Et si le « délibéralisme » était l’alternative au libéralisme ?

Le mot « délibéralisme » a été mis en avant par Éric Dacheux et Daniel Goujon, récemment, dans une revue de socio-économie (1) et se propose à la fois comme une négation du libéralisme et comme invitation à une nouvelle politique dans laquelle les lois toutes-puissantes du marché seraient remplacées par une véritable délibération démocratique.

Il est urgent, en effet, de montrer la fausseté de l’affirmation de Mme Thatcher selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative au capitalisme mondialisé.

Si nous voulons une économie qui serve réellement l’humain, nous devons rendre à l’humain l’initiative des décisions pour choisir les buts de cette économie et les moyens de les atteindre.

C’est une question de vie ou de mort. Le néolibéralisme continuant sur sa trajectoire, nous allons vers un effondrement de la civilisation. La recherche de la croissance à tout prix, même si elle passe par le subterfuge du « capitalisme vert » ne peut que nous mener droit dans le mur de la guerre généralisée sur une planète dévastée.

Ici et là, quelques entreprises autogouvernées, quelques coopératives gérées par les travailleurs, de même que les expériences de véritable démocratie participative mise en place par certaines communes (je pense à Saillans, par exemple, dans la Drôme) permettent de prendre conscience de la possibilité et même de l’efficacité de la délibération collective.

« Libéralisme » était un beau mot parce qu’il contenait la racine du mot « libérer ». Mais le terme a été galvaudé parce qu’on a libéré l’énergie de la cupidité humaine comme on a pu libérer l’énergie violente de la matière pour détruire Hiroshima et pour maintenir la planète dans l’équilibre de la terreur. On a libéré le commerce et les transferts de capitaux mais on n’a pas libéré l’homme de sa soumission aux puissances de l’argent, on n’a pas libéré sa parole et son intelligence.

« Délibéralisme » lui, peut s’entendre comme dé-libéralisme: se libérer du libéralisme, ou bien comme le fait de délibérer, c’est-à-dire, selon l’étymologie latine, de réfléchir mûrement, de discuter ensemble et de prendre une décision collective. Enfin, de régénérer la démocratie et de permettre la liberté civique.

Ce n’est certes qu’un mot mais ce pourrait être un drapeau pour nos luttes à venir.

 

(1) « Les promesses théoriques des recherches sur les initiatives solidaires: l’exemple du délibéralisme. » Revue française de socio-économie N°1-2016.

Lire l’article de Thomas Coutrot. Politis N°1397: »En avant le délibéralisme! »

Auteur: librinfo74

Partager cet article :

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.