Georges-François Leclerc, nouveau Préfet de Haute-Savoie, jeune, compétent… classé à droite, se considère comme impartial.
Agé de 46 ans, l’arrivée de Georges-François Leclerc comme nouveau patron de la Préfecture de Haute-Savoie ne passera pas inaperçue. Ce qui n’est pas pour nous surprendre connaissant sa proximité avec les conservateurs.
Depuis sa sortie de l’ENA, après être passé par Science Po Paris, choyé par un pouvoir politique de droite, il est nommé en 2002 directeur adjoint du cabinet de la Ministre de l’écologie et du développement durable. En 2004, il devient chargé de mission auprès de Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi.
En 2007, il devient le Sous-directeur de l’administration générale et des finances à la direction de l’administration de la police nationale, puis en 2010, après avoir été le conseiller de Roselyne Bachelot, ministre des Sports et de la Santé – auprès de laquelle il géra plus particulièrement le dossier de la grippe A – il décroche la place de Préfet de l’Aude avant d’être Directeur adjoint du cabinet de Claude Guéant, et enfin Préfet du Gard.
Privé du Gard par François Hollande et Manuel Valls.
Son « recasage » de dernière minute par Sarkozy à la place du Préfet du Gard, n’a pas été du tout apprécié par les élus locaux qui n’avaient qu’à se féliciter de l’excellent travail de leur Préfet. Aussi, Georges-François Leclerc n’aura pas au le loisir de découvrir cette terre des camisards, puisque François Hollande et Manuel Valls ont maintenu Hugues Bousiges dans son poste.
Georges-François Leclerc s’engage pour « un État impartial »
Dans une interview donnée à un confrère du Gard, G.F.L s’engage pour « un État impartial mais énergique, neutre mais pas indifférent, toujours prompt à les aider à faire, à construire, moderniser, à protéger, dans le cadre de la légalité ».
Il sera intéressant de vérifier cet engagement quand il prendra ses fonctions en Haute-Savoie, terre de mission pour la droite. On peut quand même se demander pour quelle raison le pouvoir socialiste a nommé un Préfet de droite dans un département verrouillé par l’UMP ? On aurait pu imaginer la nomination d’un Préfet plutôt favorable à la gauche capable de contenir les velléités droitière d’une politique départementale.
Le nouveau Préfet participera-t-il à un verrouillage politique du département en faisant de la Haute-Savoie une terre de résistance UMP, pour la satisfaction de Bernard Accoyer, ou saura-t-il jouer le rôle impartial d’un grand serviteur de l’État ?
Nous aurons tout le loisir de le vérifier sur place et sur pièce, sachant que la marge de manœuvre d’un Préfet soutenu par des élus de droite pourra être assez grande, même s’il applique à la lettre les directives du gouvernement Ayrault.
Nous risquons de vivre des moments intenses dans les mois à venir… ce qui n’est pas pour nous déplaire.