Communiqué de la FRAPNA(*) sur les bouquetins du Bargy.

Jeudi 8 octobre, le massif du Bargy a fait l’objet d’un déploiement impressionnant de forces de l’ordre en vue de poursuivre le massacre de la harde de bouquetins du Bargy entamé deux ans plus tôt.

 

Sept personnes venues pacifiquement observer les opérations sur le terrain se sont vues reconduites « manu militari » en dehors du « périmètre d’exclusion » arrêté par le préfet de Haute-Savoie et des amendes leur ont été infligées. Une huitième a été emmenée de force pour subir un interrogatoire policier et s’est vue saisir la carte SIM de son téléphone portable afin d’éplucher ses contacts téléphoniques. Le communiqué du préfet de Haute-Savoie du lendemain est sans ambiguïté quant à l’utilisation de cette « prise de guerre » pour intimider ceux qui auraient pu témoigner du massacre ordonné « à bas bruit », selon les propos du préfet.

 

Dans quel pays vivons-nous ? Nous condamnons avec la plus grande énergie l’entêtement du préfet de Haute-Savoie à vouloir appliquer SA solution radicale. Rappelons que ce massacre de bouquetins – sains dans leur grande majorité – est organisé contre l’avis des scientifiques de l’ANSES(**) et du Conseil National de Protection de la Nature, du syndicat majoritaire SNE-FSU des agents de l’environnement (dont font partie les gardes ONCFS(***) chargés de la basse besogne) et sans attendre le jugement du tribunal administratif saisi en référé par les associations de protection de la nature. Le préfet brandit le risque de propagation d’une épidémie de brucellose pourtant jugé minime par les scientifiques mandatés par l’ANSES(**) bien mieux qualifiés pour en juger. Il faut dire que c’est un habitué des solutions démesurées : il n’est pas étranger à la commande de 50 millions de vaccins pour une banale épidémie de grippe lorsqu’il était directeur de cabinet de Roselyne Bachelot alors ministre de la santé.

 

Nous affirmons notre plein soutien aux militants pacifiques qui ont été victimes de ces violences physiques et morales, alors que les éleveurs preneurs d’otage, qui ont eux commis un délit caractérisé en séquestrant le président et le directeur du Parc National de la Vanoise, sont non seulement sortis libres mais ont été écoutés et ont obtenu gain de cause ! Le contraste entre l’impunité des agitateurs violents de la FNSEA(****) et la répression brutale qui s’abat sur des observateurs pacifiques est tout simplement insupportable.

 

Note : les 2/3 des 70 bouquetins massacrés par les agents de l’ONCFS(***) étaient parfaitement sains. Et il était parfaitement possible de les préserver.

 

(*)FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature.

(**) ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

(***) ONCFS : Office national de la chasse et de la faune sauvage

(****) FNSEA : Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles

Auteur: librinfo74

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