Quelle réforme des retraites ?

Dans le prolongement de la forte mobilisation contre la réforme des retraites, l’UD CGT et la FSU de Haute-Savoie ont pris l’initiative d’organiser un débat sur ce sujet brûlant. De toute évidence, c’est le refus d’allonger l’âge de départ à la retraite qui a permis la formidable mobilisation dans la rue grâce à l’unité syndicale miraculeusement retrouvée, mais surtout par la volonté des citoyens de s’opposer à cette réforme .Cependant, son contenu n’a pas la même couleur dessinée par les différentes organisations syndicales. C’est tout l’enjeu de ce débat qui, soyons en certain, n’est pas prêt à se tarir.

Une quinzaine de militants avaient rejoint la petite salle au Rez de chaussée de la maison des syndicats. Le PCF et le NPA avaient répondu à l’invitation de le CGT, de la FSU et des retraités de la fonction publique. Au regard des organisations présentes, la convergence radicale et révolutionnaire de la lutte s’est rapidement imposée. Avec l’absence de la CFDT, de FO, de la CFTC le véritable débat n’aurait pas pu se tenir, faisant éclater cette unité syndicale.

Toutefois, le débat fut riche avec des interventions qui ont eu le mérite de clarifier certaines positions.

 

Créer un rapport de force

Toute la question est de construire un rapport de force, car le gouvernement tente de faire admettre la retraite comme un mirage : « Plus tu t’en approches, plus elle s’éloigne !».

 

Ce combat ne date pas d’hier.

C’est grâce au ministre communiste Ambroise Croizat, soutenu par d’autres forces politiques,  que le système de la retraite par répartition a vu le jour en 45, alors que l’on sortait de la guerre.

Depuis des années précédant l’ère Macron, les droits ont été attaqués plongeant les salarié.es dans la précarité. Les femmes en paient un lourd tribut, creusant les inégalités et injustices.Compte tenu de l’inflation, il y a nécessité de relever les salaires. Oui, il y a urgence de relever les salaires et on peut rééquilibrer le budget.

 

Où trouver l’argent, que revendiquer ?

Selon le NPA, le combat est politique avec le renversement de la société capitaliste pour la mise en place d’une autre société : « Le problème du déficit causé par le coût des retraites est faux. Pourquoi sont-ce toujours les mêmes qui décident de notre avenir ? C’est au peuple d’avoir son mot à dire ; voilà pourquoi les « Gilets Jaunes » se sont mis en marche et ont tenté de se faire entendre. Lors des récentes manifestations, on constate que le monde du travail et les jeunes se mobilisent, car « le rubicon a été franchi » et c’est le moment de mettre en place des mouvements de grève. »

La mobilisation dans la rue n’affecte pas Macron « Manifestez des millions dans la rue, mais ne touchez pas à la production en bloquant le pays ! »(…) « Les capitalistes ont besoin de nous. Nous, on n’a pas besoin d’eux ! »

 

La FSU veut combattre l’esprit de fatalité

Une bataille s’engage comme le remarque la FSU, pour que les personnes comprennent ce qui est en jeu financièrement. « Il y a donc nécessité de poursuivre le débat, de se mobiliser face à la politique de dégradations. Voilà pourquoi, il faut combattre l’esprit de fatalité et expliciter ce qui en jeu à long terme. Beaucoup de personnes ignorent comment sont calculées nos retraites. C’est une bataille difficile face des personnes qui ne se syndiquent plus. Plus que jamais, agir et rappeler ce que sont les systèmes solidaires par répartition et non capitalisation, système par annuité différent du système par point, expliciter les différences entre le système public et privé. »

Un prof constate au sein des enseignants la naissance d’une fierté : « je n’hésite pas à parler dans ma classe de mon engagement syndical. Je risque un blâme ! Et puis… !? »

 

Le système des retraites ne cesse d’être attaqué ces dernières années

Le système s’est vraiment dégradé depuis 1993, 2003, 2007, 2010…  Puis, vint le report à 62 ans qui marque un allongement de la durée de travail, donc de cotisations. Le projet Borne va accroître les inégalités et plonger des catégories vers le seuil de pauvreté.
De plus, les femmes qui ont dû s’arrêter de travailler pour élever leurs enfants vont être pénalisées. Ajouter à cela que les congés parentaux ne sont pas pris en compte.

S’installe aussi une culpabilisation des personnes, d’où l’importance de déconstruire des propos que l’on entend souvent dans les médias dominant comme : « De toute façon les jeunes n’auront pas le droit à la retraite, il y a trop de retraité.es et pas assez d’actifs, les fonctionnaires sont des privilégié.es, c’est normal qu’on fasse des efforts » … Tout est fait pour opposer les gens.
Sans que l’on s’en aperçoive les réformes s’opèrent tous les 10 ans et dans un contexte où les syndicats sont affaiblis et divisés ; donc, le gouvernement crée des brèches et grâce aussi à l’appui du MEDEF.

Est masquée la question centrale du partage des richesses qui devraient revenir à ceux et celles qui les produisent.

 

Rendre ludique la lutte

Pour Jeff, si on veut populariser les luttes « il faut les rendre ludiques ». Occuper les écoles, les lieux de travail et faire la fête !

Pour Yvan Perez, de la CGT :  « permettre aux salariés de trouver eux-mêmes leur forme de lutte ».

 

« Il faut revendiquer : 60 ans et sans décote, 75% du traitement, 37,5 annuités avec prise en compte des années d’études et amélioration des droits familiaux. »

Les journées qui s’annoncent seront décisives pour satisfaire les revendications.

Colette Charlet – Gérard Fumex

Auteur: librinfo74

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