Jean Jacques Verchay, président de la Mutuelle France Unie, est favorable à une « Grande sécu » à 100 %

Jean Jacques Verchay, président d’Alternative Mutualiste et de la Mutuelle France Unie qui gère plusieurs centres de santé notamment en Haute-Savoie réagit au pré-rapport du haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie qui propose au gouvernement quatre pistes sur l’évolution de la sécurité sociale, dont un projet de grande sécu porté un temps par le ministre Olivier Véran.

Le projet de grande-sécu est déjà enterré, qu’est que cela vous inspire ?

Cela ne nous étonne pas que ce projet ne se fasse pas car de nombreux lobbys s’y sont opposés. Notamment des assureurs pour qui les assurances complémentaires restent une rente. La pression des médecins du secteur 2 est également intense car ils ne veulent pas réduire leur train de vie plutôt intéressant. Il suffit de jeter un œil sur leurs voitures dans les parkings des cliniques privées ! Pour nous, il faudrait revenir sur le conventionnement du secteur 2 avec une réévaluation du tarif des spécialistes et avec un remboursement à ce niveau-là, sans possibilité de dépassement. Le dernier lobby, non des moindres c’est le pharmaceutique, qui craint la création d’une agence du médicament qui négocierai un meilleur prix des médicaments, ce qui n’est pas le cas actuellement où c’est le rapport de force qui prime. Pour ceux que cela intéresse, j’invite à lire « La santé hors de prix, l’affaire Sovaldi » d’Olivier Maguet !

 

Qu’est qui vous plait dans ce projet de grande sécu ?

Nous en tant que mutuelle des travailleurs nous avons toujours été pour une sécurité sociale à 100%. Depuis l’origine nous soutenons cette idée de solidarité nationale universelle. Pour nous ce n’est pas une simple couverture des risques de la vie mais de la solidarité nationale conçue par des pionniers issus du conseil national de la résistance Et nous souhaiterions un financement équitable entre le capital et le travail, comme prévu à sa création. Si l’on revenait au partage qui aurait dû se faire en 1960 sous De Gaulle, il y aurait 50 milliard de plus dans les caisses ! Aujourd’hui nous regrettons l’étatisation du système de santé nous souhaiterions revenir aux sources avec une gestion syndicale, les représentants des salariés étant au plus près des besoins.

 

Aujourd’hui beaucoup d’assurés ont du mal à payer une complémentaire ?

Pour les salariés qui ont des revenus modestes, il y a désormais la complémentaire santé solidaire créé en 2019. C’est pour les retraités qu’il y a un problème, car l’assurance peut représenter jusqu’à 15% de leurs revenus. A défaut d’une sécurité sociale à 100%, il faudrait un encadrement pour des cotisations plus solidaire.

 

Quelles seraient le rôle des mutuelles avec une Grande Sécu ?

Les mutuelles de travailleurs, crée avant la Sécurité Sociale, a toujours été en avance sur le plan social. Nous employons quelques 250 soignants et administratifs dans nos centres de santé qui donnent accès au dentaire, à l’optique, aux soins infirmiers ou soins à domicile. Nous avons aussi un laboratoire de prothèse pour minimiser les coûts. Nous faisons aussi un gros travail de prévention mais il pourrait y avoir un financement d’un véritable budget de prévention pour que les mutuelles puissent s’en emparer à plein.

 

Propos recueillis par Annick Mossaz

Auteur: librinfo74

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1 commentaire

  1. Bonsoir

    Bravo monsieur, 100 % d’accord. Il faut remettre cette idée sur la table des présidentielles. Elle a bizarrement disparue très vite des écrans médiatiques.

    Un seul bémol. Vous envisagez la gestion des caisses ni par l’état, ni par le privé, ni par la mutualité mais par les représentants élus des assurés sociaux. Sur ce point, je ne partage pas votre position. Je pense que c’est à l’Etat, de gérer le bien public. Quitte à ce que les décisionnaires de la sécu soient élus.

    Bonnes fêtes à tous.

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