Entendre les paroles de résistance pour qu’elles ne s’éteignent pas !

Publié par Colette CHARLET le 27 Mai 2015 dans Politique | 0 commentaire

Plateau des Glières, dimanche 24 Mai 2015

Walter Bassan : Il lui revenait d’ouvrir le chemin, lui qui fut résistant, déporté à Dachau et est président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP). Il rappela les batailles des maquisards qui s’engagèrent sur ce plateau ; pour permettrede libérer la Haute-Savoie Il nous demande de rester vigilants, de garder vive notre mémoire pour qu’il n’y ait pas de détournements des faits, de récupération des combats, des idéaux de la Résistance. Ils sont plus que d’actualité face à un pouvoir qui renonce à ses promesses et fabrique des injustices, des inégalités, face au monde de la finance toujours plus vorace. Tant qu’il en aura les forces, il fera partie de ceux et celles « qu’on ne range pas dans le passé ».

Irène Frachon : Médecin, « lanceuse d’alerte » par la révélation de l’affaire du Médiator, commercialisé par le Laboratoire Servier. Beaucoup se souviennent du scandale qu’elle révéla avec courage aux médias et des pressions qui s’en suivirent à son égard, lors de la parution de son livre.
Et pourtant, il y eut des dizaines de milliers de victimes dont on voulut faire les souffrances et le calvaire, depuis des années (effets physiques, psychiques lourds…)
Les intérêts des marchés des laboratoires sont juteux. Irène Frachon mène alors une lutte pour obtenir des preuves, dénoncer les pratiques de corruption. Elle découvrit les soutiens poliques dont bénéficia Servier, lorsqu’en 2009, il fut élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur. On mesure la force de son combat, qu’elle qualifie de « corps à corps » pour que toutes les victimes soient indemnisées. Pas d’autre alternative que de maintenir une mobilisation citoyenne !

Patrick Pelloux : Médecin syndicaliste, et chroniqueur à Charlie Hebdo. « Faire entendre  la parole de ceux qui sont tombés » : tel est le message qu’il a fait parvenir ; ne pouvant être présent pour des raisons de sécurité. « Écrire pour ne pas oublier les cris des victimes ». Il y eut du courage et de la résistance. La barbarie du terrorisme ne peut nous empêcher de vivre libres, de céder pour porter les paroles de ceux et celles qui luttent.

Association Salam : Aide aux migrants dans le Nord de la France (Calais – Dunkerque). Après la fermeture de Sangate, cette association agit chaque jour dans l’urgence, au vu du flot des migrants qui tentent tout le long des côtes, de gagner la Grande-Bretagne.
Une représentante de cette association est venue témoigner  de son engagement au quotidien, face à une situation qui se dégrade de jour en jour. Des familles parfois avec enfants, des hommes souvent jeunes…affrontent les pires difficultés et dans l’indifférence des institutions européennes et ou internationales. Ces personnes fuient souvent les guerres civiles, les menaces violentes de toutes sortes, les viols…Elles font preuve de résistance dans des conditions intolérables. L’Association Salam est parfois l’objet de menaces et accusée de délit de solidarité. Mais, jamais n’est dénoncé ce qui a pu générer de tels drames.

Denis Robert : Journaliste et écrivain, ayant mené une enquête sur la multinationale Clearsteam. « Résister quand on sait ce qu’on pense »… Il lui a fallu beaucoup de force pour mener durant 10 ans ce combat et croire en son destin, se mettre en recherche de la vérité, déjouer les pièges des multinationales, dénoncer la corruption qui ronge les institutions, faire face aux plaintes déposées par des banques européennes qui s’enrichissent honteusement sur le dos des peuples qui souffrent. Il s’agit selon lui d’un véritable hold-up que certains cherchent à cacher pourétouffer les scandales. Cet argent volé sert en fait parfois à financer certains partis politiques. Face à cela, toute démocratie doit se battre ,pour faire entendre la voix des journalistes qui dénoncent de tels scandales bafouant nos droits les plus fondamentaux.

Nesrin Abdalla : Commandante de la branche féminine des unités de protection du peuple de Kobané.
Des champs de bataille nous parvient la voix d’une femme courageuse qui doit retourner se battre contre le terrororisme international. Elle en appelle à la solidarité entre les peuples.

Soha Bechara : Résistante libanaise contre l’occupation israélienne. Membre de plusieurs collectifs –Collectif Urgence Palestine – Palestine : Filmer c’est exister…
Elle nous décline le sens de son combat. Elle écrit et témoigne pour ne pas oublier et construire, faire entendre la voix de la résistance face à l’oppression de l’armée israélienne, celle des villageois massacrés, rappeler l’histoire du Camp de Sabra et  Chatila, revendiquer le retour des Palestniens chassés de leurs terres et qui sont victimes de discriminations, d’humiliations, de colonisations, de séparations de par l’édification de murs. De plus en plus, les institutions internationales, les grandes puissances bafouent les droits fondamentaux et dans l’indifférence générale.

Annette Beaumanoir : Ancienne résistante de la Seconde Guerre Mondiale et durant la guerre d’Algérie. Son engagement est marqué par la construction de l’émancipation des personnes et des peuples.
Elle entre en résistance, à l’âge d e17 ans, en 1941, aux côtés d ejeunes communistes. Ce parcours l’oblige à changer plusieurs fois d’identités. En 1944, envoyée dans la région de Marseille, fait la rencontre de Raymond Aubrac. Avec les Maquis participe à la libération de la Provence et vient en aide à des familles juives. Pour ces actes, elle fut reconnue comme Juste parmi les Nations. Son combat ne s’arrête pas là ; puisqu’elle s’engage aux côtés des Algériens dès 1957, lors de la guerre d’indépendance. Mais, les évènements politiques font qu’elle est arrêtée, condamnée en 1959 et emprisonnée aux Baumettes. Elle parvient à s’évader et gagne la Tunisie pour continuer la lutte. De 1962 à 1965, elle peut participer, en Algérie, à la mise en place de l’Université de médecine à Alger et d’actions de formation.
Le putch de Bouteflika y mettra fin. Elle exercera sa fonction de médecin sur Genève.
Elle ne cesse de militer et témoigner dans les établissements scolaires pour renforcer les luttes qui participent de l’esprit de résistance. Son intervention au plateau des Glières ne fait que lui donner l’énergie à continuer.