Publié par Catherine BONDI le 8 Déc 2019 dans Compte-rendu, Mouvement social, Régional | 1 commentaire

Ce 29 Novembre à Lyon, en partenariat avec la Direccte Auvergne Rhône Alpes, des élus de CSE (Comité social et économique)(1) adhérents à CEZAM(2) et des invités étaient réunis pour parler du travail, de sa transformation avec les enjeux et les défis en matière de santé.
Telle était la conférence d’introduction.

Si on écoute le Président du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux, le climat dans les entreprises serait merveilleux,  la conflictualité est en recul et en point bas depuis 50 ans !

Et pourtant…

Gérard LENOIR Président de CEZAM AURA et Clémentine AUBURTIN Directrice de CEZAM AURA

Les travailleurs aiment le travail mais moins leur travail.

« Libéralisation », essor du travail à la tache, du travail indépendant, digitalisation de l’économie et du travail, les plateformes numériques, cerveaux et servants, éclatement des chaines de valeur, dématérialisation, porosité vie familiale- vie privée, perte de protection sociale, taylorisme new age, uberisation, super intérim…l’entreprise libéré mais de quoi parle t’on ?
Le rapport à l’autre, au temps, à l’autorité, au contexte de travail, à l’entreprise est modifié.
L’autonomie : piégeant car une rhétorique pour individualiser le travail, souvent contrainte.

La destruction de métiers pour prouver que chacun est  remplaçable.

Quels risques en matière de santé avec l’intrusion massive du numérique dans les entreprises modifiant en profondeur les organisations internes et les relations de travail ?

La qualité du travail est un enjeu central pour garantir la santé et l’efficacité dans les organisations. La santé s’abime quand le travail n’est ni fait ni à faire.

Rendre la parole aux travailleurs et voir ce que l’on fait de cette parole.
Il en ressort en premier la souffrance d’où l’importance de mettre un cadre.

Les risques sociaux font partis du vocabulaire courant. Un collègue ne dira pas qu’il souffre de RPS, mais il les identifiera pour les évaluer et les prévenir.

Table ronde : Comment doit réagir l’élu de CSE à l’épreuve des Risques psychosociaux (RPS) ?

Sur le terrain, les représentants du personnel observent des comportements ou sont sollicités par des travailleurs qui expriment des difficultés au travail, voir de la souffrance.

Pour les appréhender, la formation est un passage obligé. Voir aussi les ressources en internes, quels acteurs extérieurs mobilisés, quelles stratégies pour déployer et suivre dans le temps un plan de prévention ?

Quel rôle et quels moyens contre le harcèlement sexuel et agissements sexistes ?

Poser aussi une approche de la santé par le genre pour prendre en compte la place différenciée des femmes  et des hommes au regard de l’emploi, des conditions et de la santé au travail.

Des témoignages d’élus de CSE, de représentants de la CARSAT, de l’ARACT(3), de la Direccte, du cabinet d’expertise SYNDEX (4), d’enseignants chercheur en management, RH (ESC) (6) et ergonomie (laboratoire Acté) (5) sont venus éclairer les situations et les leviers d’actions.

Pour mener leurs actions, les CSE ont tout intérêt à élargir leur mission socioculturelle au delà des cours de sport, massage…, de la vente de billetterie…et de renouer avec leur vocation d’origine en allant dans les ateliers, les bureaux, les services au contact des travailleurs pour avoir un éclairage sur la réalité du travail.

Des pistes avancées pendant les échanges pour aider les membres du CSE

• Avoir des contacts  en amont avec l’inspecteur du travail, le médecin du travail, l’Anact (3) puis les inviter aux réunions plénières en actant par un vote leur présence.
• Lien avec le service infirmerie de l’entreprise quand il y en a un.
• Suivre les indicateurs d’absentéisme, de statuts des emplois…
• Mettre des zones blanches / aux ondes électro magnétiques.

• Dans le cas du travail sur écran aménager des temps de pause.

• L’alerte auprès de son employeur pour qu’il réponde à son obligation de protection.
• Le recours au débrayage pour se faire entendre.
• Enquête auprès des travailleurs pour identifier les sources de tensions.
• Désignation d’un cabinet d’expert expérimenté.
• Les recours juridiques. L’ accord national interprofessionnel sur le stress au travail de 2008, l’accord sur le harcèlement et la violence au travail de 2010.
• Se former pour mieux identifier les différentes formes de risques psychosociaux,  les facteurs de risques et de repérer des actions de prévention et de régulation possibles. CEZAM a un catalogue formation en direction des CSE.

Une piqûre de rappel

– la négociation annuelle sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) est obligatoire.

– Depuis Juillet 2019, les organisations syndicales ont cherché à faire revenir le patronat dans la construction d’une nouvelle feuille de route sur la question du travail et de la qualité de vie au travail. Dans un communiqué de presse commun daté du 12 juillet, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC ont également fait savoir qu’elles demeurent « engagées dans toute forme de discussions qui viseraient à améliorer le système de prévention de santé au travail » et qu’elles « conservent leur position commune comme boussole en vue de l’éventuelle réforme à venir et le plan de santé au travail n^o 4 ».

(1) Suite à la réforme du code du travail, le comité social et économique (CSE) se substituera complètement d’ici 2020 à trois instances de représentation des salarié·e·s dans l’entreprise : le comité d’entreprise (CE), le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le délégué du personnel (DP). Les premiers CSE se sont mis en place au début de l’année 2018.

(2) Cezam, premier réseau de coopération entre CSE/CE . Cezam Pays de Savoie est située à Annecy au 12 Rue de la République au 1er étage au dessus de la salle Pierre LAMY.  

Contacts:       Téléphone: au 04 50 51 66 84    mail: cezam@aliaces.com  Site Cezam : http://www.cezam.fr/

(3) ANACT- ARACT :  https://www.anact.fr/ 

https://auvergnerhonealpes.aract.fr/

(4) Syndex : https://www.syndex.fr/