Samedi 21 novembre
Mis à jour à 23H00
La forte mobilisation de ce samedi à Annecy pour l’annulation de la loi sécurité globale était à la mesure de l’inquiétude des citoyens exprimée sur tout le territoire.
Plusieurs interventions ont animé cet évènement.
Christian Chauvet de la LDH, initiateur de l’opération avec les amis de la Terre et librinfo, a évoqué le vaste courant de réprobation issu, bien sûr des syndicats de journalistes, mais au delà, de toutes les associations démocratiques et des partis de gauche (la droite est particulièrement silencieuse). Il a souligné, outre l’article 24 sur le floutage des policiers, la possibilité aux policiers municipaux, sous l’autorité de leur maire qui peut être d’extrême droite, de disposer de compétences réservées à la police nationale. Également l’utilisation des drones qui reste non contrôlé. (Lire ICI son intervention.)
Des journalistes syndiqués du SNJ et de la CFDT étaient présents dans le rassemblement.
Gérard Fumex de librinfo a pris la parole pour insister sur l’unité syndicale des journalistes qui, au delà du « rétropédalage » du ministre Darmanin sur l’article 24, considèrent que la loi, même amendée, est une atteinte au droit d’informer et à la libre expression. Comme l’explique Agnès Briançon, déléguée SNJ, les responsables de rédaction, même avec un article 24 modifié, auront tendance à empêcher les journalistes à couvrir des manifestations. Ceux-ci, se sentant menacés, seront adeptes à l’auto-censure.
Le journaliste de librinfo a apporté deux témoignages sur l’intervention des gendarmes sur l’aéroport de Meythet, qui obligèrent celui-ci, avec un confrère de H2O, de déposer à la gendarmerie comme de simples délinquants, alors qu’ils couvraient un évènement comme journalistes.
Le deuxième témoignage est l’obstruction personnelle d’un policier à sa présence lors une cérémonie officielle !
D’autres interventions suivirent avec l’intervention d’ATTAC, des Gilets Jaunes, du NPA, du collectif « un toit pour tous », « urgence Roms », la FSU, l’UNL…
Le directeur de cabinet du Préfet reçoit une délégation
Une délégation composée des représentants de la LDH, des Amis de la Terre, de syndicats de journaliste, du mouvement « Extinction Rebellions », de Alternatiba-Cop21, a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet. L’échange a permis de préciser les réserves et les propositions de chacun. Tous ont expliqué que cette loi est inutile car toutes les dispositions légales existent pour garantir l’intégrité des membres des forces de l’ordre et du droit d’informer des journalistes.
Le représentant de l’État a voulu rassurer en précisant que si le texte de la la loi a été voté au parlement, en particulier l’article 24, la loi peut être attaquée par des recours auprès du conseil constitutionnel, et n’est pas prête à être appliquée.
« Renvoyer le texte dans «les poubelles de l’histoire».