Annecy, 29/11/2021
Dans un communiqué, la confédération paysanne, opposée à l’abattage des bovins de la ferme de Saint Laurent, demande à l’État de rétablir une population saine de bouquetins avant les montées en alpage
« Après 10 ans d’une dangereuse cohabitation entre une harde de bouquetins infectés par la brucellose et des
fermes laitières haut–savoyardes, nous ne pouvons que déplorer l’échec de la gestion qui a été menée par
l’Etat depuis 2012.
En effet, le 9 novembre 2021, un élevage de vaches laitières, situé à proximité du massif du Bargy est
condamné à faire abattre la totalité de son troupeau, soit environ 200 bovins. Le lien épidémiologique avec
la harde de Bouquetins est à ce jour établi.
Considérant la fiabilité et la précision des techniques de dépistage qui permettent désormais de connaître
l’état de contamination d’un troupeau domestique.
Considérant que l’ensemble des analyses effectuées depuis plus d’un mois après euthanasie de la vache
contaminée sont négatives.
Considérant que les mesures sanitaires de surveillance mises en place assurent confinement des animaux et
leurs effluents.
Considérant que l’ensemble des mesures de prévention et de contrôles liées à la production de fromages au
lait cru, respecté avec sérieux par les paysans ainsi que l’ensemble des filières, prouve son efficacité.
Considérant l’efficacité du suivi du mouvement des animaux qui a permis rapidement la mise sous
surveillance des élevages ayant eu un contact avec l’élevage source.
La Confédération Paysanne de Haute–Savoie, sans minimiser la gravité de cette maladie infectieuse,
soutient la demande de l’éleveur de dérogation à l’abattage total.
Nous estimons indispensable de réviser la gestion des maladies classées en tenant compte des capacités actuelles d’investigation et de traçabilité. «
Rétablir une population saine des bouquetins du Bargy
« Concernant la gestion de la harde infectée de bouquetins du Bargy, la Confédération Paysanne de
Haute Savoie estime que le protocole actuel est insuffisant.
Malgré un risque très faible de transmission aux cheptels domestiques, la trop longue durée pour assainir ce
réservoir sauvage, a provoqué une crise sanitaire animale et économique qui pourrait fragiliser durablement
la fabrication de fromages au lait cru.
Pour agir rapidement et efficacement dans la zone cœur la plus touchée, nous demandons que les services
de l’Etat rétablissent une population saine de bouquetins avant les montées en alpage (par une politique de
tests, par des prélèvements appropriés, etc.). Dans les zones périphériques, nous demandons la poursuite
du protocole actuel sans limitation du nombre d’animaux testés.
Toutes les parties prenantes de cette crise ont intérêt à ce qu’une telle situation cesse, la pérennité de
l’agriculture de montagne ne pouvant s’envisager qu’à proximité d’une faune en bon état sanitaire, ce qui
ne peut être que bénéfique au bien–être animal sauvage et domestique. «