochet. Pourtant cela n’assimile pas notre gouvernement à celui du dictateur sanguinaire, cela souligne simplement la tendance de ce gouvernement dont le moins qu’on puisse dire est qu’il choisit mal ses modèles.
La colère de tous ceux qui ont lutté pour le respect du travail, des travailleurs et des humains en général, ne se tarira pas, quels que soient les enfumages, devant cette agression insupportable à la dignité humaine.
