Face au covid, des rencontres santé pour aider à réfléchir à une autre société

Fidèle à sa démarche d’éducation populaire, la Mutuelle de France Unie, a pris l’initiative d’organiser des rencontres santé sur le thème ”Covid19, Que faut-il en retenir”. Ceci, dans le prolongement des rencontres santé de 2019 sur la ”malbouffe” dont nous avions animé les tables rondes avec la diffusion de nombreuses interview

Ce 8 octobre, à Saint Jorioz, la MFU accueille un public désireux de s’informer sur les effets néfastes du covid19 dont les différentes populations, aussi bien adultes que jeunes, ont été les victimes.

Deux tables rondes ont réuni un panel d’intervenants qui, grâce à leurs expériences de terrain, ont pu répondre aux attentes du public .
Arnaud Chiche, médecin anesthésiste-réanimateur, président du collectif ”la santé en danger”, Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, Yvan Perez, secrétaire UD CGT74, Yves régent du Secours populaire, Juliette Duquesnes, journaliste, Agnès Demeyrier, de « Espace femmes », Laurence Marx, enseignante au Lycée Fauré et Nicolas Fieulaine, chercheur en psychologie sociale.

La présence de nombreux stands d’associations  souligne l’intérêt que porte la mutuelle sur l’énorme travail bénévole que ces militants de la société civile développent sur les champs de la solidarité, de la santé, et de l’environnement.

 

 

 

Étaient présents le « secours populaire, la « Fédération Nature Environnement », « La Ruche qui dit oui », « Colocaterre », « Réseau environnement santé », « espaces femmes », « LCE », « vétérinaires sans frontières, » Hélène Alter santé naturelle », « Alternative mutualiste », la revue « Bonne santé », la Fnath, « Union souffrance et travail », « Mutuelle de France Unie » et « librinfo74/AAPLE ».

 

Une parole libérée sans tabou

Jean-jacques Verchay

Le choix des intervenants a permis de découvrir la réalité brutale vécues par les soignants, qu’ils soient médecins, infirmiers ou infirmières, aide soignants, psychiatres ou psychologues. Une réalité confrontée à la réalité économique vécue par Yves Sergent du Secours populaire et expliquée par Henri Sterdyniak, économiste ”atterré”.

La journée fut présentée par Jean-Jacques Verchay, président de la MFU.

Juliette Duquesne

Puis, Juliette Duquesnes, journaliste indépendante, situa l’origine du covid 19 principalement par la perte dramatique de la biodiversité.

 

 

 

Arnaud Chiche

 

La première table ronde donna la parole à Arnaud Chiche,  à la parole brute de décoffrage, qet ui ne mâcha ses mots pour dénoncer la gestion gouvernementale catastrophique de la pandémie qui enfonça le monde soignant dans une crise épouvantable.

Le monde du travail ne sera pas épargné confronté aux différentes mesures gouvernementales prises à l’aveuglette face au virus.

Gérard Filoche

Une réalité décryptée par l’ancien inspecteur du travail, Gérard Filoche qui explique « qu’à tout point de vue, on assiste à une razzia de tous les moyens des salariés pour se protéger, s’organiser, et de résister à l’aggravation des souffrances au travail.

Un constat partagé par Yvan Perez, secrétaire UD CGT 74, avec le développement du télé travail, qui isole le salarié, le met dans l’impossibilité de se faire aider par des délégués du personnel et syndicaux dont le nombre à été drastiquement réduit par les nouvelles lois du travail mises en place par le gouvernement.

 

Yves Régent

En écho, les différents représentants du mode associatif insistèrent sur le développement de la précarité dû au Covid, une réalité décrite par Yves Régent du Secours populaire difficile à vivre pour les bénévoles : « Alors qu’il est déjà difficile de répondre à la demande pour 420  personnes en une semaine, vous réalisez la difficulté qui fut la nôtre pour assumer, trois semaines plus tard,  entre 2600 et 2800 personnes. »

 

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Agnès Demeyrier

Agnès Demeyrier, explique que son association, ”Espace femmes” , est devenue un refuge permettant à de nombreuses femmes de se protéger des violences de leur conjoint pendant le confinement.

Laurence Marx

 

Laurence Marx, professeur BTS au lycée Fauré, a rappelé que enseigner à distance n’a pas, tant s’en faut, la qualité de l’échange avec les étudiants.

 

 

Anne Lassman-Trappier

Si pour Anne Lassman-Trappier de la FNE, le confinement a eu l’immense avantage de bénéficier d’un air pur par la quasi absence de trafic automobile, cependant elle  regrette le côté très négatif du développement du « icommerce », avec le trafic des véhicules de transport et la consommation d’espaces naturels pour construire les immenses entrepôts de marchandises industrielles, comme ceux d’Amazon.

 

 

 

La deuxième table ronde permit de tirer des enseignements pour l’avenir

Nicolas Fieulaine

Nicolas Fieulaine, chercheur en psychologie sociale, regrette qu’on ait pas profité de ce moment pour organiser un autre rapport à la santé en la finançant correctement et mettant en valeur de nouveaux comportements de prévention. « La difficulté vient des politiques publiques et non de la simple motivation individuelle ».

 

Mélodie Rassat

Mélodie Rassat, psychologue clinicienne, a observé que des parents on découvert leurs enfants. « Souvent pour eux, ils les assimilaient à un bien de consommation comme avoir une belle voiture, un chien, un enfant…! » Ils ont pu aussi mesurer la difficulté d’enseigner à leur enfant et comprendre le discours de la maitresse que leur enfant avait besoin de soutien. » On peut espérer que ce nouveau rapport avec leur enfant leur permettra d’être beaucoup plus attentif à ses besoins réels.

 

Marie-Paule Thollon Behar

Marie-Paule Thollon Behar, docteur en psychologie et formatrice petite enfance, a pu constater les effets catastrophiques pour les jeunes enfants dans les crèches prioritaires qui perdaient l’apprentissage du langage avec le port du masque des éducatrices et l’absence de matériels éducatifs à cause du covid.

 

Joël Spiroux de vendômois

Joël Spiroux de Vendômois, docteur en médecine et spécialiste du génie génétique, est atterré que l’on continue à fermer des lits d’hôpitaux après avoir vécu la crise sanitaire. Il tient à modérer l’impact du nombre de morts par le covid en rappelant « qu’on a eu 110 000 morts du covid en 18 mois, alors que chaque année 165 000 meurent de cancers, et que l’on déplorent 360 000 nouveaux cas de cancers tous les ans. C’est inacceptable. »

Ce médecin souligne les effets des agents extérieurs sur le santé humaine que sont la « malbouffe » et les perturbateurs endocriniens qui diminuent notre système immunitaire. La solution sera de créer un vrai système de santé pour diminuer le coût social, financier et les souffrances des citoyens.

Henri Sterdyniak

Henri Sterdyniak, économiste atterré, souligne que la crise sanitaire n’a pas affecté l’économie française. « Fin 2022, on aura récupéré la situation économique d’avant crise, ce qui retarde la prise de conscience véritable rupture de notre modèle économique capitaliste ».

Pour cet économiste, le choix ne sera pas de continuer « comme avant » en développant un capitalisme technologique « vert », mais en instaurant les mesures radicales d’une certaine décroissance, d’une sobriété de consommation des biens manufacturés, pour sauver notre planète bien malade.

Auteur: gfumex

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