Ce 14 février, c’est un véritable branle bas de combat organisé par tout un collectif international contre le projet de l’autoroute Thonon-Machilly.
À Paris, la Confédération Paysanne se joint aux recours déposés par les villes de Genève et de Carouge, l’ACPAT et 3AC. auprès du Conseil d’État.
À Annemasse, lors d’une conférence de presse, les Verts du Pays de Savoie et de Genève, expliquent qu’ils comptent user de tous les moyens juridiques et politiques pour obtenir un moratoire contre ce « projet inutile », et apportent leur soutien à toute mobilisation sociale convergeant vers un report ou une annulation de ce projet auto-routier.
Un premier recours déposé auprès du Conseil d’État
En ce jour de Saint Valentin, Raphael Baltassat membre du Comité départemental de la Confédération Paysanne de Haute Savoie est à Paris pour accompagner les représentants des villes de Genève et de Carouge, des membres de l’Association de Concertation et de Proposition pour l’Aménagement et les Transports (ACPAT) et d’Action Abandon Autoroute Chablais (3AC) déposer un premier recours contre la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet d’autoroute A412
« Ce projet, en contradiction avec l’avancée vers des alternatives offertes par le Léman Express aura des effets désastreux sur l’agriculture et l’environnement insiste Raphaël Baltassat. Alors que le président Macron descend à peine du Montenvers, où il a pu constater les effets du changement climatique, cette autoroute nous ramène à des projets destructeurs de foncier et polluants, qui s’inscrivent dans des plans de développement aujourd’hui obsolètes. »La Confédération paysanne ne veut pas que ces espaces naturels et agricoles et les services écologiques qu’ils rendent aux habitants ne disparaissent sous une autoroute, et que les paysan·ne·s se voient une nouvelle fois amputés de leurs terres : « Nous ne voulons qu’aucune ferme ne disparaisse »
« Ainsi, alors même que le chef de l’Etat se déplace pour lancer l’Observatoire de la Biodiversité, nous nous engageons devant la justice pour sauvegarder ces terres et qu’enfin une réflexion plus globale, de long terme, prenant en compte l’accélération du dérèglement climatique, ait lieu avec tous les acteurs concernés dans notre département. »
Les Verts du Pays de Savoie et ceux de Genève voient « rouge »
Alain Coulombel, (à gauche) porte parole de « EELV » aux côté de son homologue Vert de Genève.
Lors d’une conférence de presse organisée à Annemasse, Europe Ecologie Les Verts (EELV) en Pays de Savoie et Les Vert.e.s genevois.e.s saluent la décision de la Ville de Genève et des associations françaises qui déposent un recours contre l’autotroute « Thonon-Machilly »
« Nous soutiendrons, dans les mois à venir, toutes les initiatives visant à faire reculer ce « projet inutile » précise Alain Coulombel, porte parole national d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).
Les Verts en Pays de Savoie et Les Vert.e.s genevois.e.s s’étaient déjà rencontrés, le mardi 28 janvier 2020 et avaient constaté la convergence de leurs positionnements sur le projet d’autoroute du Chablais, Thonon-Machilly : « un projet couteux et inutile, de 16 kilomètres, qui aurait un impact démesuré sur les terres agricoles encore disponibles et les espaces naturels restant dans le Chablais. Comme tout projet autoroutier, l’augmentation de la circulation entrainerait des pollutions et des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre sur tout le bassin lémanique, ceci en contradiction avec les engagements de la France, réitérés ce jeudi 13 février, lors du déplacement d’Emmanuel Macron dans la vallée de Chamonix. »
A une question d’une journaliste demandant s’il était normal que des Suisses de s’immiscent dans les affaires françaises, la réponse des Verts a été de dire que « nous sommes sur le territoire de Grand Genève et que les actions des uns peuvent avoir des impacts sur l’autre. A titre d’exemple, les élus français se sont vigoureusement prononcés contre la traversée de la rade qui allait amener un afflux de voitures côté français, ce qui était amplement justifié. »
« Compléter le Léman express, plutôt que de réaliser l’autoroute du Chablais »
Au moment de l’inauguration du Léman Express et alors que des aménagements importants restent à concrétiser du côté savoyard, les Verts estiment « qu’il est prématuré de prendre des décisions structurelles d’une telle importance, avant d’avoir pu évaluer l’impact sur les habitudes nouvelles de déplacement dans la région, et la nécessité de compléter le Léman Express d’un réseau de transports collectifs dense, efficace et qui respecte la qualité de vie des riverains. »
6 mars 2020
« A une question d’une journaliste demandant s’il était normal que des Suisses de (SIC) s’immiscent dans les affaires françaises, »
Cette question laisse rêveur sur la compétence de la journaliste sachant que l’autoroute servirait essentiellement aux gens qui vont travailler quotidiennement en Suisse voisine !
Il y a interaction forte, constante et historique entre les deux États localement. cf le CEVA et autres accords frontaliers.
On pourrait dire que « l’immixtion est ancienne et n’en est pas une », c’est une intrication.
On pensera aussi aux plaintes contre Fessenheim, Bugey, Superphenix, ..
Pour avoir fréquenté les bouchons du Chablais je comprends que l’on veuille faire cette autoroute, le trajet est harassant.
Mais c’est évidement une aberration économique, environnementale, sociale, ..
Surtout maintenant qu’un transport en commun transfrontière (CEVA) fréquent et pratique a été mis en place.
Ce projet n’est envisagé que par ce seul résultat : la rente capitaliste.
Le CEVA a aussi du s’y soumettre : les rapaces sont toujours là : Hôtels et parkings pour les riches captés par nos multinationales et réalisés avec des précaires souvent des déplacés déracinés nomades malgré eux.
L’économie néolibérale est une plaie mondiale et despotique.
Proposition vidéo pour une explication conceptuelle et savoureuse (à mon gout perverti) :
https://www.youtube.com/watch?v=SvWPSIAaYFc&list=PLP5euP5ct5pFOttcjeO1cT13HNtrZFpg1